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Nathaniel Rateliff à la Place des Arts

L’œuvre de Leonard Cohen à l’honneur

Nathaniel Rateliff
Crédit photo : Malia James, Concord Music Group

Par : Sara A.

C’est plutôt rare qu’on a hâte au lundi, mais le lundi 22 avril faisait exception. Ce soir-là, Nathaniel Rateliff se donnait en spectacle à la magnifique Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts. Toutefois, c’était loin d’être d’un concert normal pour l’auteur-compositeur-interprète. En effet, l’Américain était accompagné des 40 musiciens du Wordless Music Orchestra pour un hommage très spécial au légendaire Leonard Cohen

Sur les coups  20 h, le chanteur est monté seul sur scène pour saluer le public en français et, pour la première fois d’une longue série au cours de la soirée, souligner l’honneur qu’il avait de rendre hommage à Cohen dans sa ville natale.

Mais avant de faire cela, il a présenté son bon ami Phil Cook, responsable de la première partie. Ce dernier a captivé la foule pendant 30 minutes, seul derrière son piano, un instrument qu’il apprend à maîtriser depuis l’âge de 3 ans. Entre ses pièces empreintes de grande sensibilité, le sympathique Cook en a profité pour divertir la foule, que ce soit en blaguant à propos du bagel tout-garni qu’il a englouti au cours de l’après-midi ou en suppliant les parents qui font prendre des cours de piano à leurs enfants afin de vivre leur rêve par procuration de cesser et de commencer à jouer l’instrument eux même (il n’est jamais trop tard!).

Pendant une intervention plus sérieuse, le pianiste a pris le temps de mettre l’accent sur sa profonde reconnaissance envers son grand ami Nathaniel Rateliff, grâce à qui il a pu se joindre à un si beau spectacle. Peu de gens honorent une amitié de cette façon, a-t-il dit.

C’est accompagné de deux choristes, quelques membres de son groupe The Night Sweats, et le Worldless Music Orchestra que Nathaniel Rateliff est remonté sur scène. Cette distribution de rêve a séduit le public de la Salle Wilfrid-Pelletier dès la première chanson, Bird on the Wire. Non seulement la voix et la guitare de Rateliff  se prêtaient merveilleusement bien au répertoire de Cohen, mais lorsqu’elles étaient rehaussées par les riches arrangements de l’orchestre, le résultat était tout simplement saisissant.

C’est l’histoire de tout le concert : peu importe s’ils jouaient de grands classiques comme The Partisan et Famous Blue Raincoat ou des chansons un peu moins connues telles True Love Leaves No Traces ou Iodine, c’était sublime.

Le spectacle a culminé avec l’entrainante Dance Me To The End of Love et l’incontournable Hallelujah, dont la puissante interprétation de Rateliff était pour le moins émouvante. L’artiste a avoué avoir eu des doutes à l’idée de chanter cette chanson, rappelant que d’innombrables reprises existent déjà. Il s’est finalement décidé à l’interpréter et a commencé sa prestation en soulignant qu’il la chantait prudemment et en faisant preuve de gratitude puisqu’il s’attaquait à un monument de la musique. C’était une grande marque de classe de sa part.

À la suite d’une ovation et d’une brève sortie de scène, Nathaniel Rateliff est revenu pour une chanson appropriée aux aurevoirs : So Long, Marianne. « Merci, Montréal. Je t’aime », a-t-il lancé en français en quittant, au grand malheur du public qui en aurait pris plus.

Le concert n’ayant été consacré qu’aux cinq premiers albums de Leonard Cohen, on peut toujours espérer une suite. Après tout, il y a presque dix autres albums dont Rateliff pourrait s’inspirer…

Liste de chansons

Bird on the Wire
Suzanne
Sisters of Mercy
The Partisan
Famous Blue Raincoat
Lover Lover Lover
Who by Fire
Chelsea Hotel #2
True Love Leaves No Traces
Iodine
Dance Me to the End of Love
Hallelujah

Rappel 
So Long, Marianne

Crédit photo à la une : Malia James, Concord Music Group