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Tout feu tout flamme

La passion de jouer!

Tout feu tout flamme
Crédit photo : François Goupil

Par : Lynda Ouellet

En ce très froid dimanche après-midi du 21 janvier, nous avons assisté au concert Tout feu tout flamme avec l’Orchestre Métropolitain. Les deux étoiles invitées à la Maison symphonique étaient le chef Kensho Watanabe (ancien assistant de Yannick Nézet-Séguin à Philadelphie) et la pianiste, Élisabeth Pion (récipiendaire de nombreux prix à travers le monde). Pendant 1 h 55 avec entracte, nous avons pu apprécier un chef d’orchestre fabuleux parce qu’il transmet une harmonie à son équipe où l’on sent la passion de la musique jouée avec cœur et énergie.

Net, précis et amusant!

Tout feu tout flamme Orchestre Métropolitain
Crédit photo : François Goupil

En première partie, nous avons eu droit à l’amusant Apprenti sorcier de Paul Dukas, créé en 1897. Tout en finesse, on aime entendre les cors, les trombones, les contrebasses appuyés par les violons et les autres instruments. Nous nous sommes remémoré l’étourdissante et rocambolesque aventure de Mickey Mouse, l’apprenti sorcier du long métrage d’animation de Disney, Fantasia, sorti en 1940. On y voyait Mickey tentant de reprendre le contrôle du balai envoûté qui s’était multiplié. Une interprétation parfaite de ce scherzo par Kensho Watanabe et les musiciens qui s’est terminée avec tambours et cymbales, un contentement certain.

Une prestation à revoir!

Tout feu tout flamme Élisabeth Pion
Crédit photo : François Goupil

Ensuite, la pianiste Élisabeth Pion s’est installée pour nous offrir le Concerto pour piano de la Lettone Lūcija Garūta. Afin de bien rendre l’émotion de l’œuvre, Élisabeth Pion a voyagé jusqu’à Riga pour visiter la demeure de la compositrice et s’est imprégnée des multiples trouvailles supplémentaires qu’elle a pu retracer de cette femme quant à sa musique. Toutefois, la finesse et la splendeur qu’on aurait dû ressentir lors de la prestation de la pianiste se sont avérées décevantes. Cela est dû à un problème du son qui a mal livré la performance; l’équilibre entre l’orchestre et la pianiste ne permettait pas de saisir la qualité des élans musicaux de celle-ci. Tout de même curieux, nous sommes allés la visionner sur son site Web pour revoir un extrait de ce qui aurait dû être, superbe et intéressant.

La complexité à l’honneur!

Symphonie n° 5 de Prokofiev
Crédit photo : François Goupil

Enfin, après l’entracte, nous avons écouté la Symphonie n° 5 de Prokofiev. Le chef amène les musiciens à jouer avec finesse, élégance et surtout, dans cette pièce, avec complexité. Le 2e mouvement aurait pu à lui seul faire la deuxième partie de cette soirée. Cette œuvre suscite diverses pensées allant de funèbres, lugubres, intrigantes, longue haleine et en attente d’un dénouement. La fin du 3e mouvement est puissante, explose et se retransforme en douceur et en charme. Au final, au 4e mouvement, on a le sentiment d’une cavalerie, d’une longue traversée qui s’est terminée avec éclat.

Élégant, diversifié et talentueux chef Kensho!

Le maestro est heureux et il le laisse paraître. Trois longues ovations suivront. Le cœur réchauffé, nous en retiendrons principalement trois mots : élégance, diversité et complexité. Respect pour le chef, Kesho Watanabi et la pianiste, Élisabeth Pion ainsi que les musiciens de l’Orchestre Métropolitain. Nous repartons tout feu, tout flamme.