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Fred Pellerin et l’OSM : Le secret de Polichignon

Un conte pas tiré par les cheveux

Crédit photo : Gabriel Talbot/Mattv

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La Maison Symphonique de la Place des Arts nous a, une fois de plus, fait le cadeau du plus bel arrimage traditionnel entre le conteur Fred Pellerin et le chef d’orchestre émérite Kent Nagano.

Le secret de Polichignon, sorti tout droit des histoires villageoises de Saint-Élie-de-Caxton, s’est installé bien confortablement, pour quelques représentations, au cœur de l’orchestre afin d’insuffler un peu de magie pure et décoiffante en nous et couronner les festivités entourant Noël et la fin de l’année en les ceignant d’une histoire mémorable.

Magnifier l’histoire

Crédit photo : Gabriel Talbot/Mattv

Fred Pellerin nous transporte, une fois de plus, en plein cœur de son village légendaire, où les personnages, plus vrais que nature, nous sublimes par leurs histoires. Partant de rumeurs et grossies habillement pour laisser le public savourer ce conte symphonique où, l’unique barbier de la place, Méo Bellemare fait bonne figure (ou bonne coiffure !). Toutes les péripéties du conte ne tiendront que par un cheveux et c’est sans coupures (entracte) que nous assisterons à ce magnifique spectacle.

Étant le seul barbier du village, Méo, pour qui aucun cheveu (même le plus redoutable) n’a de secret, s’épanchera, au travers de ce conte, d’un amour improbable mais tant espéré. Lui qui a un accès privilégié à la capillarité des villageois, il deviendra le coiffeur officiel des sœurs «capinées» de la localité. Il restera dans le secret de leur chevelure malgré la curiosité des habitants. Mais,  considérant que les cheveux ont des droits d’auteurs et qu’il est impératif de n’en rien divulguer, il gardera la confidentialité des cheveux tel un serment honorable.

Raconté avec des subtilités adultes, nous en apprendrons davantage sur le légendaire barbier Méo, inventeur de «la coupe de cheveu du monde qui ne reviennent pu» et philosophe à ses heures. Dans les dédales de sa vie, l’habile homme deviendra, tour à tour, apiculteur et amoureux, à notre plus grand bonheur.

La musique au cœur du conte

Crédit photo : Gabriel Talbot/Mattv

Le chef d’orchestre, Kent Nagano, a su mettre vie aux paroles du conteur en nous faisant passer par Gustav Mahler, Modeste Moussorgski, Nikolaï Rimski-Korsakov, Jan Sandström, Camille Pépin, Frédéric Chopin, Franz Schubert, Piotr Ilitch Tchaïkovski et Franz Xaver Gruber (le magnifique Silent Night). Puis, en première mondiale et commandé par l’OSM, Maxime Goulet nous a fait l’honneur de nous offrir les pièces Tournée du village ainsi que Tressage à trois cheveux, magnifiant du coup deux moments sacrés de la soirée.

En finalité, sous un tonnerre d’applaudissements, une interprétation de Fred Pellerin avec Au commencement du monde de David Portelance est venu clore ce moment magique.

Le vol du bourdon (Nikolaï Rimski-Korsakov) à quant à lui dû être modifié en cour de route, à la demande de Fred considérant le peu de réalisme aux abeilles de Méo, par Motorbike (Jan Sandström) recréant, habillement, le véritable vol des abeilles. Une pétarade exécutée par James Box au trombone. Moment exquis symbolisé dans une sphère suspendue au-dessus de la scène avec, en son centre, lcinq grosses abeilles butinant maladroitement avec l’espoir d’atteindre leur nectar si convoité.

Un décor sobre avec des vestiges signifiants

Crédit photo : Gabriel Talbot/Mattv

Le décor nous replonge dans des reliques de l’antre de Méo. De la chaise magnifiquement travaillée à la desserte de produits en passant par l’enseigne ornée d’un ciseau doré jusqu’au poteau typiquement caractéristique des barbiers. Rien de supplémentaire pour distraire le public, mais suffisamment pour nous plonger dans une époque pas si lointaine et, ainsi, recréer l’univers du protagoniste coiffeur.

Une sphère gigantesque sublime la scène avec des projections qui prennent forme sous la direction musicale tout en apportant de la magie à la musique. Passant d’un village enneigé, de lumières dansantes et de constellations, d’une lucarne d’école de rang, de cerisiers, de menthes, de ciseaux dans les cheveux jusqu’aux boules de verres ambrées et colorées. Cet élément ajoute un visuel aux différents tableaux du spectacle.

Faites vite ! Il reste des représentations supplémentaires aujourd’hui et demain : Samedi 16 décembre à 19 H 30 et dimanche 17 décembre à 14 H 30.

Vous ne pouvez y être ? Dans le confort de votre foyer, le 23 décembre à 20h sur ICI Télé il y aura la diffusion de ce légendaire spectacle.

Un moment parfait pour savourer une conte où le fantastique et le rire côtoient la musique classique. Une symbiose parfaite !

 

Crédit photo : Gabriel Talbot/Mattv

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