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Quoi de neuf au musée?

Quatre expositions à voir cet automne

Disraeli revisité, Musée McCord (Photo officielle)

Par : Justine Millaire

Ji zoongde’eyaang par Lara Kramer et Ida Baptiste au MAI

Montréal Arts Interculturels (MAI) présente ce mois-ci Ji zoongde’eyaang. Cette exposition collaborative mère-fille met de l’avant le travail des artistes anishinaabe oji-cri Ida Baptiste et Lara Kramer. Les artistes multidisciplinaires explorent dans une dynamiques intergénérationnelle leurs souvenirs ainsi que leurs expériences de pertes et de revendications. Ji zoongde’eyaang signifie en anishinaabemowin « avoir un cœur fort ».

Ji zoongde’eyaang, MAI (photo officielle)

L’exposition présentera des œuvres d’Ida Baptiste datant des années 1990 qui n’avaient jamais encore été présentées au public. Ces œuvres s’inspirent de ses souvenirs du pensionnat pour Autochtones de Brandon. Des œuvres contemporaines des deux artistes, utilisant notamment les médiums de la vidéo, du texte et du son, seront également présentées.

« C’est notre pratique collective. De travail. D’amour. De travail d’amour. C’est une histoire de résistance, de survie, et celle de notre présence continue ici, sur l’Île de la tortue. C’est l’endroit où, avec nos mains douces et dures et aimantes, nous matérialisons l’imagination et les rêves pour paver une voie plus saine vers l’avenir. Une pratique conçue pour être partagée avec les générations futures. »

L’exposition sera présentée au MAI du 22 octobre au 19 novembre. 

Vues de l’intérieur : Portraits de l’espace habité au Musée des Beaux-Arts

Le Musée des Beaux-Arts présente une exposition sur le thème de l’intérieur. L’intérieur comme espace, mais également comme identité personnelle. Vues de l’intérieur : portraits de l’espace habité regroupe un ensemble d’œuvres de la collection du Musées. Des artistes tels que Chris Cran, Pierre Dorion, Oreka James, Natalie Reis, Gabor Szilasi, Kim Waldron et Ian Wallace présentent ainsi l’intérieur chacun à leur manière.

Paul André (1933-1983), Le premier mai, 1972, acrylique sur toile, 86,4 x 66 cm. MBAM, don de Mme Mathilde van de Pas de Goldis, Baronne Eszenasyi. Photo MBAM, Jean-François Brière

L’intérieur est perçu ainsi comme un espace polysémique, à la fois lieu de création, de réflexion, d’intimité et de guérison, mais également de contrainte, de solitude et d’emprisonnement. Ces œuvres mettent en lumière comment ces espaces peuvent se décliner d’une multitude de façons.

« La pandémie a transformé notre perception de l’intérieur. Si on parlait auparavant de cocooning en pensant au choix volontaire de rester à la maison, on parle maintenant d’isolation et de confinement face à ce qui est devenu une obligation. L’intérieur révèle des problèmes que ses limites pouvaient plus aisément masquer, comme les violences domestiques. L’impératif d’être et de rester chez soi a aussi mis en évidence les questions de l’itinérance et de la précarité du logement. […] Comment se définit l’intérieur dans ces cas précis? »

L’exposition sera présentée jusqu’au 2 juillet 2023.

Disraeli revisité : Chronique d’un événement photographique québécois au Musée McCord

Le Musée McCord présente une exposition marquant le 50e anniversaire d’un événement majeur de la photographie au Québec, le projet Disraeli. En 1972, un collectif de photographes et de recherchistes, à savoir Claire Beaugrand-Champagne, Michel Campeau, Roger Charbonneau et Cedric Pearson, Maryse Pellerin et Ginette Laurin, ont reçu une bourse du programme d’aide fédéral Perspectives-Jeunesse pour passer trois mois à Disraeli. Ils ont ainsi documenté la vie quotidienne dans la ville de Chaudière-Appalaches.

Claire Beaugrand-Champagne, Ti-Noir Lajeunesse, le violonneux aveugle, Disraeli, 1972. © Claire Beaugrand-Champagne

Les photographes ont ainsi réalisé un portrait photographique de « l’ordinairement vécu » dans une communauté rurale du Québec. Ces photographies ont largement circulé dans la presse québécoise dans les années qui ont suivi, ce qui a suscité une réaction négative de la part de certains habitants de Disraeli, qui croyaient que la ville a été représentée de manière « misérabiliste ». « Il s’ensuit une véritable tempête médiatique au cours de laquelle est débattue publiquement, pour la première fois au Québec, l’éthique de la représentation photographique. »

L’exposition a pour but de célébrer, élargir et jeter un nouveau regard sur le projet original de 1972 en présentant des photographies et des documents présentant des points de vue variés sur l’histoire. En collaboration avec les quatre photographes du projet, l’exposition présentera des tirages d’époque et des photographies inédites, ainsi que des coupures de presse, des lettres, des dépliants et des albums personnels. L’ensemble brosse un portrait riche des événements.

L’exposition sera présentée du 28 octobre 2022 au 19 février 2023