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La 9e de Beethoven, de Haïti à Jérusalem – Alexandre Da Costa

Une autre répétition avant la représentation ?

Crédit photo: Patrick Boucher

C’est le 1er octobre au Théâtre Maisonneuve que nous avons assisté à la grande symphonie chorale La 9e de Beethoven, de Haïti à Jérusalem. Le maestro qui dirige l’Orchestre philharmonique du Québec, alias l’Orchestre symphonique de Longueuil (OSDL), a voulu aborder sa nouvelle saison avec un esprit d’ouverture, d’inclusion et de paix. Parti d’une bonne idée audacieuse et d’une noble philosophie pour cette nouvelle vision, Alexandre Da Costa devra revoir une certaine partie s’il en vient à renouveler la tendance prise, soit la mise en scène.

La première partie satisfaisante

Crédit photo: Patrick Boucher

Entre les quatre mouvements qui composent la 9e symphonie, le chef a inclus des artistes de plusieurs genres, ce qui est une excellente idée. Ces artistes ont livré des performances en français, en innu, en anglais et en hébreu en utilisant des chants d’opéra, du gospel, du jazz et du rock pendant que le maestro les accompagnait avec son violon et l’orchestre. Queenie et Yama Laurent tout en beauté !

D’abord, entre le premier et le deuxième acte, Queenie et Yama Laurent ont interprété Amazing Grace et What a Wonderful World avec grâce et deux voix magnifiques qui s’accordaient parfaitement avec la symphonie. De même, à la fin du deuxième acte avec Stand by Me et L’Hymne à la beauté du monde par les mêmes chanteuses. Également, Shauit, chanteur innu y est allé d’une mélodie Nitakushin, tiré de son album Natukun en mars dernier. Il nous a charmé. À ce moment, on pouvait penser que l’idée du maestro était très bonne.

La 2e partie, quelques impairs

Crédit photo: Patrick Boucher

Cependant, la deuxième partie a été moins convaincante. Le maestro enchaîne avec le troisième mouvement de la symphonie, et on entend quelques notes perdues d’un trompettiste égaré. Et, pour enchaîner entre le troisième et le quatrième mouvement, petit malaise, le public et les musiciens attendent l’entrée hésitante des huit invités et du maestro.

Des artistes bien en voix!

Crédit photo: Patrick Boucher

Les artistes arrivent finalement, Sharon Azrieli, soprano, et Brenden Friesen, la basse, ainsi que les chœurs : Éléonore Lagacé (comédienne, chanteuse et animatrice), Édelène Fitzgerald (artiste jazz), Michaël Girard (chanteur), Franck Julien (chanteur, compositeur, musicien), Queenie (chanteuse et compositrice) et Yama Laurent (chanteuse et autrice). Ils ont tout donné avec beaucoup de cœur. Tout ce beau monde sur scène a lu un poème de Louis-Philippe Hébert incluant Da Costa.

Une finale qui grince quelque peu
Crédit photo: Patrick Boucher

Pour la finale, le quatrième acte, les chanteurs superposent leurs voix à la symphonie avec des paroles changées de la chanson L’hymne à la joie, on est perplexe. Lors des remerciements du maestro envers les artistes, incluant ses musiciens, la mise en scène a été cahoteuse. Les chanteurs ne savaient où se placer pour laisser la place aux remerciements des musiciens.

Néanmoins, le public généreux a ovationné. L’intention noble d’Alexandre Da Costa se voulait une percée originale dans le monde de l’orchestration. On était à un fil d’être admiratif de cette avenue prise par le maestro. Bravo aux braves musiciens qui ont embrassé le projet. La seule question étant : manquait-il une répétition générale ?

Crédit photo: Patrick Boucher