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Songe à l’italienne – Maison symphonique

La grande forme pour l’OM

Crédit François Goupil – Orchestre Métropolitain

Par Lynda Ouellet

En cette grisaille du dimanche 17 mars, un heureux intermède de chaleur tenu à la Maison symphonique avec Songe à l’italienne nous a permis d’oublier un peu que le printemps n’arrivera que dans quelques jours. Une fois à l’intérieur de cette magnifique salle, le temps n’est plus qu’au bonheur d’entendre le concert dirigé par la cheffe invitée Ariane Matiakh et l’Orchestre métropolitain. Les musiciens, de retour de leur tournée américaine triomphante, étaient dans une forme splendide.

Strauss et Don Juan

Pour la première partie, nous avons pu entendre le poème symphonique écrit par Strauss, Don Juan. Pendant une quinzaine de minutes, le premier des trois mouvements nous transporte dans une puissante poussée, vibrante et harmonieuse. Quand on sait que le 3e mouvement signifiera la mort de Don Juan, on apprécie d’autant plus le joyeux 1er mouvement, à la fois ensorcelant et envoutant. Et le 2e mouvement, touchant de tendreté, décrit la scène amoureuse langoureuse et quelque peu engourdie.

Une flûtiste qui ne s’essouffle pas

flutiste
Crédit François Goupil – Orchestre Métropolitain

Vêtue d’une magnifique robe moirée, la virtuose Juliette Hurel nous enchante avec la composition de Kaija Saariaho, Aile du songe, Concerto pour flûte. Avec élégance, elle nous emporte dans ce monde où des oiseaux survolent une nature chatoyante. Pour cette prestation, il n’y a ni trompettes, ni trombones, ni hautbois. Ce sont les violons et les superbes percussions qui accompagnent la flûtiste tout en douceur. Magnifique!

Une cheffe débordante d’énergie

Orchestre
Crédit François Goupil – Orchestre Métropolitain

Après la pause, on se laisse emporter à nouveau par Strauss avec Aus Italien qu’il a baptisé sa « Fantaisie symphonique ». Pour le 1er des quatre mouvements, il y a moins de musiciens sur la scène, ce qui donne une vibration différente à la représentation musicale de la campagne romaine. Enfin l’orchestre au complet revient afin de nous faire voyager en Italie dans les régions de Bologne, Naples, Sorrente, Salerne et Capri. La finale est fracassante à souhait et la cheffe fière de ses musiciens.

Un bon choix de la part de Yannick Nézet-Séguin que d’avoir invité Ariane Matiakh. Elle est enthousiaste, rigoureuse et totalement attachante. Elle a mis en évidence le cœur et l’âme de l’Orchestre métropolitain. Quel ravissement d’avoir entendu ce grand orchestre chez nous!

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