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Patrick Bruel à Montréal

Ovationné par son public

©Maryse Phaneuf/MatTv.ca

Par: Mylène Groleau

Le Centre Bell s’est rempli, hier soir, lentement mais sûrement pour accueillir l’intemporel Patrick Bruel en tournée avec son spectacle Ce soir on sort. Nous étions loin des ragots prétextant que le public serait moins nombreux.  La foule a rempli les lieux, heureuse et nostalgique de retrouver son idole des 30 dernières années depuis son premier album Alors regarde incluant les succès Casser la voix, J’te l’dis quand même, Alors regarde et Place des grands hommes. Une génération surclassait les autres. Celle qui était présente dans les années 90′ lors de sa première tournée Qui a le droit. La Bruelmania était de retour. Une soirée présentée par le Groupe Evenko.

 

Celui qui a souligné ses 60 ans cette année n’a rien perdu de sa fougue de jeunesse. Il bouge sur la scène qu’il habite pleinement, totalement. C’est tout en éclat qu’il s’est présenté à la foule. Une technologie de lumière dissipée sur les écrans se rejoignant pour former le visage de Patrick Bruel. La chanson Comment ça va pour vous débute, laissant ainsi apparaître l’artiste. Il n’en fallait pas plus pour que l’acclamation atteigne son paroxysme. Le ton était donné à la soirée.

Après la prestation, les écrans se sont enneigées.  Alors regarde s’est invité avec une foule qui scandait les paroles. Il s’est permis de rapper un des couplets, modernisant du coup son hit. Le public a bien répondu à ce changement de style musical.

Qui a le droit fût un moment fort de la soirée. A cappella, la foule finalise la chanson devant un artiste qui respire pour mieux apprécier le moment présent et se laisser émouvoir de la scène qui s’offre ainsi à lui.  Le public ovationne le chanteur lorsqu’il la remercie d’être présente.  Tous ses classiques sont repris avec puissance de la part de l’auditoire. Laissant l’auteur-compositeur et interprète ému à toutes les fois. Il attendait beaucoup de ce présent spectacle. Sa générosité envers la foule était donc sans bornes pour être certain d’exceller en tous points.

La scénographie était à son apogée. Tantôt en perspectives, tantôt en illusions 3D ajoutant de la profondeur à l’espace. Des mises en scènes imaginatives recréant des lieux comme dans la pièce Rue Mouffetard lorsque Patrick se plaçant en droite de la scène sous l’écriteau du nom de ladite rue. Un décor d’un café Parisien animé, d’une fontaine située en plein cœur d’un carrefour au détour de la rue Mouffetard, le tout en noir et blanc qui se dessine sous nos yeux. Se coloriant par la suite et présentant, en ombre, l’interprète jouant du ballon avec un enfant puis, le paysage se dissipant pour retrouver l’intimité du début de la pièce.

Aucunes de ses oeuvres classiques n’a échappées à la soirée. Passant du piano à la guitare tout était bien dosé pour maintenir l’attention. Des moment plus en intimité avec Place des grands hommes, J’ai croisé ton fils, J’te l’dis quand même, Est-ce que tu danseras avec moi?, Héros et L’amour est un fantôme qui lui, monta en cascade sous des airs théâtrales pour s’évanouir sous un assaut instrumental.

Des moments plus animés avec Stand Up, She’s gone et bien d’autres qui eux ont été vus sous un style plus medley, regroupant ainsi ses musiciens en un moment plus improvisé de la soirée. À un autre instant, il est même parvenu à faire valser le Centre Bell au grand complet avec Mon amant de St-Jean sous des airs de vieille chanson française. Invitant le public à danser deux par deux. Même les gradins se sont laissé charmer par l’invitation.

Sous ses paroles: «Les héros se sont les artistes d’un monde meilleur» il nous invite à partager un moment d’histoire. En souvenir de l’attentat de Charlie Hebdo, Patrick a réunis sur sa scène deux artistes témoignant de la paix sur la chanson Pourquoi ne pas y croire.  Entre autres, Mory Hatem (La Voix 7) symbolisant le moment avec les paroles «La paix est une porte qu’on ouvre pour se connaitre. Aimer l’histoire de l’autre c’est comprendre la sienne» chantées en français, en arabe et en hébreu.

 

Un rappel avec Casser la voix. Une finale en pétarade de lumières et de sons. Il est inlassablement généreux. «Mais vous êtes fous! Merci pour votre fidélité! Merci pour ça!»  Nous laissant sur une toute dernière pour la route. Celle chantée pour la première fois. «Chantée très, très tard. Pour une belle occasion«.  Puisque la soirée est l’occasion rêvée, Avec le temps de Léo Ferré s’est laissé interpréter pour se faire ressentir, vivre et émouvoir. Mais devant la foule insistante il a clamé un «C’est fini! Ben si! il va falloir se quitter.» Mais comme ce n’est pas tous les soirs que nous sommes au Centre Bell, il nous quitte pour mieux revenir avec À tout à l’heure. Chanson parfaite pour un véritable au revoir.

Patrick Bruel sera en spectacle pour la tournée Ce soir on sort au Centre Vidéotron, à Québec en ce samedi 9 novembre.

 

Crédit photo : ©Maryse Phaneuf/MatTv.ca