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On vous présente : Gab Bouchard

Gab Bouchard, un artiste candide et accrocheur


© Photo trouvée sur la page Facebook de Gab Bouchard

Par : Myriam Bercier

MatTv vous offre encore et toujours la chronique On vous présente, qui a pour objectif de vous présenter des artistes qui passent sous le radar de la musique populaire. Pour la dixième chronique, je vous présente Gab Bouchard.

Gab Bouchard est originaire de Saint-Prime au Lac-Saint-Jean. On a pu l’apercevoir dans la 22e édition des Francouvertes en 2018 desquelles il s’est rendu en demi-finale. Avant ça, on a pu écouter son premier EP, Cerveau-Lent, paru en 21017 et réalisé par Fred Fortin. L’implication de ce dernier peut s’expliquer par le fait que Gab est le fils de Pierre Bouchard, le batteur du groupe Gros Mené, l’un des projets de Fred Fortin. C’est son père qui a d’ailleurs inspiré le titre de l’album de Gros Mené Tue ce drum Pierre Bouchard. C’est pourquoi, sur son EP, on peut retrouver les noms de Fortin, Pierre Bouchard et Olivier Langevin, qui ont tous participé au groupe Gros Mené.


©  Hugo-Sébastien Aubert, La Presse

Sa voix émotive sert très bien son plus récent album, Triste pareil, paru le 28 février 2020. En effet, il s’agit d’un album entièrement dédié à sa peine d’amour. Si les textes abordent tous une étape de son deuil, la musique est plus légère, flirtant avec le country-folk et l’énergie rock qu’on a pu lui découvrir aux Francouvertes. On peut retrouver toutes les étapes d’un deuil, de la tristesse (L’hiver se meurt, La vie c’t’une peine d’amour) à l’acceptation (Étoiles, tu m’connais trop bien). L’album est réalisé par Olivier Langevin et on peut y voir les noms de Victor Tremblay-Desrosiers (le fils de Mara Tremblay) et de Pierre Bouchard.

J’ai donc passé un coup de fil à Gab Bouchard pour en apprendre plus sur lui et sa musique. On a parlé notamment de son père, de Mara Tremblay et du Lac-Saint-Jean.

 

Myriam : Qu’est-ce qui t’a amené à faire de la musique?
Gab : Je sais pas, je pense que j’ai tout le temps tripé sur la musique. Je tripais beaucoup sur le sport aussi, mais à un moment donné je me suis rendu compte que j’allais pas jouer pour le Canadiens donc je pense que j’ai choisi de jouer de la guitare là. (rires)

Myriam : Habituellement je demande toujours aux artistes que j’interroge dans ma chronique qu’est-ce qui les inspire pour créer des chansons. Mais toi, le thème de ton album est assez clair : une rupture amoureuse. Est-ce que c’était voulu de faire un album thématique ou c’est arrivé comme ça?
Gab : C’est pas mal arrivé comme ça parce que je veux dire au début j’avais comme quelques autres chansons qui avaient pas vraiment rapport avec ça, et à la fin, plus j’écrivais des chansons, ça tournait pas mal tout autour de ce sujet, donc on s’est bien rendus compte qu’on avait fait un album thématique si on veut.
Myriam : Et tu as décidé d’enlever les chansons qui n’avaient pas rapport à ça ou c’est parce qu’elles étaient un peu moins bonnes?
Gab : Non, on les a juste enlevées. Mon inspiration était pas mal «focusée» là-dessus, je trouve que les autres faisaient pas mal moins de sens dans la situation dans laquelle je me trouvais.

Myriam : Compte tenu du thème assez personnel de l’album, ça fait quoi de penser le performer devant des gens?
Gab : C’est pas si pire en live, parce que ça groove pas mal quand même. C’est peut-être moins lourd. Même sur l’album en fait, je pense pas que ce soit trop pesant. C’est sûr qu’il y a les textes. Les textes restent là, mais je pense que j’ai bien hâte de faire plus de shows que un à Québec admettons. Mais j’ai bien hâte.

Myriam : Ton père est un batteur qui a joué notamment avec Gros Mené, l’un des projets de Fred Fortin. Il a joué sur quelques pièces de Triste Pareil. Comment était l’expérience d’enregistrer avec ton père?
Gab : C’était tripant, ça faisait longtemps que je voulais faire ça. On avait fait ça avec le EP aussi. J’avais «tapé» le EP au complet avec. Mais là c’était le fun, c’était un peu plus gros et c’était tripant. On est allé «tapé» au chalet à Fred [Fortin] aussi donc là j’avais Fred, [Olivier] Langevin et mon père en même temps, donc on s’est fait bien du fun.

Myriam : Quand ce n’est pas ton père qui joue la batterie sur ton album, c’est Victor Tremblay-Desrosiers qui la joue, le fils de Mara Tremblay. J’ai cru comprendre que tu l’as rencontré au 20e  anniversaire de l’album Chihuahua de Mara Tremblay alors que tu l’accompagnais. Comment est-ce que tu t’es retrouvé à l’accompagner??
Gab : Mara je pense que j’étais justement en train de jouer de la guitare, j’ai reçu un message sur Facebook : c’était Mara qui voulait monter son show pour le vingtième de Chihuahua et elle trouvait ça cool de peut-être le faire avec du monde qui aujourd’hui sont dans leur vingtaine, l’âge qu’elle avait quand … L’âge que tout le monde avait sauf elle, elle était plus vieille je pense quand ils ont fait le disque. J’ai tripé ben raide, j’ai tout le temps tripé sur Mara. C’est là que j’ai rencontré Vic et ça s’est passé : on est devenus des chums assez vite et on a compris qu’on allait faire de la musique ensemble.

Myriam : Tu as lancé ton album le 28 février, et deux semaines plus tard, le gouvernement a empêché les rassemblements et fermé les salles de concert. Tu as donc fait un concert virtuel le 22 mai dernier en collaboration avec le Café du Clocher. Est-ce que c’était important pour toi de soutenir cette salle-là?
Gab : Vraiment, c’était important pour moi parce que je veux dire je passe pas mal de temps là. Le Café, tu sais, à Alma, c’est vraiment un genre d’Esco[griffe, à Montréal] au Lac. Je veux dire, il y a les salles qui sont plus … je dirais pas corpo mais c’est peut-être plus … ouais, c’est plus corpo en fait et ça enlève rien. Tu sais, le Café, c’est là qu’on peut découvrir des bands qu’on aurait pas vus justement à La Boîte à Bleuets qui est un peu plus gros, un peu plus difficile à «booker»; on voit souvent des bands qui sont pas signés. Sam Gingras du Café du Clocher travaille vraiment gros pour sa programmation : à moment donné, il y a eu Hubert Lenoir et des gros bands comme ça, mais sinon c’est vraiment des shows le fun; c’est le fun d’aller découvrir peut-être des bands qui font pas des grosses salles.

Myriam : J’ai cru comprendre d’ailleurs que tu étais en confinement au Lac-Saint-Jean dans le studio de ton père.
Gab : ouais, là je suis revenu à Montréal je pense ça fait deux jours. Je me suis acheté un char et je suis monté.
Myriam : Bon la question a peut-être un peu moins rapport mais j’allais te demander si ce retour en terre natale risquait d’influencer les chansons de ton prochain album?
Gab : Mais oui, ça a rapport. Totalement! À toutes les fois que je retourne au Lac pour un bon séjour, ça me fait toujours me rappeler les histoires qui se sont passées avant. Tu repasses dans les mêmes rues, et tu vas montrer les maisons où tu étais. C’est sûr que ça joue sur les créations. Ça me rend pas mal nostalgique et j’aime quand même ça être nostalgique en retournant au Lac. Donc oui, c’est sûr que ça influence la création des prochaines chansons.
Myriam : Ah OK! Qu’est-ce qui te ramène à Montréal?
Gab : On était écœurés de … Je suis avec ma copine et on était écœurés d’être au Lac. Je pense que trois mois chez tes parents à moment donné c’est ben cool mais t’as le goût d’être dans tes affaires.
Myriam : OK je me demandais si tu recommençais à… je pense que tu travailles dans un bar si je me trompe pas?
Gab : Oui, mais je travaille plus là… j’ai lâché avant le confinement et non. On avait le goût d’être ici et j’ai le goût de me promener. Je me suis acheté un char on va aller faire du camping, écrire des chansons avec un banjo…

Comme avec tous les autres artistes, j’ai envoyé la dernière question «Si tu pouvais prendre ma place de journaliste pour une question, quelle question te poserais-tu?» par courriel. Si à chaque fois, les artistes me surprennent, je dois avouer que la réponse de Gab Bouchard m’a fait éclaté de rire! La voici:

J’aimerais ça qu’un journaliste me pose des questions culinaires, exemple : C’est quoi le best plat que tu peux cuisiner ?

Je répondrais : Mon fameux spaghetti aux patates. C’est un plat que je cuisinais souvent quand je suis arrivé à Montréal et que je voulais pas aller à l’épicerie.

Éplucher, couper en quartier et faire cuire les patates dans l’huile de canola, ajouter les épices que tu trouves et un peu de miel pour que les patates carbonisent et deviennent « crispy », important d’ouvrir les fenêtres parce que quand le miel brûle ça boucane pas mal.

Pendant ce temps on fait revenir des vieux oignons pas très safe qui traînaient sur le top du frigidaire et un poivron rouge que t’as acheté à la fruiterie la semaine passée. On ajoute encore de l’huile et pas mal d’épices.

Important de starter le spag bientôt parce que sinon les oignons vont être froids quand le spag sera fini de cuire.

Quand le spag est cuit, tu fais un joli nid de spag dans ton assiette, ajoute les patates et ensuite les légumes sur le top, encore un peu d’huile et voilà !!!

C’est important de savoir que pour manger ça souvent, il te faut un système digestif rapide.

Quiz musical :

1. Ton lecteur de musique plante sur une île déserte, tu peux seulement écouter une chanson, c’est laquelle?
Positively 4th StreetBob Dylan
2. Ta chanson de rupture préférée?
Waltz #2Eliott Smith
3. Ta chanson d’amour préférée ?
 I Want YouBob Dylan
4. Un.e artiste que tu aimerais que les gens connaissent davantage ?
 Zoo Baby
5. Si tu pouvais écouter un seul album pour l’année à venir, ce serait lequel?
Blonde On BlondeBob Dylan
6. La chanson qui te rend le plus heureux ?
ShanghaiGalaxie
7. Un.e artiste / groupe qui t’inspire beaucoup ?
Prince
8. La chanson qui t’obsède en ce moment?
If The Shoe FitsLeon Russel
9. Une chanson que tu aimerais avoir écrite?
Visions of JohannaBob Dylan
10. Ta chanson (à toi) préférée?
Étoiles

Merci pour cette belle conversation!!