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En salle de presse du 44e Gala de l’ADISQ

Récipiendaires à cœur ouvert

Roxane Bruneau et Hubert Lenoir avec leurs trophées Adisq 2022
Crédit photo : Maryse Phaneuf/Mattv

crédit photo:Maryse Phaneuf

Par Marie-Hélène Amyot

Le grand retour à la normale pour le Gala de l’ADISQ avait lieu en ce premier dimanche de novembre. Pour l’occasion, je me suis entretenue avec quelques heureux récipiendaires de la lourde statuette.

Pour plusieurs, la musique est un passe-temps. Découvrons de quelle façon Hubert LenoirArtiste de l’année – Rayonnement international, Auteur ou compositeur de l’année, Interprète masculin de l’année – qui se nourrit de musique, se change les idées.

Mattv : C’est beaucoup de reconnaissance en très peu de temps. Tu aspires à quoi maintenant?

Hubert Lenoir : J’aimerais faire… Plus de musique encore. Trouver le temps de travailler plus fort. Je travaille déjà fort à devenir meilleur.

Mattv : Comment tu te changes les idées?

H. L. : Sex and the city… Non! Gilmore Girls!

Hubert Lenoir avec ses trophées Adisq 2022
Crédit photo : Maryse Phaneuf/Mattv

 

Ariane RoyRévélation de l’année – s’est dite étonnée d’entendre son nom lorsqu’elle est allée chercher son Félix. Comment a-t-elle vécu ce moment?

Mattv : Qu’est-ce qui t’est passé par l’esprit quand tu as entendu ton nom?

Ariane Roy : J’ai eu une décharge électrique. Comme une décharge de… Je ne sais pas. C’est comme un coup de chaleur. Ça m’a comme monté à la tête, un peu omme un chute de pression, là? Je ne m’y attendais pas, puis ç’a comme fait : « Hein!? C’est vrai! » Tu gagnes quelque chose que, veux, veux pas, quand on fait ça dans la vie, quand on se lance là-dedans quand on est jeune, on imagine notre futur, notre possible carrière, on l’imagine peut-être ce moment-là. Tu sais, j’en ai regardé des ADISQ, puis là c’est moi? Je vais m’en souvenir. C’est la première fois que ça m’arrive.

Mattv : À qui tu as pensé en premier?

A. R. : Euh… À mes parents, je pense? Oui. Mais je ne dis pas ça pour être cute, le pire. C’est vraiment… Je pense que j’ai pensé à mes parents. « Prenez-le (le trophée) dans vos bras, c’est fu*king lourd. » (Rires)

Mattv : Tu as reçu le prix pour la Révélation de l’année. Peux-tu nous faire une révélation à ton sujet, que les gens ne savent peut-être pas.

A. R. : J’adore le tarot. J’adore lire les cartes. Je me pratique sur mes ami.es, mais je ne suis pas tant bonne. Je ne me fais pas encore assez confiance. Mais je compte développer mes habiletés dans la prochaine année.

Mattv : Est-ce que tu te le fais à toi?

A. R. : Oui, je me le fais à moi aussi.

Mattv : Puis tu n’as pas vu dans tes cartes que tu gagnerais un prix ce soir?

A. R. : C’était mitigé, mes cartes. Je te jure, j’ai pigé, et oui, c’était biaisé un peu. Je sais pas. Je ne l’ai pas vu. Tu vois, je ne suis pas encore rendue au top. Je vais pratiquer. (Rires)

Ariane Roy et son trophée Adisq 2022
Crédit photo : Maryse Phaneuf/Mattv

Le Félix pour le Spectacle de l’année a été remis à Klô Pelgag. A-t-elle un rituel d’avant de monter sur scène?

Klô Pelgag : On cri un peu, on se tape dans les mains, on fait du beatbox. Le genre d’affaires de même, juste pour se crinquer un peu.

Mattv : Quel a été le plus grand défi pour monter ce spectacle-là?

K. P. : Somme toute, le défi c’était de transposer ces tounes-là sur scène, quand même. Parce qu’il y a des affaires qui se passent dans la musique. Après ça, ç’a été un gros défi, lors du début de la pandémie, d’attendre pour faire nos spectacles. Ç’a été vraiment difficile quand même, de se contenir et de passer à travers cette attente-là. Puis, après ça, je pense que… C’est toujours un défi, la tournée, parce que c’est toujours différent, ça prend du temps, c’est beaucoup d’énergie. Moi, je suis une maman maintenant aussi, alors c’est difficile, de tourner avec un enfant et de le laisser à la maison. Donc, merci à mon entourage.

Mattv : Juste ça, c’est un bon défi.

K. P. : Oui, tout ça, cette vie-là est un défi, pareil. Toute! (rires)

Klo Pelgag et son trophée Adisq 2022
Crédit photo : Maryse Phaneuf/Mattv

Les Cowboys FringantsAlbum de l’année – Succès populaire – et le public vivent une véritable histoire d’amour qui perdure à travers le temps. J’en ai discuté avec la sympathique Marie-Annick Lépine, en salle de presse.

Mattv : Vous recevez beaucoup de reconnaissance depuis de nombreuses années. Une de plus ce soir. Est-ce qu’on s’habitue à ça?

Marie-Annick Lépine : On ne s’habitue pas nécessairement. Mais quand c’est un prix sur les ventes de disques… Bien on ne s’attendait pas à ce que ce soit nous. Mais là ça reste un prix qui n’est pas du tout de l’industrie, c’est un prix du public. Donc ça, ça fait toujours plaisir, parce que nous, on a un public fidèle, qui est là à chaque spectacle, à chaque concert, qui remplie des Centre Bell, des Zénith puis des stades en Europe. On a un public très près de nous, qu’on adore. Donc ces prix-là, dans le fond, on encore peut-être plus de valeur que des prix de l’industrie, parce que c’est de nous dire… Si tu veux une carrière en musique, il faut que tu aies un public. Tu peux faire des super albums, être aimé par l’industrie, la critique, mais s’il y a 15 personnes dans ta salle… Donc, il faut passer par le public. C’est eux qui décident si tu as une carrière ou pas. Ce n’est pas l’industrie, c’est rien d’autre. Donc nous, on a eu la chance d’avoir eu une carrière parce qu’on a un public. On est très choyés de ça.

Mattv : De quelles façons votre public québécois se distingue du public français, par exemple?

M.-A. L. : Il ne se distingue pas tant, c’est ça l’affaire. Tout le monde est très festifs. Tellement gentils. La seule petite, petite différence, en Europe. Les Européens ont tendance à chanter tous les thèmes musicaux. Si tu fais Les étoiles filantes, dès le départ ça fait (elle chante). Ici, on est moins dans l’ambiance du stade de foot. C’est comme si eux ont cette façon de vivre, que quand ils arrivent dans une salle de spectacle où il y a 8000, 9000 10 000 personnes, il se sentent dans un stade de foot, ça fait qu’ils chantent les thèmes comme si c’était une chanson de stade. Et ça, c’est vraiment incroyable de vivre ça. Chez nous, on n’a pas cette culture-là, de gros stades et de chanter en chœur. Eux, ils nous font vivre ça et c’est magnifique. Mais le public est aussi sympathique là-bas qu’ici. C’est la seule différence qu’on trouve. Et sinon, le star system en Europe est beaucoup plus développé qu’au Québec. Donc, quand tu es sur scène, les gens te voient vraiment comme un vedette. Ici, ils te voient comme un ami, à qui ils confient leur vie personnelle. C’est la grosse différence de là-bas, aussi. Mais les deux publics sont festifs et ont du plaisir. Ils nous redonnent l’énergie qu’on leur apporte. Identiquement. C’est pareil.

Les Cowboys Fringants et leur trophée Adisq 2022
Crédit photo : Maryse Phaneuf/Mattv

La formation Salebarbes est repartie avec la statuette du Groupe ou duo de l’année. Composée de 5 membres, Éloi et Jonathan Painchaud, Kevin McIntyre, Jean-François Breau et Georges Belliveau, leur camaraderie est évidente.

Mattv : On sent vraiment votre chimie. La cohésion est palpable. C’est quoi le secret?

Éloi Painchaud : C’est de l’amitié, je pense. On s’est choisis comme amis, avant de se choisir comme musiciens. On avait envie d’avoir du plaisir ensemble, puis c’est à travers ce fun-là, cette amitié-là, qu’on a découvert les talents des uns, des autres. Les forces des uns, des autres, puis qu’on voit jusqu’à quel point, ça peut aller loin.

Mattv : Justement, avez-vous des rôles prédéfinis? Le drôle, le plus rationnel, par exemple. Avez-vous ça au sein de votre groupe?

Jean-François Breau : Comme les Spice Girls, là? (rires)

Mattv : Oui! C’est qui la Sporty Spice?

J.-F. B. : La Sporty Spice, c’est lui! (en pointant Georges)

É. P. : C’est la Posh Spice aussi! (rires) Sur scène, c’est facile pour les gens de nous identifier d’une façon ou d’une autre et on s’amuse un peu avec ces codes-là. Mais dans la vie du band, il reste que c’est chacun son tour de porter l’autre sur ses épaules.

Salebarbes et leur trophée Adisq 2022
Crédit photo : Maryse Phaneuf/Mattv

L’Interprète féminine de l’année, Roxane Bruneau, affichait un large sourire à son arrivée en salle de presse.

Mattv : D’après ce que je connais de toi, tu es très drôle et très humaine.

Roxane Bruneau : Merci, ça me fait vraiment plaisir que tu me dises ça.

Mattv : Donc, je me demandais dans quel état d’esprit tu te trouves pour écrire tes chansons

R. B. : Je ne vais pas tout le temps bien quand j’écris mes chansons. Pour être 100 % honnête avec toi. Mes chansons c’est souvent des cris… C’est des cris à l’aide, finalement mon affaire. C’est comme une petite fille qui écrit dans son journal intime, sauf que moi, je les mets publics, puis je les chante. C’est sûr qu’une chanson comme À ma manière, je ne suis pas en grande détresse. Mais si tu écoutes Acrophobie, tu comprendras que je n’étais pas au bord de la plage, avec un mimosa, là. (rires).

Mattv : Je pense que c’est pour ça que les gens s’identifient beaucoup à ton contenu. D’ailleurs, pour la création de l’album, es-tu dans cet état de façon permanente ou tu peux en sortir?

R. B. :  Je suis capable de m’en sortir. J’ai des trucs, j’ai un entourage exceptionnel qui m’aide quand j’ai des gros creux. La nouvelle chanson que je viens de sortir, Partout, ça parle justement de ça. Que je trouve qu’on est dans une société où on est partout et nulle part à la fois. Puis les jeunes ont vraiment eu une bonne réponse avec cette chanson-là, ça fait que je suis d’accord avec toi de dire que je pense que les gens s’attachent à ma musique, c’est parce qu’ils se reconnaissent dedans.

Mattv : Quel est le défi pour faire perdurer ta belle carrière? As-tu une recette?

R. B. : Moi, je fais juste envoyer dans l’Univers, que je veux que ça continue. Je n’ai pas une recette établie qui va marcher à 100 %. C’est vraiment juste de l’espoir. Je continue de faire les choses comme je les fais. Trophée, pas trophée, je ne veux pas changer qui je suis, parce que les gens se sont attachés à ça. Si je commence à changer, la tête va m’enfle. Le monde va s’en rendre compte assez rapidement, merci.

Mattv : Quel est le sentiment quand tu entends ton nom et que tu dois aller chercher ton prix?

R. B. : Il n’y a pas de sentiments. Ça devient sourd avec un espèce de sillement. Là, je monte sur scène… C’est vraiment là… C’est spécial comme feeling. C’est comme une délivrance. Parce que c’est dur quand même. C’est pas dur, ce n’est pas le bon mot. C’est extrêmement facile d’être sur un tapis rouge à un gala. Sauf que ce que je trouve un peu plus tricky, c’est être en « compétition » avec des gens que j’écoute et que j’apprécie. J’étais en compétition contre Jay Scott pour la chanson de l’année, puis je le savais dans mon cœur que c’était lui la chanson de l’année. J’aurais été à la limite, mal à l’aise d’aller prendre le trophée, tu comprends. Puis, je ne me rappelle plus de ta question.

Mattv : Moi non plus. Je suis juste dans le moment, Roxane. Je suis désolée.

R. B. : Parfait! (rires) On s’en fous de la question, on jase. Laissez-nous jaser! (rires)

Roxane Bruneau et son trophée Adisq 2022
Crédit photo : Maryse Phaneuf/Mattv

Félicitations à tou.te.s les nommé.e.s et aux gagnant.e.s.

Voici les photos de notre photographe Maryse Phaneuf :

© Crédit photo : Maryse Phaneuf/Mattv

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