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Visionnement : Spider-man – Far from Home

Les apparences sont trompeuses

© Sony Pictures

Par : Normand Pineault

Après un bagage de 21 films, Avengers : Endgame arrivait dans les salles de cinéma en avril dernier, fracassant presque tous les records au box-office. Ce titanesque film, point culminant de toute l’histoire entamée par les Studios Marvel depuis le tout premier Iron Man en 2008, terminait la Phase 3 de leurs projets cinématographiques. À l’aube de la 4e, tout comme partagé entre les Studios Marvel et Sony à qui appartiennent les droits de l’homme-araignée, Spider-man : Far from Home devait quant à lui servir d’épilogue aux événements tragiques d’Endgame, tout en construisant un certain enthousiasme pour les futurs films de Sony. Le réalisateur John Watts en avait donc gros sur les épaules, et c’est un peu à califourchon qu’il parvient à s’en sortir, à 50/50 entre la réussite et la déception.

À la suite de la perte d’amis chers, Peter Parker (Tom Holland) a toujours de la difficulté à vivre son deuil et son nouveau rôle d’Avenger. Dans le but de s’éloigner et de se changer les idées, tout en désirant exprimer à MJ (Zendaya) ce qu’il ressent pour elle, il part en voyage en Europe avec ses compagnons de classe. Seulement, il est aussitôt contacté par Nick Fury (Samuel L. Jackson) et Maria Hill (Cobie Smulders) afin de combattre une menace inattendue, des élémentaires de feu, d’eau, de terre, et d’air qui détruisent tout sur leur passage. Il se fera aider à cette tâche par une nouvelle recrue du nom de Quentin Beck (Jake Gyllenhaal), aka Mysterio, sur qui Peter contera pour se remettre de son deuil.

Les connaisseurs de la bande dessinée savent déjà à quoi s’attendre de la part de certains des personnages, ce qui n’est donc pas une grande surprise lorsque l’inévitable survient, une heure après le début du film. Pour les autres, ce temps de simple visite touristique de Venise, Prague, et Londres, peut sembler n’aboutir à rien, et paraît s’étirer jusqu’à ce que l’on connaisse le vrai visage des méchants. Malgré des effets visuels remarquables, la structure rapiécée de mentions et d’allusions aux autres films de Marvel rend le tout inégal, voire sans tension, même si la deuxième partie reprend du poil de la bête un peu. L’humour tombe souvent à plat, et les acteurs donnent une bonne performance même si quelques-uns, à plusieurs occasions, sont hors de la personnalité qu’ils avaient dans le précédent et bien meilleur film, Spider-man : Homecoming.

Bien que le film contienne plusieurs scènes intéressantes de visuel et d’action, cela ne rachète pas assez l’impression d’éclatement qui nous est laissée à la sortie de la salle. C’était comme si on avait tenté de compacter trop de choses en même temps, sans vraiment savoir où l’on désire ensuite aller avec tout ça. Ce dernier Spider-man est donc plus au final un long épilogue d’Avengers plutôt qu’un film unique et à part entière qui pourrait apporter un intérêt particulier pour le futur de la franchise.

Spider-man : Far from Home, en salle partout au Québec dès le mardi 2 juillet 2019.