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Rancid et Dropkick Murphys à 77 Montréal

La vague punk déferlera sur Montréal

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Par Maxime D.-Pomerleau

Pour le néophyte, 1977 n’a rien de particulier, sauf d’être dans le passé. Pour le mélomane averti, l’année symbolise l’explosion d’un nouveau mouvement social, artistique et musical : le punk. Encore nommée à titre de référence pour ceux dont le punk rock « n’est plus ce qu’il était », la fin des années 1970 voit la première vague punk déferler aux États-Unis et en Angleterre, avec entre autres Sex Pistols, The Damned et The Ramones, qui ont tous sorti des albums majeurs en 1977.

Propulsé par un urgent besoin de dénoncer l’establishment, la pauvreté, l’échec du mouvement hippie et d’autres problématiques sociales, le punk trouve écho chez les jeunes qui ressentent le No Future. Les corps deviennent aussi outils de contestation, avec les jeans troués, les pantalons carreautés, les studs et les mohawks colorés, brouillant la carte des genres et du bon goût conservateur.

La scène rock de l’époque étant dominée par des hommes, on voit l’apparition de groupes formés de femmes ou menés par des chanteuses, comme The Slits, The Runaways, Sonic Youth (par la fesse gauche) et X, qui souligne ses 40 ans de formation en 2017. C’est aussi en réaction à la complexité du rock des seventies que le punk se veut expéditif, agressif, chaotique, mais surtout, démocratique, avec ses trois accords qu’on n’a pas besoin de maîtriser pour monter sur scène et gueuler dans un micro.

D’autres vagues ont eu lieu par la suite; le post-punk dans les années 80, puis la troisième vague, celle du skatepunk et du pop punk de la Californie, au milieu des années 90, et on peut nommer les mouvements riot grrrl, le queercore et même le emo, comme d’autres mouvements musicaux au sein même du punk rock.

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Pour commémorer cette année charnière, Evenko a eu l’idée d’attraper Rancid et Dropkick Murphys, qui effectuent déjà une tournée conjointe, et de gonfler le spectacle en festival. Plusieurs groupes emblématiques du mouvement se retrouveront au parc Jean-Drapeau ce vendredi, pour la première édition de 77 Montréal.

Rancid vient tout juste de sortir une nouvelle galette de 19 titres à leur image, mêlant punk rock et ska dansant, Trouble Maker. Parions que les vétérans ont encore l’énergie pour foutre le bordel là où il se doit. Tout droit de Boston, les fiers Dropkick Murphys nous en mettront plein la vue avec leur irish punk festif. Ils ont lancé en début d’année un nouvel album, 11 Short Stories of Pain and Glory. Un groupe qui offre toujours une excellente performance, non sans taquiner les amateurs de hockey sur la rivalité Bruins-Canadiens. Les deux têtes d’affiche se retrouveront ensemble pour le rappel.

Plus tôt en soirée, on retrouvera quelques incontournables : Bouncing Souls et The Vandals, avec leur punk rock mélodique et leur attitude irrévérencieuse. On a déjà hâte de chanter True Believers. Si vous chercher du hardcore, vous ne serez pas déçus avec Madball, qui fait ses preuves à chaque album depuis 1994. Avec la rage, des tripes jusqu’au bout des doigts de leurs guitares tonitruantes, ils véhiculent toujours le même message de respect et d’honneur mis de l’avant dans la tradition new-yorkaise. Amenez des bouchons.

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Durant 10 ans, les amateurs de ska de la métropole ont pu skanker au son de The Kingpins, groupe phare de la scène indépendante, au même titre que The Planet Smashers. Lorraine Muller et sa bande seront de retour pour un spectacle qui honorera leur chef-d’œuvre, Let’s Go to Work, paru en 1999. Plusieurs autres groupes locaux sont aussi du lot : les énergiques gars de Barrasso et les pin-up rock’n roll Pale Lips (ma découverte de l’année) lancent les festivités, dès 13 h.

77 Montréal se décline aussi en d’autres aspects, avec une foire du disque, des kiosques de marchandises, une exposition d’affiches et des projections de films documentaires. Consultez les archives du site pour découvrir certains spectacles qui ont façonné la scène montréalaise du début des années 80.

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Photos : courtoisie 77 Montréal

Texte révisé par : Johanne Mathieu