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Artiste émergent du mois : Laura Sauvage

Vivianne Roy des Hay Babies propose son projet solo

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©LePetitRusse

par Mélissa Thibodeau

Dans le cadre de sa nouvelle programmation automnale, MatTv.ca vous propose cette toute nouvelle chronique mensuelle qui vous invite à découvrir la relève musicale. En octobre, on vous propose Laura Sauvage, dont le premier EP solo folk-rock avec des influences grunge, Americana Submarine, vient tout juste d’être lancé.

D’aussi loin qu’elle se souvienne, Vivianne Roy a toujours été férue de musique. Elle était bien entourée : sa mère était une grande consommatrice de musique et l’a exposée à différents genres et sa grand-mère était fan de musique jazz et big band. Vivianne se permettait également d’écouter les albums de punk appartenant à son frère. Lorsqu’elle s’est liée d’amitié avec Lisa LeBlanc, cette dernière lui a fait découvrir du rock classique. Adolescente, elle carbure aussi à la musique de Feist, Wilco, Julie Doiron et Beck, pour ne nommer que ceux-là.

Lorsqu’elle a eu en main sa première guitare à l’âge de 12 ans, cette passion était confirmée. Afin d’apprendre à manier cet instrument, elle a fait appel au concierge de son école qui lui en aura appris les rudiments. À 16 ans, elle commence à écrire ses propres chansons, s’inspirant de ses observations quotidiennes. Elle crée en français, en anglais et en chiac. En 2010, alors qu’elle est élève à l’École secondaire Assomption, à Rogersville, dans le sud-est du N.-B., Vivianne s’inscrit au concours musical Accros de la chanson, un concours mettant de l’avant les talents musicaux des jeunes francophones du N.-B.. Elle remportera le concours dans la catégorie solo. Elle prend ensuite part à d’autres concours musicaux ainsi qu’à des ateliers d’écriture de chansons. Ces expériences lui auront permis de faire de belles rencontres, dont ses consœurs des Hay Babies, Julie Aubé et Katrine Noël.

Après avoir réuni leurs forces ensemble pour créer Les Hay Babies, les choses se sont vite accélérées pour les trois filles. Elles avaient déjà leurs fans et elles n’avaient pas encore d’enregistrement! Les sorties du Folio EP en 2012 ainsi que de l’album My Homesick Heart en 2014 leur auront permis de se faire connaître davantage et d’agrandir leur portée. En 4 ans, le groupe a offert près de 400 spectacles, un bon nombre pour un groupe en début de carrière. «J’ai beaucoup appris avec Les Hay Babies, avoue la jeune femme de 23 ans. Je suis passée du stade de l’excitation à l’idée de vivre de ma musique à l’ennui d’être constamment déracinée de chez nous, à ne jamais dormir dans mon lit, à manquer ma famille et mes amis. J’ai toutefois appris à vivre avec cela, parce que ça me permet de faire ce que j’aime le plus, c’est-à-dire, jouer de la musique. Ça m’a décidément fait grandir de jouer avec Les Hay Babies.»

L’idée d’un projet solo a pris naissance justement pendant ces tournées. Vivianne avait commencé à écrire des chansons qui ne cadraient pas nécessairement dans le style des Hay Babies. Alors qu’elle était de passage à Montréal, on l’avait invitée à prendre part à un concert-bénéfice pour un ami qui s’était fait voler sa batterie. C’est pendant ce concert que Dany Placard a approché la jeune fille en lui demandant si elle avait déjà pensé à faire un EP avec son propre matériel. Une chose menant à l’autre, les deux musiciens ont cliqué sur le plan artistique. Celui-ci deviendra le réalisateur d’Americana Submarine EP, le premier enregistrement solo de Vivianne.

«C’était facile de travailler avec Vivianne», affirme Dany Placard. «Elle a énormément de talent, elle a de bonnes idées au niveau des arrangements en plus d’être extrêmement mature pour son âge. Elle a décidément le calibre pour une grande carrière musicale.» De son côté, l’auteure-compositrice-interprète avoue que travailler avec Placard lui aura permis d’avoir plus confiance en ses propres aptitudes en matière de réalisation d’album. Elle aimerait avoir réalisé au moins six albums avant l’âge de 30 ans, que ce soit sous le nom de Laura Sauvage ou autre.

Et pourquoi adopter le nom de Laura Sauvage? C’est à la base un jeu de mots avec son nom de famille. «J’ai toujours des idées qui me viennent en tête pour des projets musicaux. J’avais pensé à une série de projets qui seraient intitulés LeRoi présente… mais ça a fini par devenir Laura, qui sonne similaire à LeRoi. Et j’ai ajouté le terme Sauvage, afin de me donner carte blanche au projet. Je ne voulais pas me limiter en terme de genre ou dans un cadre de temps.»

Cette effervescence créative a su charmer Sandy Boutin, l’homme à la barre du label Simone Records. Si Les Hay Babies avaient déjà pignon sur rue au sein de la maison de l’étiquette, rien n’obligeait cette dernière à prendre le projet Laura Sauvage sous son aile. Et pourtant, on a embarqué et pourquoi? «Parce que c’est bon, tout simplement», indique Sandy Boutin. «Je savais déjà que Vivianne avait du talent et, après avoir entendu ce qu’elle voulait présenter en solo, j’étais heureux de pouvoir travailler avec elle. Elle fait du folk, mais elle est aussi plus rock. Je vois un énorme potentiel de pouvoir tourner partout. Elle pourrait avoir une carrière qui s’apparenterait à celle de Courtney Barnett ou même de Cat Powers.»

Americana Submarine EP vient à peine d’être sorti que Vivianne pense déjà à un album complet. En attendant, elle présentera son projet solo en spectacle alors qu’elle tournera avec son idole Julie Doiron en Suisse. Mais avant, elle sera sur la scène du Bar Le Ritz PDB, le 15 octobre, en première partie de Folly and the Hunter. Pour plus de détails, visitez www.laurasauvage.com.