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Guérilla Poubelle au Québec

Tournée québécoise de Amor Fati

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©courtoisie

Par Maxime D.-Pomerleau

Guérilla Poubelle, fleuron du punk rock Français, nous fait l’honneur de visiter le Québec pour une tournée estivale qui amènera le groupe à visiter ses plus belles régions avant de filer chez nos voisins du sud pour une série de dates sur la Côte Est et dans le Midwest américain. J’ai posé quelques questions à Till Lemoine, chanteur du groupe, qui a pris le temps d’y répondre sur la route entre deux shows.

 

Vous êtes ici pour présenter votre nouvel album en poche, Amor Fati, paru l’an dernier. Il fait suite au marquant Punk=Existentialisme qui avait ébranlé le milieu de la musique punk franco à sa sortie. Parles-nous un peu de cet album.

« On est très content de l’album, je sais qu’il arrive longtemps après le précèdent mais en fait le processus de composition et d’enregistrement à été très rapide, on a tout bouclé en moins de 3 mois! Ça a vraiment été très spontané, on a enregistré live te tout. Très fun à faire du coup. »

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©François Lampin

La tournée a officiellement été lancée le 6 juillet à Terrebonne. Comment ça s’est passé? À quoi on peut s’attendre dans les prochaines semaines?

« C’était très cool ! On était un peu éclaté à cause du jetlag, puis on joue pas sur notre gear habituel donc ça demande un peu plus de concentration mais ça s’est très bien passé. Le monde avait l’air bien heureux de nous voire dans leur ville. On a bien hâte au reste de la tournée! »

La première tournée que vous avez faite au Québec remonte en 2005 avec Éric Panic. Peux-tu nous dire ce qui a changé depuis votre première visite? Y a-t-il une ville ou une région où vous avez particulièrement hâte de jouer cette année?

« La principale différence c’est que maintenant on a un label qui nous supporte ici, Slam Disques. Ils sont vraiment avec nous pour que tout se passe bien, c’est bien plus relax pour nous. La première fois qu’on était venu ici on avait tout booké nous même, c’était quand même une grosse tournée. Et puis maintenant, la notoriété du groupe est quand même plus forte, on a de bien meilleures conditions, une meilleure fan base. Il n’y a pas vraiment de ville ou on a plus hâte que d’autres, on aime jouer partout et on se monte pas de compétition entre les régions et tout… »

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©François Lampin

Tu es venu régulièrement avec tes autres groupes jouer au Québec. Qu’aimes-tu du public québécois?

« Comme je te disais, on aime jouer partout, c’est le fun d’être loin de chez toi, de jouer de la musique, rencontrer des nouvelles personnes… c’est cool ici au Québec bien sûr à cause de la langue mais aussi à force de venir j’ai lié beaucoup d’amitiés, y a plein de groupes ici que j’aime beaucoup. »

Mise à part au PouzzaFest l’an dernier, lors de vos derniers passages au Québec, Guérilla Poubelle faisait la première partie des Vulgaires Machins. Qu’est-ce que ce groupe représente pour vous?

« Oui, on a joué avec les Vulgaires Machins sur quelques dates au Québec lors des dernières tournées. On a aussi beaucoup joué avec eux en France, c’est des bons amis et c’est un excellent groupe! Je sais qu’ils ne font plus grand chose en ce moment, j’ai hâte à la suite! »

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©François Lampin

Quelles sont les principales difficultés à organiser une tournée outre-mer?

« Pour venir au Québec, je te dirais que le premier obstacle est de trouver une façon de financer les billets d’avions, mais rien d’insurmontable. La plus grande difficulté est de pouvoir se rendre au travers du processus des permis de travail et des visas qu’on nous demande pour venir jouer ici, on s’est déjà fait expulsé en 2006 et depuis on est obligé de faire toute les démarches officielles, ça coûte beaucoup d’argent, de temps et d’énergie! Surtout que jouer de la musique n’est pas notre métier, on ne dégage aucun salaire de ça.  Mais cette loi vient tout juste de changer au Canada, la prochaine fois ça sera beaucoup plus simple, plus besoin de permis pour les groupes de musique! »

La tournée est en 2 parties, avec des dates au Québec jusqu’au 26 juillet et ensuite une série de dates aux États-Unis. Comment se prépare une tournée américaine? Est-ce que la langue vous semble une barrière pour jouer là-bas? Y êtes-vous distribués? Avec qui vous allez jouer?

« En fait, on a eu un agent de tournée là bas qui nous a proposé de s’occuper de tout pour nous, on a donc pris nos billets d’avion en fonction de ça. Et puis il nous a laissé tomber comme moins de 2 mois avant la tournée! J’ai donc finalement tout booké moi même. On a eu la chance de se faire inviter sur pas mal de shows par nos amis de Direct Hit! et de Arms Aloft. Ça va être très cool je pense! Niveau discographique on a juste un 7″ qui est sortie chez Asian Man Records. On a déjà fait beaucoup tournée dans des pays non-francophones, ça s’est toujours parfaitement bien passé, j’ai aucune crainte à ce niveau là. Ça nous confère un coté «exotique» pour le public US. »

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©François Lampin

La tournée québécoise prend fin avec un spectacle au Petit Campus pour souligner le 5e anniversaire et la retraite du label local Big Wheel Records. Au cours des années, Big Wheel a distributé des splits de Maladroit, Guérilla Poubelle et d’autres groupes signés sur Guérilla Asso, de même que certains groupes de l’étiquette montréalaise se sont retrouvés sur le vôtre. Parle-nous de cette collaboration avec le label québécois.

« Dédé qui s’occupe de Big Wheel Records est un très bon amis, on a même un tatouage qu’on s’est fait ensemble «Passion Before Profit»! On aime les mêmes groupes, on a la même vison de comment la scène tourne, on s’est retrouvé assez naturellement à faire pas mal de chose ensemble. J’étais là au 1er et au 3ème anniversaire, je suis donc vraiment heureux d’être présent à ce concert! »

 « On a rencontré la famille Slam Disques à notre 1ère tournée en 2005, Ils nous ont toujours soutenu vraiment fort depuis. C’est pas vraiment un label punk DIY, comme le mien ou comme Big Wheel, ils sont beaucoup plus sérieux haha! Ils font du super travail pour défendre les disques et faire parler du groupe ici. Je pense que grâce à Slam on a pu toucher un public plus large que juste la scène punk DIY qui nous suivait déjà au début. Ils s’occupent de nous quand on vient ici, on a presque pas à penser à autre chose que jouer de la musique et «Qu’est ce qu’on va manger ce midi?», ça me change de nos tournées habituelles ou je m’occupe de vraiment tout moi même! L’équipe est très cool, et tout le label est organisé pour accueillir les groupes au mieux; tu peux dormir dans les bureaux, on tourne dans la van du label, il y a toujours des bières et de la bouffe dans le frigo pour nous, c’est des vraies mamans pour nous! »

Vois-tu encore la musique et le punk rock comme une passion et un mode de vie ou comme un travail de par tout ce que ça implique comme logistique avoir des groupes et développer un label?

« Le jour où je me sentirai comme au travail dans le punk je m’enfuirai immédiatement! On a tous une job à coté du groupe, on vit grâce à ça pis on fait ce qu’on veut avec le groupe, sans pression, sans nécessité d’être rentable ou quoi. Je ne peux pas concevoir ma vie autrement que comme ça. C’est certain que parfois c’est dur, qu’il faut suer pour arriver à faire de quoi, mais est-ce que tu connais quoi que se soit d’épanouissant dans la vie qui soit juste facile et beau? J’ai jamais rêvé d’être une princesse, fuck that. »

On aurait été étonné d’entendre l’inverse… Guérilla Poubelle s’arrêtera entre autre à Québec, Val d’Or, Sherbrooke, Shawinigan, Chicoutimi (pas nécessairement dans cet ordre) et ils seront accompagnés de plusieurs formations sur la tournée dont les groupes canadiens A Wilhelm Scream et The Flatliners, mais aussi Oktoplut, Fortune Cookie Club, Crash Ton Rock, Powernap, Broadcats, PL Mafia, Brutal Chérie… Pour toutes les dates et pour vous procurer leur dernier album Amor Fati, visitez leur site!