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Pub Royal : La comédie musicale des Cowboys Fringants

Pub Royal, plus grand que grandiose

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Au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts, ce jeudi 7 décembre, Sébastien Soldevila, metteur en scène des 7 doigts de la main, ainsi que Claude Larivée, cofondateur et président de La Tribu, nous ont présenté le fruit d’un long travail pour lequel l’acharnement et le dévouement nous ont plus qu’éblouis. Une comédie musicale plus grande que grandiose. Pub Royal : La comédie musicale des Cowboys Fringants est un détour musical obligé. Non pas pour entendre des airs connus, mais plutôt redécouvrir des classiques et de belles nouveautés.

Ici, on évite de tomber dans le style de revue musicale car de nouvelles chansons signées de la plume de Jean-François Pauzé se sont jointes au spectacle nous transportant, du même coup, dans l’univers de l’auteur à qui on attribue bon nombre des chansons des Cowboys Fringants. Des mots qui nous empoignent, qui résonnent, qui nous bouleversent et nous renversent. De la poésie crue, directe et suffisante pour nous sensibiliser et nous remplir le cœur.

Bienvenue chez nous

L’histoire débute autour de l’arrivée de Jonathan Doyer (Richard Charest), courtier d’assurances dans la quarantaine, menant une vie paisible, sans éclat, sans artifice et qui fera la connaissance des clients de pub Royal en venant quérir de l’aide suite à un léger accident de la route. Cette même clientèle changera sa vie à tout jamais.

Sous le joug de Siriso (Kevin Houle), le grand manitou du Pub Royal, il rencontrera des personnages qui, tour à tour nous ferons découvrir, en chansons, la raison de leur présence au pub ainsi qu’une parcelle de leur vie dans une perception teintée de profondeur d’âme. L’inconscience collective prendra place.

Nous découvrirons Johnny Flash (Martin Giroux), le vieux rocker, les serveuses du pub soient La Catherine (Alexia Gourd) et Loulou Lapierre (Émilie Josset) ainsi qu’Yves (Christian Laporte) et Normand (Yvan Pedneault) en ouvrier et camionneur au chômage. Une bande fort sympathique au sourire invitant qui se dévoileront tour à tour et nous apparaîtrons, toutefois, beaucoup moins heureux qu’ils n’y paraissent.

De cette distribution s’ajoutent des danseurs et danseuses exceptionnels et une troupe d’artistes de cirque surprenante et incroyable. Il nous est impossible de ne pas les nommer, tous et chacun, couronnant du coup leur travail impeccable : Sunny Boisvert, Danny Amaral De Matos, Kennedy Henry, Merryn Kritzinger, Guillaume Michaud, Éric Olivier, Gabrielle Roy, Micheal Carter, Victor Crépin, Marie-Ève Dicaire, Téo Le Baut, Kei Nguyen ainsi que Frida Velasco. De prouesses en arabesques, les artistes ont insufflé un dynamisme à la pièce ainsi qu’une énergie à couper le souffle qui ne cesse de nous faire réagir.

Rappelons aussi la participation des valeureux Cowboys pour leur apport à la musique : Karl Tremblay, Marie-Annick Lépine, Jérôme Dupras ainsi que Jean-François Pauzé. Sans eux, l’histoire aurait eu beaucoup moins de sens.

De scène en scène, les émotions se déploient

Des moments riches en émotions, il s’en compte par dizaines au travers des 14 chansons échelonnées sur deux actes entrecoupés d’une pause. Nous naviguons au travers de Bienvenue chez nous, D’une tristesse, Joyeux calvaire !, Shooters, Les maisons toutes pareilles, L’Amérique pleure, Si la vie vous intéresse, La traversée, Pub Royal, Loulou vs Loulou, Les questions sans réponses, La fin du show, Plus rien et Rebienvenue chez nous. En salutations, Comme une étoile filante que les artistes et la foule ont entonné en remerciement aux artistes, aux Cowboys Fringants et en souvenirs de Karl.

Des moments glorifiés

Tous les tableaux méritent que nous les acclamions, mais certains ont gagné en applaudissements. Notamment, Shooters avec les acrobaties surprenantes et le personnage de Jonathan qui tente de suivre la danse est complètement à mourir de rire.

La dynamique La Traversée qui chamboule le décor, incluant voile et mât, pour naviguer sur la scène et nous transporter vers l’Atlantique et ses whiskys. Le public chantera le refrain avec entrain.

Pub Royal nous a coupé le souffle avec l’écriture poignante de Karl Tremblay en relatant l’histoire de La Catherine voulant faire la paix avec son passé. Alexia Gourd fut phénoménale dans cette prestation de grand déploiement.

Et, nous dirigeant vers la grande finale, La fin du show nous a émus et longuement nous avons été bouleversés. Le vieux rocker, Johnny Flash, accepte d’être rendu au bout de sa route et nous livre son dernier show, sa dernière chanson. Avec une mise en scène poignante et signifiante, la nouvelle pièce de Jean-François Pauzé nous touche droit au cœur.

L’équipe technique qui se cache derrière cet immense travail, je vous lève mon chapeau. C’était complètement parfait ! Les décors modulables ainsi que les multiples petites touches aux murs, faisant renaître des titres de chansons commémorant les Cowboys Fringants jusqu’au miroir en arrière-scène qui ajoute une autre dimension à la pièce, tout y était. Les éclairages et la musique étaient au point. Bravo !

Une distribution à la perfection

La distribution de chanteurs et d’acteurs est tout simplement saisissante. Le maître de cérémonie du Pub Royal, Kevin Houle, est diaboliquement parfait ! La montée de son personnage est hallucinante. Richard Charest dans le rôle de l’innocent courtier en assurances est à la fois loufoque et poignant. Un mélange qui nous sensibilise à son personnage.

Émilie Josset et Alexia Gourd en Loulou et Catherine sont à la fois fortes et empreintes d’une extrême souffrance intérieure. Elles transposent les émotions à leurs personnages de façon admirable. Au même titre que Martin Giroux nous subjugue par ses prestations remplies d’émotions.

Les comparses Yves et Normand (Christian Laporte et Yvan Pedneault), quant à eux, nous apportent de la fraîcheur à l’histoire. Leur amitié de longue date nous fera rire aux éclats à maintes reprises. Ça prend aussi de la légèreté pour ne pas sombrer dans leurs déboires.

Des supplémentaires prévues !

Il s’agit de la comédie musicale à ne pas manquer. Vous serez émerveillés et habités longuement par ce chef-d’œuvre !

Des supplémentaires se sont ajoutées à la liste déjà longue de la comédie musicale. Pour Montréal, du 7 au 10 août et du 4 au 22 décembre 2024 et pour Québec, il s’agit du 27 au 30 juin 2024. N’oubliant pas au passage Paris, Trois-Rivières, Ottawa et Sherbrooke. Pour obtenir des billets de l’événement, veuillez cliquer ici .

 

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