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Heavy Montréal 2016 – Jour 2

Une conclusion survoltée

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©Simon Paradis/MatTv.ca

Par : Mélissa Thibodeau

Heavy Montréal régnait enfin seul dimanche alors que la grande messe de la musique métal et hard rock n’avait plus à faire colocation avec sa soeur électro îleSoniq. Retour sur cette deuxième et dernière journée survoltée. (Pour lire le résumé de la journée 1 fait par ma collègue Julie, cliquez ici.)

Petite surprise en sortant de la station Jean-Drapeau, il pleut. Pas énormément et pas longtemps. Juste assez pour rafraîchir les âmes en sueur en ce dimanche après-midi ensoleillé. J’arrive à temps sur le site pour entendre les dernières notes des riffs rapides du groupe américain de métal progressif, Animals As Leaders qui jouait sur la scène Heavy.

La scène Molson accueillait ensuite les Canado-Américains Saint Asonia. Ce supergroupe est l’union musicale entre des membres de d’autres groupes de hard rock bien connus : l’ex-chanteur et guitariste de Three Days Grace, Adam Gontier, du guitariste Mike Mushok (Staind), du bassiste Corey Lowery (Dark New Day, Sevendust, Stereomud) et de l’ancien batteur de Finger Eleven, Rich Beddoe. Saint Asonia a joué des titres provenant de son premier album homonyme. Ils ont également interprété des chansons de leurs anciens groupes, « de la façon dont elles doivent être jouées », selon le chanteur, écorchant au passage ceux qui en offriraient plutôt des versions karaoke (on devine qu’il parle de ses anciens collègues de Three Days Grace). Le groupe s’y donnait à fond, comme s’il avait quelque chose à prouver. Le temps dira si Saint Asonia est là pour le long terme. En attendant, ils ont offert un rock agressif, mais encore assez accessible pour les stations de radio rock.

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Mon attention se jette ensuite sur Hatebreed qui a entamé son set avec le sympathique Destroy Everything, tiré de son 4e album Supremacy (2006). Si je me fie au t-shirt d’un homme dans le public, il s’agissait de la 4e participation du groupe à Heavy Montréal, de vrais habitués, quoi! Ces pionniers du metalcore ont offert une performance percutante et efficace qui leur méritera plein d’autres invitations, c’est garanti.

Changement de ton avec Blind Guardian qui a pris place sur la scène Molson en plein milieu de l’après-midi. Ce groupe allemand s’inspire depuis près de 30 ans d’univers fantastiques  tels que ceux de J.R.R. Tolkien. Ça sonne comme si des ménestrels du moyen-âge avaient décidé de former un band de speed metal. J’ai eu l’occasion ensuite de voir le chanteur de Black Label Society, Zakk Wylde, cette fois présentant son projet solo comprenant des impressionnants « shreds » de guitare et hard rock sudiste.

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Retour à un rock plus rapide avec Killswitch Engage, considéré comme des pionniers du genre metalcore. La foule était enthousiaste déjà, mais avec Killswitch Engage, on a augmenté le niveau au niveau participation. Des gens de tout gabarit se sont mis à bodysurfer, y compris un gars en béquilles. Le chanteur Jesse Leach, en pleine forme, avait son rôle à jouer dans tout cela en incitant pratiquement la foule à faire un circle pit, à boire et aux dames qui se trouvaient sur les épaules de leur homme à se dénuder la poitrine. Rock and roll, va!

Mon moment fort de la soirée a toutefois été la performance des Britanniques Napalm Death sur la petite scène Blabbermouth. Ce groupe existe depuis 35 ans et ne semble pas avoir perdu de sa forme. Le chanteur Mark « Barney » Greenway a des airs d’Anglais propres en s’adressant à la foule éloquemment. Mais sans difficulté, il fait rapidement la transition entre le blabla et des chants grindcore. Après plus de 30 ans à cracher des chansons d’une minute aux tempos rapides, aux riffs de guitare distortionnés, avec des paroles aux sujets sociopolitiques émises en hurlements stridents et en grognements, le groupe sonne encore comme une tonne de brique. Percutant, efficace, je me suis presque fait embarquer dans un circle pit poussiéreux. Je me suis retenue quand même. Toute mon admiration pour la dame qui a décidé d’y prendre part en direction opposée. Quel courage!

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Greenway a d’ailleurs été invité à partager la scène du groupe danois Volbeat le temps d’une chanson. Belle collaboration entre un groupe métal/rockabilly et une légende du grindcore. Le charismatique chanteur Michael Poulsen est un genre de mélange d’Elvis Presley, de Johnny Cash et de James Hetfield, non seulement pour le look, mais au niveau de la livraison aussi. Volbeat n’a pas le look menaçant typique des groupes de métal, mais n’empêche qu’il est tout de même aussi divertissant. Si son plus récent album Seal the Deal and Let’s Boogie est plus rock and roll que country que ses précédentes offrandes, le groupe a tout de même offert un mélange de tout en offrant également une reprise de Dusty Springfield « I Only Wanna Be With You », un peu de blue-eyed soul dans son rock and roll.

La soirée s’est terminée avec les têtes d’affiche Disturbed. Ce groupe hard rock de Chicago a offert au public ce qu’il voulait. Pyrotechnies, mise en scène dramatique, des musiciens en pleine forme. Ils ont, entre autres, offert des titres qui les ont fait connaître dont Stupify, Land of Confusion, Down With the Sickness. Ils ont également interprété cette reprise de Sound of Silence qui ne m’a pas fait trembler, mais qui en a envoûté plusieurs via les Internets. Si c’est moins de mon style, je peux toutefois admettre que la troupe a le don d’avoir la foule dans sa poche, ce qui n’aurait pas dû être chose aisée en fin de festival.

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Si certains appréhendaient les changements qui avaient été apportés au festival cette année (deux jours au lieu de trois, changements de configuration du site, programmation), force est de constater que les organisateurs ont relevé le défi avec brio cette année. Il n’y avait peut-être pas les gros noms des années précédentes, mais pour les fans de métal, les vrais, ils ont su trouver leur compte. Heavy Montréal n’aura jamais les foules d’Osheaga, et c’est tant mieux. À voir ce qui sera offert l’an prochain…

Crédit photo: Simon Paradis/MatTv.ca

Texte révisé par : Annie Simard