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Tapis rouge du Gala Québec Cinéma 2019

Élégance, simplicité et petit vent frisquet

© François Daoust/MatTv.ca

Par : Christian Gaulin

Les artistes se sont laissés désirer hier soir, sur le tapis rouge du Gala Québec Cinéma. Est-ce la température incertaine et le petit vent frisquet qui ont ralenti l’élan des personnalités à déambuler sur le parvis de la Maison de Radio-Canada? Dieu seul le sait. Mais l’attente en a valu le coup. Beauté, simplicité et élégance ont encore une fois donné le coup d’envoi à cette soirée alors que les gens de l’industrie cinématographique étaient rassemblés pour célébrer le cinéma d’ici, ses acteurs et ses artisans.

D’une grande générosité, les personnalités dont plusieurs qui ont marqué le cinéma au cours de la dernière année, ont défilé sur le tapis rouge. Sous l’œil des photographes, les Mélissa Désormeaux-Poulin, Danielle Ouimet, Alvaro, Guillaume Lambert, Karine Gonthier-Hyndman, Maripier Morin, Pierre-Luc Brillant, Maude Guérin, Théodore Pellerin, Émilie Bierre, Louise Portal, Maxime Gaudette, Sandrine Bisson, Jean-Carl Boucher, Ricardo Trogi, Brigitte Poupart, Denis Côté, Larissa Corriveau, Henri PicardAnne-Élisabeth Bossé, Monia Chokri, Josée Deschênes, Patrick Hivon, Émilie BibeauPier-Luc Funk, Vincent Leclerc, Mélanie Pilon, ainsi que plusieurs autres, sont passés sous l’oeil des photographes avant de venir faire un brin de jasette avec les  journalistes.

Même Guylaine Tremblay et Édith Cochrane, les deux animatrices du gala pour une troisième année, sont venues faire un petit tour afin de saluer les gens et pour jaser avec les animateurs du tapis rouge, Claudine Prévost et Herby Moreau.

Malgré ce temps automnal qui donnait un ton plus austère à l’événement, les acteurs et les actrices présents sur le tapis rouge ont rayonné et ont tout de même pris plaisir à discuter avec les médias. MatTv.ca a pu poser quelques questions à certains d’entre eux:

Qu’est-ce qui vous allume davantage dans le médium du cinéma versus la télévision ou le théâtre?

Louise Portal: Pour moi, ce n’est pas une question de médium, mais bien une question de passion. J’ai toujours cette même passion de raconter des histoires et de donner le meilleur de soi à travers l’incarnation de personnages. J’ai commencé ma carrière il y a 50 ans. J’ai fait 41 longs-métrages, 21 courts-métrages. J’en fait à chaque année afin d’être partie prenante de cette relève. 

Mélissa Désormeaux-Poulin: Cette année, j’ai eu la chance de voir 50 films, canadiens comme québécois, car je faisais partie d’un jury. Je te dirais que la vérité, le jeu sans barrière et sans peur, ça m’impressionne. Je pense à Brigitte Poupart qui a livré une prestation hallucinante cette année dans le film Les salopes ou le sucre naturel de la peau. Ce film m’a beaucoup ému, c’était vrai, sans pudeur.

Ricardo Trogi: Le cinéma me procure une grande liberté. Quand je travaille en télé, c’est un travail de collaboration. C’est parfois difficile de savoir si ton instinct, ta première idée était la bonne car il y a beaucoup plus de gens d’impliqués et qui comme moi, défendent leurs intérêts et leurs idées. En cinéma, je peux me permettre d’essayer ce que je voulais et de modifier au besoin sans nuire à personne.

Danielle Ouimet: J’ai eu le bonheur de jouer dans 17 films et ce qui me touche, c’est la réaction du public. C’est un métier difficile. On part d’un sujet bien précis, on travaille avec un réalisateur. On donne tout ce qu’on a sans savoir quel sera le résultat au bout du compte. Vous savez, le film Valérie a 50 ans cette année et moi j’étais certaine à l’époque, car le cinéma populaire n’existais pas, que ça allait durer 15 jours… Finalement, le film a été vendu dans 40 pays… On ne peut pas le savoir. Même aujourd’hui, on peut partir avec toute la meilleure volonté du monde, mais en bout de ligne, c’est le public qui décide s’il aime ou non.

Patrick Hivon: Personnellement, j’y trouve mon compte dans chacun. Ils sont complémentaires. L’un nourrit l’autre, ce qui fait en sorte que j’ai du plaisir tant au cinéma, à la télévision et au théâtre. On ne pourrait pas me demander de choisir…

Mariloup Wolf: Pour moi, c’est une bulle… c’est le fait d’aller voir un film sur grand écran, dans une grande salle noire, de porter une attention particulière à l’image, au son. C’est un moment de vie où tout s’arrête pendant 2 heures, alors qu’on est transporté dans une histoire, sans être dérangé par le quotidien de la maison.

Selon vous, comment se porte le cinéma québécois?

Louise Portal: Pour moi, le cinéma demeure quelque chose de très vivant, de très passionnant. Je pense que notre cinéma se porte bien. On réussit à faire des choses magnifiques avec peu de moyens. 

Mélissa Désormeaux-Poulin: Notre cinéma est en santé, notre cinéma va bien. On a plein d’idées et de gens de talent pour en faire, ce n’est pas ça qui manque. Cependant on doit aller le voir. Si le public sort pour aller voir les films, le cinéma ne pourra que bien se porter.

Avez-vous le temps d’aller voir les films québécois au cinéma?

Nathalie Roy, ministre de la Culture et des Communications: Je ne vous cacherai pas que depuis que je suis ministre, c’est beaucoup plus difficile pour moi de trouver du temps pour plein de choses dont aller au cinéma. Mais dès que j’en ai l’occasion, j’en profite et chaque fois, je constate qu’on fait de l’excellent cinéma au Québec.

Toute époque confondue, quel film québécois vous a marqué?

Mariloup Wolfe: J’ai été marquée et touchée par plusieurs, mais je serais portée spontanément à te dire le film C.R.A.Z.Y. pour son histoire, pour les propos abordés, pour sa facture visuelle, pour la musique choisie. J’ai adoré ce film.

Ricardo Trogi: Hummm… je te dirais Monsieur Lazhar parce que c’est la plus belle fin de film québécois que j’ai vu.

Crédit photo © François Daoust/MatTv.ca