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Mèsi Lavi de Garihanna Jean-Louis au Zoofest

Un premier spectacle solo riche en émotions et réflexions

Garihanna
Crédit photo : Martin Métivier

Par : Marie-Christine Jeanty

C’est avec une bonne dose de fierté que j’ai assisté au premier spectacle solo de Garihanna au Zoofest mardi soir : Mèsi Lavi, Merci la Vie en Kreyol Haïtien. Un spectacle qui nous fait traverser avec elle, une partie de son parcours avec les émotions qui viennent avec bien sûr. Je me souviens d’avoir vu Garihanna dans des représentations théâtrales ici et à Port-au-Prince. Il y a eu aussi ce moment charnière dans sa trajectoire après sa performance au Spectacle-bénéfice HahaHaïti où en coulisses, Louise Richer lui a remis une bourse d’études complète pour l’École nationale de l’humour. Elle est d’ailleurs la première et seule (encore en 2022) femme noire diplômée de l’École nationale de l’humour; elle reçoit plusieurs prix et mérites depuis ses débuts dans le monde de la scène. Récipiendaire d’un prix Gémeaux en 2021, Comédienne de l’année en 2019, et de Découverte de l’année en 2017 et 2018 au Festival International du Rire pour ne citer que cela.

Je suis très émue en suivant son parcours et comme je le mentionnais plus haut, très fière qu’une femme qui me ressemble puisse autant briller à sa juste valeur malgré les embûches. Nos jeunes ont besoin de se projeter dans des modèles accessibles et authentiques comme Garihanna, car ce n’est pas tout le monde qui a une trajectoire linéaire, et ce, plus que jamais dans un monde rempli de surprises. Alors c’est donc avec son énergie contagieuse et son humour à saveur mangue-érable, que Garihanna évolue entre le Québec et Haïti depuis son enfance. Embrassant ses deux identités, sa présence sur scène met de l’avant sa culture bipatride qui encore une fois nous a à la fois fait rire et réfléchir sur la vie.

Garihanna spectacle
Crédit photo : Martin Métivier

Mardi soir, Garihanna nous a donc fait vivre un large éventail d’émotions. Du rire à la réflexion, du tourment à la gratitude, nous étions subjugués. Ses anecdotes ont trouvé écho chez une grande partie du public qui s’est reconnu dans cette quête de soi, dans ces agressions qu’on dit micro, mais qui au cumul le sont moins. De plus en plus de femmes, à l’instar de Garihanna, se questionnent sur la maternité et sur leur désir ou pas, leurs peurs qui y sont liés. Il faut en parler et les écouter. Lors de ce spectacle, celle-ci a su mettre en lumière sa résilience, sa gratitude en partageant son propre cheminement personnel et son vécu. J’espère qu’elle saura en inspirer plus d’une avec son parcours atypique!