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Tegan and Sara : Inégal mais sympathique

Une pop aux accents acoustiques bien assumée au Métropolis 

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Par : Marie-Claude Lessard

Musique en sourdine, échos de conversations entre filles et familles venues passer du bon temps, une plateforme scénique blanche surélevée annonçant une soirée follement énergique… tout était en place au Métropolis pour l’arrivée de Tegan and Sara, ces jumelles canadiennes qui séduisent tantôt par leur indie/rock mélancolique tantôt par leur pop rose bonbon synthétique assumée. Et les spectateurs, autant les fans de la première heure que les néophytes curieux (ainsi que la demoiselle déguisée en licorne!), ont eu droit à un concert généreux englobant plus d’une vingtaine de chansons.
Le groupe est entré sur scène au son d’une version préenregistrée de I’m so excited popularisée par The Pointers Sisters, signifiant d’emblée que le spectacle sera coloré. Entamant avec Back in your head, extrait que l’on retrouve sur le disque datant de 2007  The Con, enregistré à Montréal,  le public a embarqué avec plaisir dans un état nostalgique. Dommage par contre que les voix n’étaient pas très perceptibles lors des couplets… Heureusement, ce pépin technique s’est réglé dès la seconde chanson, I couldn’t be your friend. Par contre, la limite de la puissance vocale des deux chanteuses s’est fait sentir à plusieurs reprises.
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©Courtoisie
Vêtues de manière similaire avec un manteau en cuir noir, un ample t-shirt blanc et un jean troué à la hauteur des genoux, Tegan et Sara Quin ont démarré avec trois pièces douces, ce qui a eu pour effet d’envelopper les spectateurs proches de la scène, mais de faire décrocher ceux se trouvant plus loin. Qu’à cela ne tienne! Lorsque Sara a scandé « Je t’aime, Montréal! », l’édifice au grand complet a vibré!
Les charismatiques filles ont déclaré que le Métropolis s’avère leur salle préférée à Montréal. Elles ont interprété une grande quantité de chansons vieilles en plus de quelques titres de Love you to death, leur huitième album en 17 ans paru en juin dernier. Le duo a suscité la frénésie lors de la livraison de chansons jouant fréquemment à la radio comme Goodbye Goodbye et I was a fool. Or, les pièces de Love you to death, qui possèdent toutes des mélodies franchement semblables (excepté le hit fort accrocheur Boyfriend offert en fin de parcours), ont provoqué des baisses de rythme. Les nombreuses anecdotes expliquant les dix années que Sarah a vécu à Montréal et les interactions avec les fans costumés, bien que charmantes, ont également refroidi la foule plus reculée, ne se sentant pas trop concernée et impatiente d’entendre leurs chansons préférées du groupe.

Ironiquement, les arrangements électro sur les excellentes Alligator et Northshore, issues de l’album indépendant Sainthood, ont soulevé le public davantage que les nouvelles pièces dansantes. La percussion énergique et les éclairages frénétiques (surtout sur Shock to your system) ont donné à la scène des aspects de plancher de danse. Par la suite, Tegan and Sara a offert une jolie portion acoustique en interprétant quelques morceaux de l’album The Con que plusieurs chantaient, mais assez timidement.
Dans l’ensemble, Tegan et Sara Quin ont offert un spectacle plutôt inégal qui, malgré une scénographie efficace à plusieurs moments, comportait trop de temps morts. Par contre, leurs personnalités absolument attachantes ont sauvé la mise. Impossible de ne pas craquer pour Tegan lorsqu’elle rate le début de U Turn et qu’elle en rit. Impossible également de ne pas quitter la salle avec le cœur léger et heureux après avoir entendu le méga hit Closer.
Texte révisé par : Annie Simard