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Vanessa Carlton au Lion d’Or

Un spectacle à la hauteur de l’album Liberman

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©Vanessa Carlton.com

Par Marie-Claude Lessard

Lorsqu’elle était seulement âgée de 22 ans, Vanessa Carlton a séduit la planète avec A Thousand Miles, une feel good song au piano accrocheur qui figure encore aujourd’hui dans plusieurs  films et séries télé. Or, aucun autre titre de l’américaine  n’est parvenu à égaler la popularité de la chanson, donnant l’impression à bien des gens que la carrière de Carlton ne se résume qu’à un seul hit. Grave erreur! Avec cinq albums à son actif, la jeune adolescente devenue maintenant une femme mariée accomplie ravit un public friand de pop indépendante, mature et assumée. Même que Vanessa Carlton explore  brillamment un son beaucoup plus planant et atmosphérique  dans Liberman ,  opus sorti le 23 octobre dernier qu’elle a présenté  hier soir dans la convivialité légendaire du cabaret Lion d’Or.

C’est  à Joshua Hyslop que revenait la tâche de réchauffer jeunes et moins jeunes qui remplissaient la salle aux couleurs feutrées. Mandat qu’il a effectué avec simplicité et humour.  Une prestation acoustique à la fois mélancolique et apaisante qui a parfaitement mis en valeur son incroyable talent de guitariste. Même  si, de son propre aveu, Hyslop était en lendemain de veille, sa voix  douce a charmé l’auditoire.

À écouter absolument : Let It Go et First Light

Est ensuite monté sur scène la star de la soirée, un verre de vin rouge à la main. Son musicien accompagnateur,  le violoniste et guitariste Skye Steele, sirotait, quant à lui, une tasse de thé. Une toile à l’effigie de Victor, chien saucisse de  Carlton, agrémentait la scène, contribuant à  préserver l’ambiance décontractée déjà instaurée par Hyslop. Comme entrée en matière, Vanessa Carlton a offert deux pièces extraites de Rabbits on the run ,Carousel et Tall Tales For Spring, ainsi que White Houses, chanson  tirée d’Harmonium. Trois titres magnifiques livrés authentiquement avec seulement un piano et un violon.

Les 10 pistes contenues dans Liberman s’inscrivent dans un processus onirique très singulier. Les messages et les synthétiseurs enveloppants perdent de leur effet si les pièces sont entrecoupées par d’autres provenant d’albums différents. C’est pourquoi Carlton a servi l’ère Liberman en interprétant en rafale les 6 premières chansons de l’album. À l’aide d’un ordinateur, Skye Steele a reproduit à la lettre les arrangements électroniques présents dans Liberman en incorporant ingénieusement  des accords de guitares acoustiques et  de violon ne se retrouvant pas sur l’album. Cette touche créative a rehaussé la portée scénique de l’excellent disque.

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©Vanessa Carlton.com

Entre les chansons, la charismatique artiste a raconté  l’inspiration derrière Take It Easy, Willows, House Of Seven Swords( écrite pour son frère), Operator (premier vidéoclip de l’album),  Blue Pool et Nothing Where Something Used To Be. Elle a terminé la portion de ce spectacle avec la très jolie River, berceuse dédiée à son fis, pour ensuite enchaîné avec la très attendue A Thousand Miles. Étonnamment, la foule a fait preuve de timidité en ne criant pas à tue-tête les paroles!

En guise de rappel, Vanessa a interprété Hear the bells, sa chanson préférée sur Rabbits on the run, et The marching Line, en hommage aux victimes des attentats de Paris. La soirée a donc pris fin sur une note émouvante, mais on retiendra principalement les anecdotes pertinentes et amusantes qui ont si bien introduit des œuvres hypnotisantes qu’on redécouvre à chaque écoute.