un magazine web axé sur la culture d’ici

FrancoFolies 2016 : Patrice Michaud

Les doux blues d’un crooner gentleman

IMG_9388

©Véronyc Vachon/MatTv.ca

Par : Marie-Claude Lessard

Quelques heures avant son spectacle de mardi sur la Scène Ford des FrancoFoliesPatrice Michaud a fait un pacte avec le soleil; ce dernier se devait d’être au rendez-vous pour réchauffer sa plus grosse foule à vie. Promesse tenue ! Au son de On fait comme si, tiré de l’album Le triangle des Bermudes paru en 2011, la voix rauque et invitante de l’artiste a rapidement conquis la foule nombreuse.

Chaleureux et complice avec son public, Patrice Michaud a usé d’humour pour signifier qu’il s’agissait de son premier passage sur une scène extérieure des Francos depuis 5 ans, et que ce spectacle avait attiré environ 42 curieux ! Plusieurs d’entre eux s’étaient d’ailleurs déplacés de nouveau pour entendre les compositions accrocheuses de l’artiste, dont la magnifique ode à l’amour Je cours après Marie. Pour faire suite à cet authentique moment, l’interprète de 36 ans a chanté Osez Joséphine de Alain Bashung sur laquelle il s’est permis d’hilarants et maladroits déhanchements… au grand dam de sa mère selon les dires du chanteur !

IMG_9481

Venu présenter des reprises et de nouveaux arrangements des pièces extraites de Le triangle des Bermudes et Le feu de chaque jour, l’artiste a confié qu’il propose « un show entre deux chaises » qui se glisse entre la fin de la tournée entourant son deuxième album et le début de l’aventure du troisième disque dont la sortie est prévue pour l’hiver. D’ailleurs, dans la foulée du processus créatif de cet opus, Michaud a vécu une panne d’inspiration. Pour essayer de s’en sortir, il s’est prêté à une méthode que bien des artistes emploient : traduire une chanson anglophone en français. Sur scène, la version française du succès de 1988 Stop de Sam Brown a fonctionné à plein régime, spécialement grâce au charisme du chanteur. À la fin du titre, Patrice Michaud a donné un bec sur la joue de son guitariste. En référence au terrible attentat survenu à Orlando dimanche dernier, il a déclaré qu’il a posé ce geste parce qu’il aime la barbe de son ami et aussi parce que deux hommes ont bien le droit de s’embrasser, ce qui a engendré un tonnerre d’applaudissements et de cris d’approbation.

Les vives exclamations ont continué de plus belle lorsque l’auteur-compositeur-interprète a offert la pièce inédite Cherry Blossom qui laisse présager de bien belles choses pour le futur albumL’efficace attitude de crooner qui se dégageait de ce morceau a fait place au rock’n’roll légendaire de Jerry Lee Lewis, une idole de l’artiste, pour l’excellente Le crash du concorde. À partir de cet instant, Patrice Michaud a mis de l’avant des pièces plus douces qui n’ont pas manqué d’émouvoir par leurs sujets poignants auxquels tous seront confrontés un jour ou l’autre (les échecs amoureux, les épreuves du quotidien…). Lorsqu’est venu le temps de chanter la jolie Le feu de chaque jour, le public était littéralement en feu !

IMG_9411

Lors de ses spectacles, Patrice Michaud adore converser avec ses fans, et ceux-ci ne peuvent lui en tenir rigueur tellement il fait preuve d’un charme irrésistible. Ce n’est pas la durée restreinte du concert (60 minutes) qui a empêché l’artiste de raconter des tranches de vie délirantes et absolument adorables. Avant d’entamer son plus grand succès à ce jour (Mécaniques générales) qu’il a dédié à Margot, une jeune fan qui l’idolâtre, il s’est adressé à ses enfants, Ève et Loïc, qui écoutaient le spectacle en simultané à la radio. Un moment qui a fait fondre bien des cœurs…

En observant les gens taper dans les mains et chanter à tout rompre Oh ! Ma belle amie, Oh ! Mon ange gris…, les raisons pour lesquelles Patrice Michaud est si aimé sautent aux yeux : en plus d’être un musicien hors pair, il est complice avec ses collègues, rassembleur, farouchement honnête et humble.

Afin de tout savoir sur les prochaines dates de tournée de Patrice Michaud, vous pouvez consulter son site officiel.

Crédit photo : Véronyc Vachon/MatTv.ca

Texte révisé par : Louise Bonneau