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Un songe d’une nuit d’été hollywoodien

Dany Boudreault entre cravate et nœud papillon

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© Gunther Gamper

Par : Sébastien Bouthillier

Dany Boudreault joue Puck, l’ensorceleur qui jette des poudres psychotropes sur les paupières des amoureux endormis. Obéron (Étienne Pilon), son maître, manigance entre deux couples. Quatre amoureux suffisent pour que la mémoire de Puck flanche et qu’il jette la poudre sur la mauvaise personne… À moins que le malicieux chenapan l’ait fait exprès!

Quand il traverse cette forêt étrange, où scintillent des ampoules vissées sur cinq lettres métalliques formant dream, Puck excelle à étaler son espièglerie en se trémoussant, en dansant et en chantant. Il feint l’hésitation entre la cravate et le nœud papillon parce qu’il convoite Obéron, qui vise déjà une demoiselle dont il veut le détourner.

Le visage et les yeux de Boudreault révèlent ses émotions à chaque réplique des personnages, dont il suit l’action au plus près, petit elfe invisible à leurs yeux qu’il est. Mais pour le public, quelle présence! Le comédien habite son personnage pour nous transporter dans le monde parallèle qui allie désir, amour, musique.

« Puck est un exécutant qui désobéit formidablement bien aux ordres question de brouiller toujours les cartes », confie Steve Gagnon, qui a adapté la pièce écrite par Shakespeare en 1595.

De même, Gagnon n’a pas été fidèle à l’auteur anglais en substituant des ouvreurs aux ouvriers. Olivia Palacci débonnaire et candide ouvre ainsi le spectacle avec deux acolytes dans le rôle de musiciens embauchés pour les noces des fiancés. Le passage de l’elfe compromet pourtant la célébration de la cérémonie.

La mise en scène de Frédérick Bélanger campe l’action dans une ambiance glamour qui rappelle les coulisses d’un studio d’Hollywood. Le songe d’une nuit d’été conserve toute sa pertinence en évoquant les désirs humains dans une langue et un décor actuels.

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© Gunther Gamper

Le songe d’une nuit d’été, jusqu’au 18 avril au Théâtre Denise-Pelletier.

Texte révisé par : Annie Simard