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Visionnement : Dark Phoenix

L’affrontement final, prise 2

© 20th Century Fox

Par : Normand Pineault

En l’an 2000, la 20th Century Fox adaptait pour la première fois au grand écran l’univers diversifié des X-Men, et optait pour une version beaucoup plus sombre et dramatique que la bande dessinée originale de Marvel. C’est 19 ans plus tard que Dark Phoenix devient aujourd’hui le 12e film de la franchise sous cette bannière, en incluant les projets secondaires tels que Wolverine et Deadpool. Il s’agit aussi de la troisième adaptation de la célèbre histoire du Phoenix, puisque le populaire dessin animé des années 1990 l’avait déjà fidèlement représenté, tandis que X-Men : The Last Stand l’avait de son côté plutôt massacré. La pression était donc forte sur les épaules du scénariste Simon Kindberg, qui en était également à son premier long-métrage en tant que réalisateur.

Par chance, Dark Phoenix respecte beaucoup plus l’histoire de la bande dessinée que son prédécesseur, sans malheureusement réussir à y intégrer toutes les subtilités et les rebondissements lui procurant sa force. Le film débute sur un sauvetage dans l’espace lors duquel Jean Grey est possédée par accident par une entité cosmique qui décuple ses propres pouvoirs de même que ses peurs. Ne pouvant réussir à se maîtriser elle-même, Jean devient une menace, et le reste de l’équipe doit alors choisir entre être témoin du carnage ou bien tenter de la neutraliser.

Dans l’ensemble, les acteurs sont acceptables dans leurs rôles, même si on voit très bien dans le jeu de certains que leur énergie ou leur présence n’y est plus. Du même coup, notre attachement pour ces personnages s’en voit amoindri. Sophie Turner (Jean Grey), Michael Fassbender (Magneto), James McAvoy (Professor X), et Nicholas Hoult (Beast), réussissent quand même à soutenir le film, tandis qu’on se serait attendu à beaucoup mieux de la part de Jennifer Lawrence (Mystique) et de Jessica Chastain. Les effets spéciaux semblent être les vraies vedettes du film et fournissent à eux seuls l’intérêt nécessaire aux performances souvent statiques des acteurs.

Dark Phoenix reste tout de même un bien meilleur divertissement que le précédent film, X-Men : Apocalypse, mais n’arrive pas à la cheville d’autres tels que First Class ou Days of future past. C’est un simple film «popcorn» qui contient de bonnes scènes d’effets spéciaux donnant un visuel intéressant, mais qui tarde à arriver, et qui se perd dans un peu trop de mélodrame inutile. Dark Phoenix sert également une finale inégale, étant donné que les studios 20th Century Fox viennent dernièrement d’être rachetés par ceux de Disney/Marvel qui comptent prochainement reprendre la franchise du tout début dans leur propre univers cinématographique. Le futur pourrait donc redevenir un peu plus vivant et coloré pour cette bande de mutants aux pouvoirs extraordinaires.

Dark Phoenix, en salle partout au Québec dès le vendredi 5 juin 2019.

Texte révisé par : Marie-France Boisvert