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Pouzza9

Retour sur les événements aux Jardins des bières

©Maryse Phaneuf/MatTv.ca

Par Maxime D.-Pomerleau

Des oreilles bouchonnées et un foie à la dérive? Félicitations, vous avez passé avec succès au travers d’un nouveau Pouzzafest! Survol de la programmation extérieure, qui offrait plus d’une quinzaine de spectacles et d’artistes à découvrir. D’abord soulignons la transformation impressionnante du site, qui offre une plus grande superficie et une meilleure disposition des services. Les kiosques de marchandise formant une barrière tout au fond, venaient ensuite les food trucks avec une aire à tables de pic-nique couverte. Sur le gazon, on retrouvait des bars, une autre aire de tables à pic-nique puis deux sections de toilettes, chacune à l’opposé du site. Léger bémol, la section de concession alimentaire couverte était difficilement (pour ne pas dire pas du tout) accessible en fauteuil roulant, une situation qui sera certainement arrangée pour la prochaine édition. Autre manque profond à ce #Pouzza9, l’absence de l’application Pouzzafest, alliée des festivaliers hyperactifs qui se déplacent après chaque shows en quête de nouveauté.

Après un début de soirée lent mais en progression constante, Lost Love et le girls squad Bad Cop/Bad Cop ont bien chauffé le terrain pour Against Me!, certainement un des plus gros noms présentés au Pouzza depuis ses débuts. Les Womanarchist ont surtout interprété des pièces de leur album Warriors, paru en 2017. Il aurait été impensable, en cette Journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie, de ne pas entendre True Trans Soul Rebel, pièce-phare sur l’album Transgender Dysphoria Blues. Le spectacle a d’ailleurs commencé avec cette chanson, suivie de Pints of Guiness Make You Strong, Cliché Guevara et White Crosses. Comme on l’avait prévu, le setlist présentait un amalgame de leurs grands succès, en formule festival gagnante. En pigeant dans plusieurs de leurs albums, dont New Wave qui fut beaucoup joué, on a pu entendre la pièce éponyme, White People for Peace, Trash Unreal, Up the Cuts et The Ocean, que j’écoute en boucle depuis trois jours. Quelques vieux souvenirs ont transformé la foule en chorale tels que Sink, Florida, Sink et I Was a Teenage Anarchist. Un concert bien rodé qui a fait le plaisir de la foule nombreuse au parterre du Jardin des bières.

 

Véritable succès depuis son implantation à la deuxième édition du festival, le Pouzza Bambino a encore ravi les mini-fans et leurs parents, samedi midi. Jeux gonflables et tatouages temporaires étaient une fois de plus au rendez-vous, le tout agrémenté des chansons légères de Danny Rebel dès l’ouverture. Avec Keith Kouna qui lance un album pour enfant le 22 mai, on s’attend à voir Kid Kouna dans la programmation l’an prochain! On est retourné à un son plus agressif en fin d’après-midi avec les survoltés Big D and the Kids Table, Strung Out et nos représentants nationaux de la scène locale, The Planet Smashers. Les hits ont défilé plus vite qu’un move de trombone, avec Life of the Party, Too Much Attitude, Blind, Mighty, Surfin’ in Tofino, Raise Your Glass, Super Orgy Porno Party et Sk8 or Die.

Mention spéciale à Direct Hit! qui a dédié une chanson à Marie-Pier Lavigne (Marie Starlet Lavigne), chanteuse des Horny Bitches et directrice de tournée décédée subitement cet hiver. Nous avons été plusieurs à chercher sa tête colorée dans la foule et le Pouzza fut une occasion pour ses amis de se retrouver et boire une couple de shots à sa santé.

Alors qu’on annonçait des orages et deux pieds d’eau dimanche, les festivaliers ont été agréablement surpris par une température clémente, sauf pour une intense douche au début du concert de Guérilla Poubelle. Demain il pleut vous dites? Dimanche c’était le déluge! Le groupe a offert un bon concert, se faisant de nouveaux fans, dont Robert Charlebois. Être une femme, Les fils et les filles de sorcières que vous n’avez pas brûlées, Le bénéfice du doute, Marx et l’histoire, Tapis roulant, Le retour à la Terre… Autant de hits qui font leur réputation depuis l’avènement de Il faut repreindre le monde en noir paru en 2005. Le groupe, qui souhaite enregistrer son prochain album au Québec, sera de passage à nouveau dans les prochains mois.

Le show de réunion de Subb n’a cependant pas rempli les attentes. 10 ans après la sortie de I Love Montreal (dans le temps que des vidéoclips jouaient à Musiqueplus) Subb faisait (de mémoire) une première apparition au Pouzzafest. Malgré un setlist regroupant leurs gros succès dont The Motion, Straight Line, Twisted Mind, L.A. Beach Bum, Mister Gun, To This Beat, I’ve Got It All Wrong, ça manquait parfois d’aisance et de cohésion au sein du groupe. Quelques erreurs techniques n’ont cependant pas fait ombrage au plaisir évident des gars d’être sur scène et de reconnecter avec les fans.

L’annonce avait de quoi surprendre, car on s’attendrait plus à voir son nom à Osheaga qu’au Pouzzafest; le légendaire Andrew W.K. fermait la dernière journée du festival. Mi-coach de vie, mi-rockstar, le charismatique américain a offert une performance qui a subjugué le public, même les plus indécis. Après l’introduction empreinte de mysticisme The Power of Partying, le chanteur y est allé du premier extrait de son album You’re Not Alone, Music Is Worth Living For.

Ready to Die, Break the Curse, I Get Wet et You’re Not Alone ont défilé sans pause. Entre ses séquences de chant, Andrew enfonçait son micro dans ses culottes pour  se déchaîner sur son clavier. C’est bien le seul qui réussit à rendre cet instrument punk AF. Un mélange des genres intéressants puisque certaines pièces s’apparentent parfois à du power metal, de l’indie-rock ou du punk pur et dur. On ne sait pas s’il s’est inspiré des Planet Smashers la veille mais il a fait le décompte complet de 100 à 0 durant A Violent Life! L’iconique face en sang a été hissée en arrière-plan de la minuscule scène du Pouzzafest, qu’Andrew W.K. aurait pu alimenter seul en électricité tant il irradie d’énergie positive. L’homme qui a trouvé le moyen de faire quatre albums sur la vie de party semble étonnamment sage maintenant, à l’image de ces grands performers comme Iggy Pop, qui en mettent plein la vue en concert mais ont trouvé autre chose que les amphétamines pour les faire vibrer. Il a terminé le rappel avec la pièce culte Party Hard qui, avec We Want Fun, est un petit rappel de son époque Jackass. Spectacle définitivement rock pour conclure cette neuvième édition du Pouzzafest, mais débordant d’attitude punk.

Comme à chaque année, la communauté entourant le Pouzzafest grandit fièrement, incluant plus de groupes, plus d’artistes issus des diversités, des grosses têtes d’affiche en concerts gratuits et un public de plus en plus international. La réputation du Fest du Nord n’est plus à faire. On a hâte de voir les surprises que l’équipe nous réserve pour le Pouzza 10!

#Pouzza9

 

Crédit photo : ©Maryse Phaneuf/MatTv.ca