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Les remugles ou la danse nuptiale est une langue morte

Stéréotypes pédagogiques

Théâtre Denise-Pelletier
Crédit photo : Théâtre L’Escaouette

Par : Jean-Claude Sabourin

Le 31 octobre dernier se déroulait la première de la pièce Les remugles ou la danse nuptiale est une langue morte de Caroline Bélisle au Théâtre Denise-Pelletier. Les cinq personnages de cette production acadienne, mise en scène par Marcia Babineau, nous exposent des gens aux prises avec des états relationnels insatisfaisants ou tout simplement boiteux.

Le spectacle, à mi-chemin entre le théâtre jeunesse et celui pour adulte, use d’allégories liées à l’odorat, associées à quelques jeux chorégraphiques pour nous dépeindre somme toute des individus plutôt stéréotypés. La fille larguée; La femme forte; Le gars déçu; Le « nerd » solitaire; La femme blessée.

Les remugles ou la danse nuptiale est une langue morte
Crédit photo : Théâtre L’Escaouette

Chacun d’eux exprimera son insatisfaction et cherchera un moyen pour y remédier. La pièce, qui ne dure que 65 minutes, n’a pas le temps de se pencher vraiment sur la situation des protagonistes. On y effleure leurs conditions comme une brève effluve qui passe. Les stéréotypes sont importants ici, car il s’agit surtout de montrer à quel point nous avons besoin des autres, prêts même à les utiliser dans le but d’assouvir ce besoin.

D’une certaine façon, les danses qu’exécutent les acteurs à certains moments représentent cet acte d’assouvissement qui n’ouvre pas nécessairement vers l’avenir. Elles semblent clore un chapitre personnel, comme un défoulement individuel, rien qui mène vers le conjugal. L’objectif de ces chorégraphies reste un peu obscur, et on peut se demander s’il ne s’agit pas seulement d’un effet pour accélérer et emballer le récit.

Ludger Beaulieu
Crédit photo : Théâtre L’Escaouette

Par ailleurs, le personnage qui nourrit sa solitude avec toutes les connaissances du monde sur les animaux marins est particulièrement touchant. L’excellent jeu de Ludger Beaulieu lui donne une naïveté attachante et une vulnérabilité à toutes épreuves. Ce personnage fort et fragile tout à la fois mériterait peut-être un meilleur sort.

La pièce exacerbe donc des sentiments simples et construit des stéréotypes afin de mettre en exergue un phénomène toujours d’actualité : les difficultés relationnelles. Une autre manière de nous dire que « l’enfer, c’est les autres ».

Les autres interprètes de la pièce sont Caroline Bélisle, Frédérique Cyr-Deschênes, Nicolas Dupuis et Cassidy Lynn Gaudet. Les billets sont disponibles au Théâtre Denise-Pelletier.