La France nous l’emprunte tout l’automne
© Site officiel Vincent C
Par : Christian Gaulin
Il est sorti réellement de l’ombre il y a environ quatre ans, mais c’est depuis un peu plus de 10 ans qu’il roule sa bosse, ses tours et son humour, afin de divertir à sa façon les Québécois et les publics d’ailleurs. Vincent C, qui n’a aucun lien de parenté avec Mademoiselle C, en passant, est unique en son genre, sauf pour son abondante chevelure qui nous rappelle drôlement celle de Jean-Philippe Wauthier. C’est à se demander s’ils ne se livrent pas une compétition capillaire à notre insu…
Les magiciens sont des êtres mystérieux et Vincent C n’en fait pas exception. Il aime déranger et provoquer. Vincent C est un gourou de la magie qui vénère les contrastes, tel un rebel sympathique, un provocateur attentionné, un baveux respectueux. Le bad boy charmeur de la magie a gentiment accepté de s’entretenir avec nous.
© Site officiel Vincent C
Vincent C, clarifions une chose tout de suite. Doit-on te considérer comme un illusionniste, un magicien ou un humoriste?
En fait, je suis pas mal les trois. À la base, ce que je propose aux gens, c’est du Vincent C. Je me présente comme un magicien très drôle qui ne se prend pas au sérieux et qui cherche à partager un bon moment de plaisir avec le public. Je n’ai aucun problème lorsqu’on me présente comme magicien ou illusionniste. Quand on me présente comme un humoriste, ça vient juste me confirmer que je m’en sors pas si mal en humour et que j’y ai ma place!
Tu avais entamé un baccalauréat en mathématiques avant du bifurquer vers la magie. Qu’est-ce qui t’a fait changer de route?
C’est exact, je voulais devenir professeur de mathématiques à l’université et j’avais commencé un bac. Cependant, c’est durant mon secondaire que je me suis intéressé à la magie. J’ai passé une partie de ma jeunesse à Blanc-Sablon, sur la Côte-Nord. Il n’y avait pas grand chose à faire, là-bas… Je regardais tout ce qui se faisait en magie. J’ai alors commencé à essayer de comprendre et à reproduire ce que je voyais. J’ai pratiqué et j’ai pratiqué…
Et la magie a pris de plus en plus de place dans ta vie?
Effectivement, en plus d’aller à l’école, je faisais des spectacles un peu partout. Rendu à l’université, je me faisais engager de plus en plus et j’accordais beaucoup moins de temps à mes études. Ma passion pour la magie a finalement pris le dessus sur le bac en maths et c’est à ce moment-là, à 23 ans, que j’ai décidé de m’y consacrer entièrement.
© Site officiel Vincent C
Comment crées-tu tes numéros? As-tu dû passer par l’école des sorciers d’Harry Potter?
Il y a plusieurs écoles qui enseignent la magie. Mais moi je suis un autodidacte. J’aime créer et développer mes propres numéros. Je me débrouille très bien, j’ai une bonne technique. J’ai aussi le défi de développer le personnage et le volet humoristique en lien avec mes numéros. Cette combinaison magie/humour est un réel plaisir pour moi. Et j’ai la chance d’être très bien entouré, avec Alexandre Douville qui écrit les textes avec moi et Serge Denoncourt pour la mise en scène de mon spectacle. Qu’est-ce que je pourrais demander de plus?
On a appris récemment que tu partiras sous peu, durant quelques mois, pour aller faire des spectacles en France. Tu vis ça comment?
Ça me rend très fébrile et heureux. Je m’en vais présenter une série de 53 spectacles au Théâtre Apollo à Paris, une magnifique salle de 400 places. J’ai quelques engagements ici et à l’étranger cet été et je pars immédiatement après en France pour tout l’automne. J’ai vraiment hâte, c’est une belle opportunité pour moi de me faire connaître et de m’implanter davantage en France.
© Richard Zbili / Théâtre Apollo
Est-ce que ce sera le même spectacle que tu présentes au Québec depuis maintenant deux ans?
Majoritairement oui, mais je dois l’adapter en version de 60 à 75 minutes alors qu’ici, le spectacle dure un peu plus de 90 minutes. Je dois réduire et je ne sais pas trop ce que je vais devoir enlever, car je souhaiterais tout garder… Et évidemment, il y a aussi certains mots et expressions que je devrai modifier et adapter pour le public parisien. Mais le coeur du spectacle demeure le même et je conserve le même décor.
Ton assistante dans ton spectacle est aussi ton amoureuse dans la vie, depuis six ans. Elle te suivra dans cette aventure?
C’est certain! Ma conjointe, Caroline Rivet, vient avec moi en France. Dans mon spectacle, elle tient le rôle de l’assistante blasée, bien différente de l’habituelle «pin-up» qu’on retrouve dans ce genre de rôle et elle est une partie importante du spectacle. On va vivre cette belle expérience à deux.
Tu prépares, de plus, une émission spéciale pour la France?
C’est effectivement un autre beau projet qui m’a été proposé. C’est une émission spéciale de 90 minutes qui sera présentée sur Comédie+ et qui s’intitulera Les Paris de Vincent C. J’y travaille depuis un bout de temps déjà. Je ferai découvrir aux gens des lieux de Paris qui sont marquants pour moi, et j’irai à la rencontre de vedettes locales afin de leur faire goûter à ma magie et les piéger. Du gros fun en perspective! Je vous tiendrai au courant lorsque nous pourrons dévoiler plus de détails et que nous connaîtrons le moment de diffusion.
© Gilbert Fortier
Vincent C n’a pas la prétention d’avoir réinventé la magie, mais nul doute qu’il se l’est solidement appropriée avec un style bien à lui, comme lui seul sait le faire. C’est avec un gars fort sympathique et généreux avec qui j’ai eu le plaisir de discuter. On lui souhaite de faire un tabac en France et qu’il nous revienne vite!
Vincent C sera en spectacle pour une dernière fois au Québec avant quelques mois, le 28 juillet au Théâtre Jean Duceppe de la Place des Arts, dans le cadre du Festival Juste pour rire. Vous pouvez vous procurer des billets ici.
Texte révisé par: Cloé Lavoie