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Riopelle : Un oiseau en liberté

Un hommage à une âme voyageuse

Crédit photo : Deborah Nadima

Par Ariane Monzerolle

À l’occasion du 100e anniversaire de Jean Paul Riopelle, la fondation du même nom, la Biosphère, les espaces pour la vie et la ville de Montréal s’unissent pour présenter l’expérience immersive Riopelle : Un oiseau en liberté jusqu’au 5 mai 2024.

Première exposition de ce genre pour la Biosphère et fruit d’un travail collaboratif, une grande fierté se dégage du comité organisateur de l’expérience. C’est aussi le seul événement en l’honneur de cette légende de la peinture québécoise qui aura lieu dans un contexte muséal.

Crédit photo: Deborah Nadima

L’expérience est un beau mélange entre l’art, la citoyenneté et les sciences. Dans cet espace composé de trois salles, on en apprend plus à la fois sur les oies blanches, la personne qu’était Jean Paul Riopelle et son travail.

Le comité organisateur avait à cœur de montrer l’importance de l’inspiration de la nature dans le travail de Riopelle et l’amour qu’il portait à cette thématique.

Inspiration première, processus créatif et réalisations

En entrant dans l’exposition, nous sommes amené au centre de paysages de l’Île-aux-grues et l’Île-aux-oies où le peintre y a passer ces 30 dernières années de vie. Ce sont d’ailleurs ces paysages qui l’ont inspiré et qu’on retrouve un peu partout dans ses œuvres.

Dans cette salle, on en apprend plus aussi sur l’oiseau migrateur qu’est l’oie blanche. Parsemé de faits scientifiques sur l’oiseau et les murales vidéos des oiseaux, on se sent tout de suite submergés dans les yeux du peintre.

Image fournie par GSI Musique

La deuxième salle est divisée par un mur de bois rappelant un atelier et en entrant dans la salle, on entre dans l’atelier de Riopelle, maintenant habité par Marc Séguin.

Sur l’un des murs, on y retrouve une grande murale inspirée de celle qu’on pouvait retrouver dans le vrai atelier.  Sur l’autre mur, on retrouve une collections d’objet du quotidien utilisé par l’artiste soit dans l’idée de les reconvertir par eux-mêmes en pièces artistiques, soit dessiné dans le processus de création. Au centre, on y trouve une grande table qui change selon notre toucher. Rappelant celle qu’il utilisait vers la fin de la carrière.

Le pari est réussi, on se sent bel et bien dans l’atelier de Riopelle. La lumière tamisée et bleutée nous inspire, les canettes de peinture laissée au hasard dans l’espace et les grandes fenêtres donnant sur l’autre salle nous permet d’oublier où on se trouve.

Finalement, dans la dernière salle on se retrouve mis face aux œuvres de Riopelle qu’il a réalisé dans cette phase de sa vie. Et au centre, on retrouve une œuvre inédite, généreux prêt de sa dernière compagne. Une création avec un caractère singulier et rempli de puissance qui a elle seule aurait pu habiter l’espace.

Crédit photo : Espace pour la vie (Jean-Francois Savaria)

La trame sonore de la vie de Riopelle

Un autre aspect important de l’expérience est la musique présente tout au long de l’exposition. Une réalisation de GSI musique en collaboration avec Serge Fiori et Blair Thompson, les génies derrière Riopelle Symphonique.

La musique est simplement la trame parfaite pour cette exposition, avec des mélodies douces et un tempo lent, on peut vraiment voir la musique. C’est bizarre à dire, mais les différents mouvements sont bien sentis et on les sent dans notre corps. Cette composition est basée sur sept chansons de Serge Fiori et vient illustrer la dernière phase de la vie de Riopelle.

Crédit photo: Deborah Nadima

L’exposition Migration

En complément à l’expérience immersive Riopelle : Un oiseau en liberté, on retrouve l’exposition Migration.

Migration est un projet né d’une collaboration entre la fondation Jean Paul Riopelle la Biosphère, Espaces pour la vie et LOJIQ – Les Offices jeunesse internationaux du Québec, ainsi que GSI Musique, et le Centre de la francophonie des Amérique dans le but de mettre en valeur le talent de douze jeunes artistes issu.e.s de la francophonie qui devait réaliser une œuvre sous la thématique de la migration.

Définitivement, un petit bijou rempli de créations marquantes, porteuses d’espoir pour certaines, rempli d’amertume pour d’autres.

Définitivement ces deux projets sont des projets à découvrir selon moi. Les deux projets se complimente autant bien l’un que l’autre. Il y a une beauté dans l’idée de mettre à nu le processus créatif de Jean Paul Riopelle qui a lui même été une sorte d’oiseau migrateur entre les diverses phase de son parcours créatif, mais aussi de sa vie. Et de voir comment ces œuvres inspirent toujours la relève est très touchant.

Je vous laisse en complément les magnifiques photos de ma collègue Deborah Nadima prise lors de la conférence de presse, le 1er juin 2023.

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