Face-à-face, ou la quête de l’absolu

Par : Luc Lecavalier

Paru une première fois en 2021 dans un contexte de pandémie et acclamé par la critique malgré un public réduit, Face-à-face, du metteur en scène Jérémie Niel, revient en force alors que la pièce est présentée jusqu’au 3 février, à l’Agora de la danse. 

Face-à-face, c’est un nouveau concept amené par Niel pour partager son théâtre infusé de danse et son jeu hypnotique de lumières et de sons. Les comédiens Louise Bédard et Félix-Antoine Boutin donnent vie à l’œuvre du metteur en scène québécois né à Paris, lui-même accompagné par l’imaginaire de la chorégraphe Catherine Gaudet. 

De l’interrogation à la compréhension 

Pour ce spectacle, les deux interprètes se questionnent à travers le débat mais aussi la performance. Artiste de théâtre d’un côté (Louise Bédard) et artiste de danse (Félix-Antoine Boutin) de l’autre, on s’attarde sur la compréhension de l’art pour en faire ressortir des formes, des sons et des histoires. Cette alternance continue, entre discussion et performance, livre le public à un fascinant voyage dans le monde des artistes. 

Louise Bédard et Félix-Antoine Boutin débutent d’abord la pièce avec une discussion sur leur art et l’acte de création et déjà, difficile de dire s’ils jouent un rôle ou non. Les dialogues s’enchaînent pendant de longues minutes, avant que de légers sons et que l’obscurité n’envahissent lentement la pièce, et que les interprètes passent de la parole aux actions.  

Du théâtre avec une touche de danse

Le 4e mur érigé, les acteurs s’éloignent peu à peu du spectateur pour s’incorporer à la scène. Ceux-ci feront plusieurs allers-retours vers le public pour expérimenter et se donner une perspective nouvelle. À travers l’ambiance particulière de la pièce, sombre et sinistre, ils performent des figures et des chorégraphies en quête de la perfection que recherchent tant les artistes. Félix-Antoine affirme que la danse l’amène à « comprendre les autres, mais aussi à se comprendre lui-même » mais que l’« on n’est jamais certain de ce qu’on veut ». 

Cette position de vulnérabilité dans laquelle se placent les artistes sort de l’ordinaire et plonge les spectateurs au coeur même de ce face à face. On sent la chimie, mais aussi la confrontation entre les deux interprètes. Une liaison entre la sagesse, l’esthétisme et le théâtre de Louise Bédard avec le charisme, l’énergie et la danse de Félix-Antoine Boutin. 

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