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Pouzza 8 avec Anti-Flag

Anti-Flag et le Québec, une belle histoire d’amour

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©Maryse Phaneuf/MatTv.ca

Par: Ariane Coutu-Perrault

La première journée du Pouzzafest commençait en force en présentant le groupe culte engagé Anti-Flag au Jardins des Bières à la Place des Arts.  Les quatre musiciens de Pittsburgh en étaient à leur première présence au Pouzza et ils ont complètement cerné l’énergie et l’essence du festival. Reconnus pour leurs discours politiques et leurs valeurs inclusives, il n’y avait personne de mieux placés pour clore la première soirée extérieure. Anti-flag a sorti un album l’an dernier, American Fall, et ils ont su donner une performance très énergique en se promenant dans leur grand répertoire. La foule était très réceptive et a su transporter son énergie débordante au groupe punk. J’ai eu la chance de faire un entrevue avec le chanteur et compositeur Justin Sane. Voici donc ses impressions sur le Pouzza et le Québec en général.

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Q : Vous semblez avoir bien cerné l’esprit du festival, quelles sont vos impressions sur le Pouzza et pensez-vous qu’il y a d’autres festivals équivalents ailleurs dans le monde?

R : En Amérique du Nord, le Pouzza est le meilleur festival pour représenter la communauté Punk rock, du moins la communauté en laquelle je crois, [celle] qui se bat contre le racisme, le sexisme, l’homophobie ou [contre] n’importe quelle autre intolérance. Il y a d’autres festivals dans différentes parties du monde, comme en Europe [où] l’équivalent serait le Festival Bos. Sinon, le Festival punk rock Bowling représente bien la communauté Punk rock, et c’est un festival très cool. Mais le Pouzza  met beaucoup plus l’accent sur le côté activiste. Par activiste, je veux dire le côté humanitaire, [démontrer] de l’empathie envers les autres. C’est un festival où les personnes qui sont en position de pouvoir, qui sont privilégiés sont [tout de même] capables de démontrer un intérêt envers d’autres personnes qu’eux-mêmes et se demandent comment aider les autres. D’ailleurs, aujourd’hui, j’étais à la table ronde sur les femmes au sein de la musique rock et du mouvement punk, et je crois que cela concrétise l’intérêt d’aider les autres que transporte le milieu de la musique. Elles ont parlé du mouvement MeToo par exemple, mais aussi [de la réalité] d’être un femme dans le rock, de pourquoi est-ce que les femmes sont tellement sous-représentées dans la musique en général, incluant le punk rock.

Q : Pensez-vous que c’est pire dans la musique Punk rock que dans la musique Pop?

R : Non. Je crois que c’est plutôt semblable. La différence est que dans la communauté Punk rock, les gens sont plus ouverts d’esprit et ont un grand cœur. Il y a beaucoup d’hommes qui sont prêts à demander aux femmes comment ils peuvent être plus solidaire et amplifier la voix des femmes.

Q : Une dernière question. Vous avez écrit un texte l’an dernier à propos de l’attentat terroriste à la Mosquée de Québec. C’était très touchant et nous avions l’impression que vous faisiez partie de notre communauté, comment se fait-il?

R : La première fois que je suis sorti des États-Unis, c’était [pour venir] au Canada, évidemment. Ensuite, je suis arrivé au Québec et c’était une expérience vraiment différente. Ça ne ressemblait à aucun autre endroit en Amérique du Nord. C’est l’endroit le plus étranger en Amérique du Nord pour moi et j’avais beaucoup apprécié. Je me suis dit : « Wow, je suis dans une culture complètement différente », et je trouvais ça très excitant. Je n’avais jamais rien vu de tel et je crois que c’est pour ça que le Québec a fait une aussi forte impression sur moi. Les gens sont tellement ouverts d’esprit et ont une belle attitude. Tu sais, ils se disent [que] peu importe ce qu’il va arriver, tout va bien aller! Ils ont un grand cœur et ils savent que c’est important d’aider les autres. Évidemment, pas tout le monde est comme ça au Québec, mais je crois qu’il y a plus de gens qui pensent comme ça que l’inverse. C’est donc pour cette raison que le Québec a une place spéciale dans mon cœur. On adore le Québec et pas seulement [pour la ville de] Montréal. Mais à Montréal, la scène Punk rock est exceptionnelle. Il n’y a aucun autre endroit où la communauté est aussi forte et c’est pour cette raison que, de mon point de vue personnel, je crois que c’est la meilleure scène Punk rock sur la planète. La scène Punk rock de la Côte ouest de Los Angeles est semblable à certains égards, mais la communauté n’est vraiment pas la même.

Crédit photo : ©Maryse Phaneuf/MatTv.ca

Texte révisé par : Bianca Beato