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Testament de Denys Arcand

Un film percutant!

Crédit photo: TVA Films

Par : Lynda Ouellet

Le 25 septembre dernier, au cinéma Cineplex Odeon Quartier Latin, a eu lieu la première du nouveau film Testament, suivie d’une conférence de presse. Comme à son habitude, le cinéaste Denys Arcand témoigne de la réalité sociétale québécoise en constante évolution, aux paradigmes parfois difficiles à suivre. Le cinéaste oscarisé nous présente un portrait caricaturé de notre Québec actuel, rempli de caméos que nous prenons plaisir à découvrir tout au long du film. De nombreux grands noms font notre délice et, nous avons aimé découvrir de jeunes ou aguerris talents tels que Katia Gorshkova, Alexandra McDonald, Alex Rice, Edgar Bori et Charlotte Aubin, tous excellant dans des rôles de soutien bien campés.

Rémy Girard «Je joue du Denys Arcand»

Crédit photo: TVA Films

Le film Testament raconte l’histoire de Jean-Michel, un homme de 70 ans (interprété par Rémy Girard) désabusé par la vie. Résigné, il attend la mort dans une résidence patrimoniale. La directrice de l’établissement, Suzanne, jouée par Sophie Lorain, sera impliquée dans un conflit qui s’intensifie jusqu’à atteindre les médias. La ministre de la Culture, incarnée par Caroline Néron, la sommera de résoudre immédiatement l’inconfort médiatique créé. La revendication porte sur une fresque dans la résidence représentant apparemment le génocide annoncé de Jacques-Cartier sur les amérindiens d’origine Mohawks. Un groupe de jeunes activistes non Mohawks s’installera devant la résidence pour revendiquer leurs droits jusqu’à ce que Suzanne trouve un moyen radical de faire disparaître la fresque.

Miroir, miroir!

Dans ce film, il apparaît clairement que l’instantanéité des médias, la manipulation de la vérité, la diversité générationnelle à la fois parallèle et verticale, ainsi que les règles bureaucratiques abrutissantes sont au cœur des préoccupations. Le film soulève de nombreuses questions, entre autres, la recherche de performance d’un homme âgé pour son sport, la signification des tatouages, l’engagement pour des causes qui ne nous touchent pas directement, l’invention de la non binarité, la prédominance de l’individualité sur la communauté et l’évolution du rôle de l’homme blanc dans la société. Denys Arcand nous invite à réfléchir à ces questions sans pour autant juger, comme il le précise.

Différents niveaux de lecture!

Crédit photo: TVA Films

Le cinéaste dresse un tableau de notre société actuelle, en utilisant le sarcasme, l’humour et la tendresse pour explorer toutes les générations. Il allège le ton en intégrant une trame amoureuse entre les deux personnages principaux. Il est important de faire la distinction entre les niveaux de lecture, car les dialogues de Denys Arcand sont finement élaborés et réfléchis. Le cinéaste conclut le film d’une manière légèrement à l’américaine, offrant une note positive qui satisfait.

Place aux débats!

Crédit photo: TVA Films

Ce film, réalisé après la pandémie, incite à rouvrir le dialogue, à engager des conversations et à favoriser les discussions avec la famille et les amis, quel que soit leur genre. De nombreuses questions surgissent : Denys Arcand est-il un vieux baby-boomer ayant du mal à s’adapter ? Les caméos étaient-ils nécessaires ? Est-ce un règlement de comptes ? Est-il moraliste ? Ou est-ce tout simplement un portrait fidèle de notre nation ? Qu’on aime ou non, qu’on soit d’accord ou non, il est essentiel de voir le film pour en juger par soi-même. Le film prendra l’affiche le 5 octobre prochain.