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Pennywise au MTELUS

Faire du bruit pendant 30 ans

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© Angéline Gosselin/MatTv.ca

Par : Mélissa Thibodeau

Le groupe californien Pennywise célébre cette année ses 30 années d’existence. Montréal a pris part aux festivités hier soir au MTELUS alors que Strung Out et Modern Terror assuraient les premières parties. Retour sur une soirée survoltée!

Pile poil à 20 h tapant, le groupe Modern Terror prend la scène. Les membres de ce trio britanno-colombien s’amusent comme des fous et remplissent bien cette tâche de réchauffer la salle qui se rassemble devant la scène. Le groupe a présenté des extraits de son premier long jeu Hardcore ’18. Rythme rapide, fort riff de guitares, Modern Terror avait la formule juste pour faire grouiller les spectateurs. Chanter sa rage avec bonne humeur des chansons avec des titres tels que «Prime Minister, go f*** yourself», ça fait du bien quand même.

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Si Strung Out n’était pas LA tête d’affiche, le groupe était tout de même très attendu. Probablement parce que son temps de scène était limité, le groupe californien s’est principalement concentré sur sa musique avec peu d’intervention entre les chansons. Les membres étaient toutefois solides et ont électrisé la salle. Strung Out a offert un set allant de leur metal/tech punk habituel à des extraits plus acoustiques. Le groupe vient tout juste de sortir un EP, le 11 mai dernier, Black Out the Sky dans lequel on a également droit à des morceaux plus acoustiques.

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Une semaine avant le concert, Pennywise avait publié sur sa page Facebook une question simple et droit au but : « Are you ready, Montreal? » La réponse était claire hier soir : les fans du groupe étaient prêts! Rendus à ce point de la soirée, ils étaient bien réchauffés des prestations des groupes précédents. Fort d’un nouvel album Never Gonna Die, paru en avril dernier, Pennywise a livré la marchandise avec toute l’énergie et la fougue de ses débuts. En 30 années d’existence, le groupe a appris quelques trucs du métier. Il donne encore l’impression d’aimer ce qu’il fait et aime jouer avec le public qui leur répond bien.

Parmi les moments mémorables de la soirée, mentionnons tout d’abord Fight Till You Die, une chanson tirée de son album Full Circle (1997), question de nous faire sentir mieux lorsque ça ne va pas. À ma connaissance, le groupe n’a joué qu’un seul extrait de son plus récent album, soit Live While You Can, qui propose une émotion semblable à Fight Till You Die.

Le groupe s’est aussi permis un petit medley d’extraits de chansons de noms bien connus de la scène punk américaine : Rancid, The Ramones, Dead Kennedys, Black Flag, etc. Il nous livre finalement une reprise du groupe Circle Jerk, Wild in the Streets. Après nous avoir donné le choix entre Bad Religion et Beastie Boys, le groupe s’est mis à entonner Fight For your Right To Party au grand plaisir de la foule qui ne se faisait pas prier pour embarquer. Et bien sûr, le groupe nous a aussi offert sa version de Stand By Me, qui est sûrement l’une des reprises rock les plus intéressantes qui soit.

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Punk rock obligeant, le chanteur Jim Lindberg s’est aussi permis de lancer quelques petites craques politiques. Il propose, à la blague, de mettre un mur entre le Canada et les États-Unis afin que le groupe puisse rester au Canada. Il s’est ensuite lancé dans Society, une pièce écrite il y a de cela 20 ans et qui garde toujours sa pertinence. Dans cette lignée, Fuck Authority était aussi efficace.

Le concert s’est terminé avec Bro Hymn. Cette chanson est inscrite à la fin de tous les set lists du groupe depuis 1996, en hommage à des amis décédés trop tôt, dont l’ancien bassiste du groupe, Jason Matthew Thirsk. J’ai encore l’air dans la tête, et il risque de rester pour une autre semaine. Le groupe n’a pas fait de rappels. Le public est donc parti sagement sur les notes de la version originale de Stand By Me, de Ben E. King.

À noter que cette date à Montréal n’était pas la dernière au Québec. Les trois groupes feront un arrêt au Théâtre Granada à Sherbrooke le 29 mai,  ainsi qu’à Brossard, au Club Dix30, le 30 mai.

Crédit photo : © Angéline Gosselin/MatTv.ca

Texte révisé par : Annie Simard