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Harmonium symphonique : Une histoire poétique

Une symphonie fantasmagorique!

Harmonium symphonique à Montréal
Crédit photo : J.S. Desilets

Par : Hanieh Ziaei

La Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts accueille la première montréalaise d’Histoires sans parolesHarmonium symphonique, majestueusement interprété par l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM) avec la cheffe Dina Gilbert, en présence du Chœur des jeunes de Laval, du guitariste Sylvain Quesnel et les chanteuses Kim Richardson et Luce Dufault.

Un grand spectacle divisé en une trilogie : avec « La création originale » qui débute en ce mois d’octobre 2022 et qui sera suivi par « La grand-messe » à l’Église Saint-Jean-Baptiste (en novembre 2023) et enfin « La pure symphonie » (prévue en janvier 2023 à la Maison symphonique).

L’adaptation symphonique de l’oeuvre est signée par Simon Leclerc et l’ensemble de la trilogie montréalaise est interprété par l’Orchestre symphonique de Montréal.

Cette coréalisation de Serge Fiori et de Simon Leclerc, sous la direction artistique de Nicolas Lemieux, témoigne d’une riche collaboration artistique en proposant une fabuleuse réinterprétation de l’oeuvre originale créée par Serge Fiori et le groupe iconique des années 1970 dont il faisait partie, Harmonium. Cette production artistique à grand déploiement n’a rien à envier aux plus grands spectacles et performances américaines.

Harmonium symphonique Luce Dufault
Crédit photo : J.S. Desilets

La création originale nous raconte une belle histoire à la fois poétique et lyrique, avec des personnages attachants et fantasmagoriques. Une fresque colorée et lumineuse nous est généreusement offerte sur une toile de fond surréaliste à l’image un peu de l’univers de René Magritte ou encore de Giorgio de Chirico. Entre effets spéciaux et une série de projections multiformes en mouvement, on doit toute la conception visuelle, la scénographie et la mise en scène à Marcella Grimaux (Noisy Head Studio).

Harmonium symphonique 2022
Crédit photo : Victor Diaz Lamich

Alors que la musique suffit tant à elle-même, sans artifices, garnitures et paillettes! Le grand public semble être à la quête du grand divertissement !

La mise en scène de cette musique symphonique revient alors complètement transformée, revisitée pour ne pas dire en décalage avec ses origines afin de répondre peut-être au dictat de la société de consommation de masses.

La Société du spectacle (essai) de Guy Debord traduit parfaitement cette demande mercantile du divertissement à outrance! Ainsi, la musique semble se perdre, par moment, face au désir de divertissement nourri, par exemple, par une grande attention portée à une poignée de lapins fantasques perdus dans l’espace ou encore le recours à des flashs lumineux portés au cou de certains spectateurs pour créer une ambiance insignifiante.

La puissance charismatique de la cheffe Dina Gilbert, la force sans détours de l’Orchestre symphonique de Montréal, accompagné du grand talent du Chœur des jeunes de Laval, la sensibilité sonore du guitariste Sylvain Quesnel et les deux voix envoûtantes de Kim Richardson et de Luce Dufault auraient été aussi amplement suffisants aux amoureux de la musique instrumentale et sans paroles.

La simplicité visuelle et la mise en scène minimaliste nous disent parfois tant de mots et expriment tant de sensibilités.

 

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