un magazine web axé sur la culture d’ici

Retour sur le GAMIQ 2014

L’année Dead Obies

DSC_9697
©Renaud Dorion/MatTv.ca

Par Maxime D.-Pomerleau

Le 30 novembre dernier la Plaza St-Hubert recevait dans son Théâtre nombre de mélomanes, musiciens barbus et relationnistes en robes pour la neuvième édition du GAMIQ. Le gala s’est déroulé rondement, mené par l’animatrice Tanya Beaumont dans sa robe du terroir (concept bûcheron pour aller avec les trophées), soutenue par les excellents Deuxluxes en musique. On ne peut pas dire que la cuvée 2014 fut surprenante; la plupart des prix remis au cours de ces deux heures étant un peu prévisibles, quoique la compétition fut serrée. Les gagnants étaient déterminés par un vote du public à 50 %, combiné au vote de 200 journalistes et membres de l’industrie qui constituaient le jury du GAMIQ#9.

Les Dead Obies ont été couronnés rois de la soirée, remportant quatre panaches dont Révélation de l’année, Album Rap de l’année, Spectacle de l’année et Chanson de l’année pour Montréal $ud, pièce-titre de leur album. Ils ont remercié le public par l’intermédiaire de vidéos filmées dans le Grand Nord, dans les Caraïbes, sur un yatch et dans un vaisseau spatial (ils sont présentement en tournée en France), en faisant un savoureux clin d’oeil à la controverse des derniers mois entourant le franglais et l’identité émergente du rap québécois : «Ne vous demandez pas ce que vous pouvez faire pour Dead Obies, mais ce que Dead Obies peut faire pour la langue française». Baveux, comme on les aime!

DSC_9519

Millimetrik a remporté Album musiques électroniques de l’année pour son opus Lonely Lights, un «premier prix ever» pour le producteur de Québec. Jimmy Hunt a remporté Album Folk de l’année (à l’étonnement de ses musiciens), les sympathiques Canailles Album Roots de l’annéeB.A.R.F. Album Métal de l’année (amplement mérité pour Brûle, Consume, Torture) alors que Jésuslesfilles a mis la main sur le prix Album Rock de l’année. «Tabarnack! On est content d’être surpris! On voudrait remercier le rock!» s’est exclamé le leader du groupe. Sans grande surprise, la colorée Klô Pelgag, qui était aussi en prestation, a remporté le titre d’Artiste de l’année, en plus de mettre la main sur un second trophée pour Album Pop de l’année. Ce prix était présenté par l’illustratrice Gabrielle Laïla Tittley, qui a livré la présentation la plus drôle du gala, nous révélant qu’elle se retrouvait sur scène devant un océan de son passé sexuel.

Du côté des prestations, soulignons l’énergique performance de Midnight Romeo, qui a lancé les festivités sur les coups de 20h, pour ensuite voir se succéder sur scène notamment Les Marinellis (mention d’honneur à la craque de fesse du chanteur), The Posterz (un peu sur le pilote automatique), le folk-rap low-fi de Dear Criminals et l’excellent groupe indie Heat, à découvrir si ce n’est déjà fait. Le marchand de bonheur qu’est Pépé est venu présenter une nouvelle chanson, Du pain sur la table, alors que Miracles avait invité la belle Mara Tremblay sur scène pour interpréter Quand je tombe. C’est le groupe Oktoplut, deux fois nommé au GAMIQ#9, qui a clos le gala sur une note de punk-rock brute.

Le GAMIQ célèbre la diversité de la scène musicale mais surtout la créativité de la relève artistique. Afin qu’il soit vraiment complémentaire à l’ADISQ, il serait intéressant de penser à une diffusion du prochain gala sur une chaîne télé alternative ou, au minimum, en ligne. MatTv.ca était présent pour vous ramener les meilleurs clichés de ce grand party de cuisine qui souligne le meilleur de la scène indépendante au Québec chaque année. Comme l’a dit le chanteur de B.A.R.F., «Gagner quelque chose d’aussi rose, c’est réconfortant». Pour la liste complète des lauréats, cliquez ici.


Crédit photo: ©Renaud Dorion/MatTv.ca