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Voyage en Orient, de Seven Passages à Schéhérazade

Rêve, poésie, légendes et chant persan tout en musique

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Crédit photo: Photo officielle

Par Lynda Ouellet

À la Maison symphonique, dimanche le 16 avril, la cheffe néo-zélandaise Tianyi Lu a dirigé tout un programme dédié à la culture persane. Ce magnifique voyage en Orient a été d’une durée de soixante et onze minutes. Diplômée d’une maîtrise avec distinction en direction d’orchestre du « Royal Welsh College of Music and Drama (2015) », elle nous fait l’honneur de sa visite afin de partager une richesse musicale persane. Tianyi Lu est reconnue pour son charisme, son humanisme et son énergie vivifiante avec laquelle l’auditoire s’est laissé charmer. Récipiendaire des concours “ Sir Georg Solti” en Allemagne et du « Guido Cantelli » en Italie, elle prône par la musique la diversité, l’équité et l’inclusion. Une délectable observation que de la voir diriger l’orchestre qui répond avec enthousiasme. Sa vigueur et son ardeur contagieuses reflètent une maîtrise assumée de son art.

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Crédit photo: Photo officielle

En entrée, la cheffe a marqué le ton quant à la beauté musicale persienne avec la pièce Persian Trilogy :III. Seven Passages par l’auteur Behzad Ranjbaran (né en 1955). On y raconte l’histoire d’un héros nommé Rostam qui doit surmonter sept épreuves pour délivrer son roi et ses compatriotes. L’interprétation de l’orchestre rend presque visible l’aventure.

Tianyi Lu nous conduit ensuite dans l’œuvre Rends-moi mon cœur interprétée par les quatre musiciens du groupe DIBA. Ils nous ont envoûté avec leurs magnifiques instruments persans et la voix poétique de Elham, chanteuse et joueuse de setâr. Reza Abaee, le compositeur et joueur de vièle, M-Reza Parhizkari, oudiste et Hamin Honari, musicien de daf ont imagé en musique la douleur exprimée d’un homme face au départ de sa bien-aimée. Ils mettent voix et instruments au service d’une musique puissante et intrinsèque.

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Crédit photo: Photo officielle

La maestro a choisi pour la suite du concert l’oeuvre Ainsi chantait Simorgh de Katia Makdissi-Warren (né en 1970). Un poème antique persan racontant l’histoire d’oiseaux de provenances diverses qui recherchent leur souverain, Simorgh. Un moment magique de douceur où les musiciens de l’OSM ont imité avec leurs instruments le vent, les chants d’oiseaux, leurs envolés, etc. Saisissante beauté! Et le chanteur soufi, Anouar Barrada nous a fait l’honneur dans un temps trop court de chanter avec Ziad Chbat qui a joué de l’instrument appelé nay, flûte orientale en bambou. Ils ont eu droit à une ovation.

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Crédit photo: Photo officielle

Enfin, pour terminer cette aventure musicale, on s’est laissé bercer par l’œuvre de Schéhérazade en quatre mouvements soit la Suite symphonique, op.35 de Nicolaï Rimski-Korsakov (1844-1908). Tianyi Lu a su nous transporter dans l’imaginaire de ce compositeur. L’idée du créateur est que l’auditoire de sa suite symphonique s’approprie par les réverbérations de sa composition sa propre trame imaginative vers ce monde de liberté et de sentiments variés. C’est ce que l’auditoire a fait, subjugué par cette musique qui nous a fait découvrir une musique différente dans ses tonalités et sa puissance sentimentale. Une mention spéciale au premier violon qui a débuté ce récit symphonique avec vigueur et passion.

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Crédit photo: Photo officielle

Je me sens honorée d’avoir été témoin de la prestation unique de la cheffe, Tianyi Lu. Elle nous quitte aussitôt pour sa tournée internationale qui la mènera de Los Angeles jusqu’en Australie d’ici la fin juillet. Ne nous disons pas adieu, mais plutôt aurevoir!