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The Head and The Heart au Métropolis

Le remède parfait contre le temps gris 

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© The Head and the Heart

Par Sara Avakian

Le groupe indie folk  The Head and The Heart s’est arrêté au Métropolis, mardi soir, dans le cadre de sa tournée Signs of Light. Il s’agissait de leur premier passage à Montréal en trois ans, leur denier remontant à l’été 2013 alors qu’ils avaient joué les morceaux de leur premier album éponyme sur l’une des petites scènes d’Osheaga.

Depuis, la formation originaire de la cité émeraude a enregistré deux albums, Signs of Light (2016) et Let’s Be Still (2014). Elle doit aussi composer avec le départ de son leader, le chanteur et guitariste Josiah Johnson, qui a décidé en début d’année de rester à l’écart pour régler son problème de toxicomanie. Pendant que ce dernier est en cure de désintoxication, c’est Matt Gervais, le mari de la chanteuse et violoniste Charity Rose Thielen et membre du band Mikey and Matty, qui accompagne le groupe en tournée. L’absence de Johnson s’est fait sentir sur quelques pièces, notamment le succès Rivers and Roads, mais avec un choix de setlist réfléchi, le sextet s’en est plus que bien tiré.

Les six membres du groupe sont arrivés sur une scène aménagée avec des amplis,  des plantes vertes et des petits tabourets ornés de lampes rondes pour interpréter All We Ever Knew, le premier extrait accrocheur de leur plus récent album. Au-dessus d’eux flottait un joli signe néon qui indiquait le titre de l’album, « Signs of Light ». Et bien que ce soit cet opus qui a amené le groupe à Montréal, on nous a tout de même offert un beau mix de leurs trois albums, une vingtaine de pièces qu’ils ont tous livrées avec la même précision que sur l’enregistrement.

Comme c’est souvent le cas, ce sont les morceaux les plus « vieux » et rythmés, les GhostsAnother StoryLost In My Mind et Down In The Valley, qui ont suscité les réactions les plus fortes chez les spectateurs. Les chansons plus douces comme la nostalgique Winter Song ont cependant aussi fait effet avec leurs chaleureuses harmonies.

 

« Désolée, mon français est merde », s’est excusée Charity en remontant sur scène pour le rappel. Elle était trop dure envers elle-même : son français n’était pas parfait, mais quand même excellent pour une Américaine. La chanteuse a enchaîné en expliquant que The Head and the Heart tenait à rendre hommage à l’un de leurs héros, un artiste originaire d’ici qui est récemment décédé avec une chanson. Charity, accompagnée de son mari, nous a donc interprété True Love Leaves No Traces de, vous l’aurez deviné, Leonard Cohen. Un beau moment.

 

Le duo a quitté la scène pour laisser place à un autre : le frontman Jonathan Russell et son invitée spéciale, la chanteuse Arum Rae (en spectacle ce vendredi au Petit Campus, en première partie de Joseph Arthur). Ensemble, ils nous ont joué une cover en toute simplicité du classique de Louis Armstrong, What a Wonderful World

Le sextuor s’est ensuite réuni sur scène pour augmenter la cadence avec Shake avant de terminer avec la poignante et très attendue Rivers and Roads.

Même si les interactions avec le public étaient limitées, elles n’étaient pas forcées. Charity qui s’adressait au public en français, Jonathan qui a avoué qu’il n’avait pas particulièrement hâte au spectacle puisque c’était leur premier après leur congé de Thanksgiving, les deux leaders du groupe qui ont accosté le serveur dans la foule pour lui voler deux bières… tout se faisait dans la convivialité. On se sentait presque comme si on était entre amis, un sentiment renforcé par leur décor cozy aux airs de salon.

Au bout du compte, avec leur musique chaleureuse, leur bonne humeur contagieuse et leurs sincères remerciements, The Head and The Heart nous ont livré une belle dose de réconfort. Et on n’aurait pas pu mieux demander en ce mardi gris.

En première partie, on a retrouvé le visage familier de Matt Holubowski. L’artiste découvert par le grand public pendant la troisième saison de La Voix a interprété des pièces de son dernier opus Solitudes en alternant guitare, ukulélé et harmonica devant un public particulièrement attentif. L’auteur-compositeur-interprète suivra d’ailleurs la formation américaine pour un deuxième spectacle à Toronto.

Crédit photo : © The Head and the Heart

Texte révisé par : Marie-Eve Brisebois