L’amour à la deus ex machina
© Warner Bros
Par : Normand Pineault
La locution latine deus ex machina est presque le leitmotiv de ce film, et se traduit par «le dieu sorti de la machine». De façon plus large, il s’agit du miracle, du sauvetage improbable, de l’événement opportun de dernière minute qui vient changer la donne et sauver le héros. Dans ce cas, il peut personnaliser aussi la confiance que nous accordons au destin, ou tout simplement aux belles coïncidences. Oublier la raison pour écouter son cœur peut paraître tentant pour des protagonistes amoureux, mais à l’inverse, l’utilisation abusive de ce principe aboutit plutôt à de la redondance et à un manque de sérieux pour le spectateur, comme c’est le cas dans The sun is also a star.
Natasha Kingsley (Yara Shahidi) est une jeune pragmatique qui se base sur des faits et qui ne croit pas en l’amour, tandis que Daniel Bae (Charles Melton) désire de son côté sortir de l’ombre de sa famille et faire confiance au destin. Lorsque leurs routes se croisent, Daniel tentera alors de prouver à Natasha que l’amour entre eux est possible, et ce, en un seul jour, puisque sa famille à elle doit être déportée le lendemain.
Basé du roman du même nom de l’auteure Nicola Yoon, il est évident que ce film s’adresse davantage à un jeune public friand de romance-jeunesse. Quoique le sujet de l’immigration moderne donne un peu plus de réalisme que le fantastique de la série Twilight, il regorge toutefois de beaucoup trop de clichés populaires pour prendre la relation au sérieux. Un bon exemple serait justement celui de la jeune qui ne croit pas en l’amour, mais qui après une heure et une chanson grinçante de karaoké, s’imagine déjà fonder une famille avec le nouveau venu. Les deux acteurs principaux ont tout de même une bonne interaction, et certains magnifiques plans de vue de New York nous montrent, encore une fois, le charme de la ville. Malheureusement, même certaines scènes sont tournées avec des caméras et des lentilles particulières donnant aux pourtours de l’image un flou dérangeant qui nous sort de l’histoire.
Il s’agit donc d’un film d’amour soit pour les jeunes, soit pour ceux connaissant déjà l’histoire du roman. Sinon, l’impression de revoir encore des films tels que Serendipity ou The Big Sick pourrait vous passer par la tête, et pourrait même vous donner envie d’opter plutôt pour ces derniers pour une petite soirée de couple.
The sun is also a star, en salle partout au Québec dès le vendredi 17 mai 2019.