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Tous ensemble à La Licorne!

Une programmation audacieuse qui rassemble

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 ©Michel Hellman

Par : Marie-Claude Lessard

Fidèles à leurs habitudes, l’acteur Denis Bernard, directeur artistique et général, et Jean-Denis Leduc, le directeur fondateur du Théâtre La Licorne, proposent une saison foisonnante de découvertes dans laquelle l’âme de l’être humain sera décortiquée de tous les bords et les côtés. Le 16 août dernier, lors du dévoilement de la saison 2016/2017, les artisans et comédiens ont prouvé qu’ils ont bien l’intention, avec le fabuleux médium rassembleur qu’est le théâtre, de prendre le pouls sans complaisance de notre société et celle d’ailleurs.

Le Théâtre La Manufacture présentera 3 pièces originales et une reprise. Du 20 septembre au 29 octobre, avec Terminus, Martine Francke, Alice Pascual et Mani Soleymanlou, qui ont tous les trois incarné un extrait fort convaincant pendant le dévoilement, donneront vie aux mots de Mark O’Rowe, traduits en français par Olivier Choinière. Michel Monty assurera la mise en scène de ce spectacle qui fouillera les trajets qu’empruntent trois être désabusés pour survivre à leur solitude. Du 1er au 19 novembre, Micheline Bernard, qui effectuera un solo théâtral pour la première fois dans sa palpitante carrière, incarnera, à la demande de l’auteur Douglas Maxwell, le rôle de Miss Brodie dans Des promesses, des promesses, oeuvre traduite par Maryse Warda. Cette pièce, mise en scène par Denis Bernard, suit le parcours d’une enseignante sortie de sa retraite le temps d’une suppléance à la maternelle qui développera une intense connection avec une jeune Somalienne qui refuse inexplicablement de parler. Après La société des loisirs et Tu te souviendras de moi, l’auteur en résidence François Archambault propose une pièce à saveur policière qui sera montée par Maxime Denommée.

Une mort accidentelle (ma dernière enquête) critiquera, avec humour, les médias à travers une histoire de meurtre à la Colombo dans laquelle un populaire chanteur, principal suspect du meurtre de sa copine, devra subir les interrogations plutôt étranges d’un détective davantage préoccupé à découvrir le pourquoi du crime que de le résoudre. Ces deux rôles seront interprétés respectivement par Pierre-Yves Cardinal et Stéphane Jacques qui ont d’ailleurs offert un hilarant et prometteur avant-goût mardi dernier. Six autres comédiens se joindront à eux du 11 janvier au 25 février 2017. Finalement, Pour réussir un poulet, qui a fait fureur lors de sa sortie en 2014, sera présentée de nouveau à La Licorne du 28 mars au 8 avril 2017, en plein milieu d’une tournée régionale qui s’arrêtera, entre autres, à Sherbrooke et Jonquière. Fabien Cloutier, qui a reçu le Prix littéraire du Gouverneur général en 2015 pour cette oeuvre, a confié qu’il n’a apporté aucune modification au texte, satisfait du résultat et convaincu que ce dernier demeure toujours d’actualité deux ans après sa création.

12 autres pièces viendront compléter cette magnifique programmation dont J’aime Hydro, un théâtre-documentaire mené par Christine Beaulieu, en collaboration avec Annabel Soutar qui a donné la percutante pièce Freddy l’année dernière à La Licorne, qui dépouillera de fond en comble la plus grande compagnie d’électricité du Québec. De son côté, Les Inconnus, texte de Julie-Anne Ranger-Beauregard, ouvrira le bal à la Petite Licorne. Du 5 au 30 septembre, Marie Bernier et Alexandre Fortin se rencontreront dans un bar, et, à travers des intentions très claires, les véritables desseins des deux protagonistes se dévoileront au grand jour dans une direction d’acteurs de Frédéric Blanchette. Par la suite, du 10 au 21 octobre, la compagnie The Bakery prendra le relais avec Fuck you! You fucking Perv. Dans cette pièce présentée avec des sous-titres français signés Fanny Britt, Leslie Baker traitera des troubles de la santé mentale dans un monologue empreint d’humour et d’authenticité.

Le vent se lève qui éparpille, adaptation théâtrale du roman Jean-Marc Dalpé, se paiera un court séjour du 8 au 12 novembre à la Grande Licorne pour offrir un drame passionnel livré par David Boutin, Roch Castonguay, Annick Léger, Robert Marinier, Milva Bernard et Bryan Morneau. Du 15 au 25 novembre, Le Théâtre Le Clou s’attaquera à une oeuvre de Larry Tremblay, Le garçon au visage disparu. Benoît Vermeulen dirigera Julie McClemens, Christian E.Roy, Alice Moreault et David Strasbourg. Du 28 novembre au 23 décembre, Sonia Cordeau, Raphaëlle Lalande, Yves Morin et Simon Lacroix proposeront Le spectacle, une oeuvre futuriste qui décortiquera le faux.

Pour se mettre dans l’esprit du temps des Fêtes, La Foirée montréalaise, rafraîchissant pastiche de la Soirée Canadienne rassemblant de façon éclectique plusieurs auteurs, sera de retour du 6 au 23 décembre, explorant cette fois-ci le Sud-Ouest de Montréal. Du 23 janvier au 17 février, Yen de Anna Jordan, explorera les noirceurs et les moments de lumière de la vie de trois adolescents laissés à eux-mêmes. Selon le propre aveu du metteur en scène Jean-Simon Traversy, cette pièce doit être vue par les adolescents de plus de 14 ans car elle reflète à merveille leur réalité. Deux pièces exploreront le féminisme sous des angles différents : Gamètes de Rébecca Déraspe du 27 février au 24 mars et Baby-Sitter de Catherine Léger du 18 avril au 6 mai.

théâtre la licorne©Théâtre La licorne

Sylvie aime Maurice de Florence Longpré mettra en lumière une inspirante histoire d’amour parsemée d’embûches entre deux êtres aux prises de problèmes marqués de psychopathologies. Cette pièce à saveur musicale, présentée à la Grande Licorne du 7 au 25 mars, mettra en vedette Florence Longpré, Debbie Lynch-White, Mathieu Lepage et 7 autres comédiens. Enfin, du 24 avril au 12 mai, avec Le nombril du monstre, Félix Beaulieu-Duchesneau proposera une autofiction mettant en scène des illustrations démontrant la nouvelle vie de l’auteur bientôt papa.

Outre cette imposante et alléchante programmation, La Licorne réserve à son public d’autres événements dont l’intéressant concept 5 à 7  de La Licorne du LAB87 qui est inspiré de l’initiative écossaise A Play, A Pie, A Pint. Dans la salle de répétition du théâtre, quelque 150 personnes seront conviées à deux pièces en un acte (Toutes les choses parfaites de Duncan Macmillan et L’amour est un dumpling de Mathieu Quesnel). Pour la modique somme de 10$, les spectateurs visionneront une oeuvre d’une cinquantaine de minutes, mangeront un petit goûter et dégusteront une savoureuse bière. Une autre incroyable façon de démontrer que le théâtre, à travers des critiques sociales pertinentes, veut avant tout rassembler les gens!

Consultez le site officiel pour plus d’informations et réservez vos sièges!

Texte révisé par : Matthy Laroche