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Juste pour rire : Simon Boulerice

Tinder et Grindr : Poésie de Simon Boulerice

Géolocaliser l'amour avec Simon Boulerice
Simon Boulerice Géolocaliser l’amour

Par : Mylène Groleau

Quand le cartésien de Montréal rencontre la poésie, c’est sous la plume de Simon Boulerice que l’histoire se met en scène.

Le Festival Juste pour rire nous a proposé une relecture de Géolocaliser l’amour dans un concept artistique hautement orchestré par l’auteur et accompagné d’un DJ et un dessinateur. Le Monument National, au Studio Hydro-Québec, a vibré sous le joug de l’amour Tinder et Grindr des temps modernes.

Lecture intimiste

événement au Monument National dans le cadre du Festival Juste pour rire
Simon Boulerice Géolocaliser l’amour

Les applications de rencontres Tinder et Grindr ont amené notre romancier, dramaturge et comédien adoré sur les routes et quartiers de la grande Métropole.

C’est tout en lecture et dessins, qu’il s’est livré, en toute intimité, sur ses rencontres fortuites obnubilées par ses échanges sur les applications modernes de rencontres.

Des chapitres poétiquement racontés et illustrés qui nous apportent une vision parfois triste mais, aussi juste, sur la réalité des sites d’amours futiles et passagers où la quête des relations véritables et durables sont les objectifs suprêmes.

Histoires maculées d’empreintes digitales

Simon Boulerice crédit photo Patrick Beaudry

Le concept de la présentation de cette lecture était soutenue par un support visuel du talentueux Richard Vallerand qui a prit vie sous nos yeux dans une synchronicité avec les chapitres qui s’écoulaient pages par pages, rencontres par rencontres, anecdotes sur anecdotes.

Sous une trame musicales que nous enchaîne le DJ de la soirée Samnoza (en remplacement de Millimetrick), il anime avec une lecture orchestrée par du Katy Perry et Firework, Clair de lune l’œuvre de Claude Debussy , Miley Cirus et Flowers ainsi que des gammes électroniques qui ajouteront de la vie à la plume de l’auteur.

Simon Boulerice, qui se qualifie de maladroit dans la vie et en amour, nous soulève dans son monde rempli de fantaisies, d’humours, de dialogues tantôt épicés et tantôt crus. Un délice pour nos yeux et nos oreilles. Parcourir le grand Montréal à coup de Bixie, de trames de métros et de taxis. Prendre la route de quartiers en quartiers vers des voies possibles ou impossibles.

Passer de rencontres en rencontres par ses «fiascos orthographiques» et maculé d’empreintes digitales, Simon nous présente, tour à tour son buffet étourdissant d’amour et d’humour.

Des rencontres fortuites

Simon Boulerice crédit photo Patrick Beaudry

Rencontres de Robert aux bas veineux, Luc aux yeux coupés aux ciseaux, Judson dont la tristesse glow in the dark, Jean-Charles, Marco d’Hochelaga, Marc-Antoine 3 fois plutôt qu’une, Julien et ses déceptions, Louis-Philippe et la naissance du high five, Éric sur Frontenac, Alain et ses étreintes qui mettent la santé en péril, Alex et ses marguerites, le mythomane et son look des années 90′, Pierre le cycliste, le Hypster 3 fois passera, Éric le plombier, Roberto le policier oxymore, Thierry avec qui ça va vite…trop vite, Hubert aux pectoraux invitants et, finalement, Antoine avec qui l’ascension débute.

Les racines du fondement

Simon Boulerice crédit photo Patrick Beaudry

Petits retours en arrière où l’histoire s’est empêtrée dans des anecdotes succulentes. Des cerisiers regarde mais pas touche de son enfance, du film The cutting edge et les coups de patins de Moira Kelly, des nuits bleues de TQS à ses études et ses inspirations à la Jim Carey et Michel Courtemanche, du catalogue Sears aux pages invitantes, de ses goûts de luxes à la Boyardee à la reconfiguration de son appartement dans St-Henri pour ainsi mettre plus de lumière dans sa vie. Tout est délectable !

Mention spéciale à l’entracte de 30 secondes acrobatiques ! Histoire de «splitter» la lecture en deux.

De conjonctures en conjonctures

Simon Boulerice crédit photo Patrick Beaudry

Vous devez savoir, d’abord et avant tout qu’il s’agit d’une lecture de son œuvre et non pas un one man show. Malgré l’animation qui défile tout au long des rencontres, la lecture est plus statique sur scène. La poésie est plus ressentie et réfléchie qu’une bonne blague grasse où l’on se tape sur les cuisses ! Il s’agit d’un Simon Boulerice en toute intimité. Les rires fussent en discrétion dans cette autobiographie où l’on se désole, parfois, de certaines situations mais dans lesquelles ont se retrouve aussi, à l’occasion.

Une relecture inégalée par celui qui a vécu une fresque amoureuse en intervalles. Là où les conjonctures frôlent l’irréel en temps réel.

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