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On vous présente : Samuël Jean

Suivrez-vous Samuël Jean sur son fil de fer?


© Samuël Jean, crédit photo : Marc-Antoine Hallé

Par : Myriam Bercier

MatTv.ca vous offre encore et toujours la chronique On vous présente, qui a pour objectif de vous faire découvrir des artistes qui passent sous le radar de la musique populaire. Cette semaine, on part à la découverte de Samuël Jean.

Samuël Jean est un auteur-compositeur-interprète et guitariste originaire de Québec. Certains l’ont peut-être reconnu du groupe Les Charmants Salauds, de leur participation à l’émission Faites comme chez vous ou encore à sa participation (en solo cette fois-ci) à la sixième saison de La Voix.

Il a fait paraître son premier EP le 26 mars dernier, nommé Funambule. On y retrouve des sonorités de rock et de soul qui se mélangent avec le clavier et la guitare. Ce microalbum offre douceur, contemplation et intensité, soutenues par des paroles sur l’équilibre de la vie, le tout sur une musique qui fait flotter. Sa chanson Gamin, notamment, se veut un rappel des beautés simples de la vie et propose de s’arrêter et de s’émerveiller encore. Pour le vidéoclip de cette chanson folk-rock groovy, Samuël Jean est allé fouiller dans les vidéos familiales, offrant un résultat attendrissant.


© Samuël Jean, crédit photo : Marc-Antoine Hallé

J’ai eu la chance de m’entretenir avec Samuël Jean la semaine passée. Nous avons parlé, entre autres, de sa participation à Faites comme chez vous et à La Voix, de l’exposure de ces deux émissions, du déclic pour composer ses propres chansons ainsi que d’un deuxième album à venir! Sans plus attendre, voici le fruit de notre discussion!

Myriam : Qu’est-ce qui t’a amené à faire de la musique?
Samuël : Ça, c’est une grosse question (rires)! C’est le désir, je crois, et la passion, aussi. C’est inné. J’ai toujours eu de l’intérêt pour la musique. Mes parents m’ont inscrit très jeune à la Maîtrise des Petits Chanteurs de Québec, puis au secondaire j’ai eu des groupes de musique et j’ai joué de la guitare électrique. Ça a toujours fait partie de ma vie.

Myriam : Qu’est-ce qui t’inspire pour écrire des chansons?
Samuël : C’est mon quotidien, mes états d’âme, mes réflexions sur la vie, la société et ce qui m’entoure.

Myriam : As-tu un processus de création? Si oui, lequel?
Samuël : J’ai un processus de création, oui. J’aime beaucoup la musique, donc pour moi ça commence beaucoup par là, avant de créer les textes. Pour moi, le dernier EP, c’était une dernière expérience de création pure et dure. C’était aussi ma première expérience de chanter en français. Je te dirais que mon processus de création a commencé avec les mélodies, la musique et les arrangements, puis je me suis attaqué aux paroles, car je savais que j’aurais peut-être plus de difficulté avec ça. Je suis déjà dans la création d’autres chansons, et c’est comme ça que j’ai commencé encore. Remarque qu’il y a une chanson que j’ai écrit le texte avant et que j’ai essayé de faire fiter une mélodie après. J’imagine que ça dépend du contexte, peut-être.

Myriam : Tu fais également partie du groupe Les Charmants Salauds, qu’est-ce qui t’a poussé à te lancer en solo?
Samuël : Les Charmants Salauds était un groupe d’amis tissé serré. Nous n’étions plus jeunes quand on faisait des covers ensemble dans les bars. Vient un temps aussi où nous avions tous des emplois temps plein, sauf moi qui savais que je voulais continuer temps plein dans la musique, je savais aussi que je ne voulais pas mettre de côté le projet des Charmants Salauds qui est plus pour le plaisir maintenant que pour faire un travail. C’est pour cette raison que je suis parti de mon côté il y a six ans déjà pour faire des covers tout seul de mon côté. Car je voulais en faire un métier. J’ai ma carrière professionnelle seul, et mon groupe d’amis qui se réunit pour le plaisir.

Myriam : Quand tu es parti en solo, tu faisais des covers et maintenant tu offres tes compositions originales, quand as-tu décidé de changer de branche?
Samuël : Ça a été un long processus, car je voulais faire ça dès le départ. On peut dire que j’ai pris mon temps (rires). On dirait que j’ai suivi la vague, j’ai continué à faire des covers. Je pense que quelque part, j’avais le syndrome de l’imposteur, parce que je n’ai pas le parcours de quelqu’un qui a étudié en musique ou qui a toujours fait ça. Ça me complexe de ne pas être aussi « calé » ou informé sur mon propre métier. On fait de l’art en même temps, il n’y a pas de chemin plus adéquat qu’un autre. Je pense que c’est pour ça que j’attendais, je voulais faire mes classes… ou bien c’était une excuse facile (rires). J’ai fait beaucoup de millages de 22 à 30 ans, et à partir de 30 ans j’ai commencé à composer. C’est aussi que j’ai une famille et un enfant maintenant. J’avais envie de sortir du circuit des bars. Pas que je n’aime pas ça autant que je suis claqué de finir tard, d’être obligé de jouer pour créer un revenu. J’avais le goût d’aller dans la création pour envisager créer des chansons de jour, peut-être même faire de la radio et des tournées qui sont plus concentrées et ainsi diversifier mes sources de revenus.

Je n’ai jamais aimé apprendre des chansons. C’est drôle, j’adore jouer de la musique, mais j’ai toujours détesté apprendre des chansons. Je n’ai jamais aimé ça parce que je n’étais pas bon et que c’était long. Je trouvais ça interminable, apprendre des chansons. J’étais tout le temps en train d’inventer des riffs ou des chansons, mais je ne les enregistrais jamais. Je passais beaucoup de temps à peaufiner ma personnalité comme artiste, mais jamais à développer le côté musical.

Myriam : Avec ton groupe, vous avez participé à l’émission Faites comme chez vous, peux-tu nous en parler un peu?
Samuël : Avec Les Charmants Salauds, on a fait l’émission Faites comme chez vous, qui est une émission qui était animée par Maripier Morin sur les ondes de TVA. Le concept était que la production débarquait chez vous, d’où le titre. Le but était d’être filmé et de faire une présentation d’un spectacle dans notre maison ou dans notre cour et d’avoir une thématique ou un concept, de faire quelque chose de funny. Il y avait cinq participants dans une semaine, un chaque jour, et il y avait un gagnant à la fin de la semaine pour le meilleur concept basé sur des critères. En parallèle avec la musique, je fais de la gestion d’événements; j’étais directeur de production pour la ville de Lévis, donc la logistique d’événement et avoir des contacts pour moi c’était facile. J’étais chanceux d’être déjà dans le milieu, j’ai utilisé tous mes contacts et on a fait un bar clandestin dans mon appartement. On a fait un salon de barbier dans l’entrée, puis il y avait un bar et la scène, il y avait même un traiteur avec des bouchées, il y avait du scotch. Tout était décoré, on avait mis des lumières, on avait barricadé les fenêtres avec des planches de bois. Je me souviens que la production avait vraiment tripé sur les efforts qu’on avait mis. On nous avait mis de l’avant et on a gagné notre semaine. C’est un peu là que ça a décollé, Les Charmants Salauds.

Myriam : Qu’est-ce que ça vous a apporté, concrètement, côté expérience?
Samuël : Être filmé, savoir que ça va passer à la télé. C’est surtout le fait qu’on était dans une heure de grande écoute, il y a eu des retombées, des corporatifs par après. Entre autres, on s’est mis à jouer tous les jeudis au Jack Saloon sur la Grande Allée. Ça nous a apporté beaucoup d’eau au moulin et une belle notoriété.

Myriam : Tu as aussi participé à La Voix en 2018 en solo, à quel moment as-tu décidé de t’inscrire?
Samuël : J’ai essayé plusieurs fois, après avoir participé à Faites comme chez vous et avoir vu toutes les belles retombées, c’est sûr que j’ai essayé de trouver d’autres choses du genre. La Voix en faisait partie. J’ai essayé deux ans, la première fois j’ai été refusé, la deuxième fois aussi, mais on m’a mis dans une salle pour remplir le questionnaire. La troisième fois, je ne voulais pas y aller, mais la production voulait que j’y aille. Je n’ai pas été pris encore. Donc je me suis dit que ça suffisait. La quatrième année, ils m’ont rappelé encore, en m’expliquant que c’était une histoire de profil et qu’ils aimeraient ça que je revienne. Je suis allé aux auditions, cette fois-ci ils m’ont pris. J’ai fait les auditions à l’aveugle. J’avais choisi Garou. Je me suis rendu presque au direct. J’ai été éliminé aux Chants de bataille. J’ai fait trois perfos dans le cadre de La Voix. Étonnamment, ça a été moins fort au niveau de l’exposure que Faites comme chez vous. C’est sûr que la notoriété était là quand même, mais j’étais dans la 6e saison. J’ai remarqué que ça avait moins fessé fort. Les Charmants Salauds, on était un groupe et un concept, les gens avaient aimé le concept et voulaient ça en corpo, tandis qu’à La Voix, c’est tellement moins personnalisé, tu choisis à peine les chansons. Ça a eu moins d’impact et de retombées par après.

Ça m’avait apporté beaucoup, car j’étais tanné de faire du cover, ça devenait comme un travail, une routine et j’étais blasé de ça. La Voix, ça m’avait forcé à me sortir de l’autopilote. Je me disais que j’allais passer à la télé, et tout le monde allait me voir, donc que ça serait le fun que ça me ressemble et que ça ressemble à ce que je veux faire par après. C’est à partir de là que je me suis regroundé et que je me suis dit que je devais composer mes chansons et qu’il fallait que j’arrête de faire semblant.

Myriam : La Voix t’a « précipité » dans la composition de chansons?
Samuël : Ça a été le coup de barre. S’il n’y avait pas eu ça, peut-être que ça serait venu aussi, mais autrement. J’étais dans des pantoufles, et ce n’est pas très bon ça, surtout en arts! (rires)

Myriam : Tu as lancé ton premier EP en mars, quelle a été la réception de l’album depuis?
Samuël : J’ai de bons commentaires. C’est sûr que dans le contexte de pandémie, je suis en autoproduction, c’est mon premier EP… l’exposure en temps de pandémie c’est un peu difficile à obtenir, tu ne peux pas faire la manchette contre le coronavirus (rires). C’est sûr que je ne m’attendais pas au début, quand j’ai parti le projet, à une pandémie. Quand l’album est finalement paru, je me sentais comme un gars qui venait de courir un marathon, mais n’étant pas un marathonien lui-même. J’étais excessivement fier de m’être rendu jusqu’au bout du processus, de l’avoir fait, de l’avoir fini, d’avoir des chansons, de les présenter, de les jouer, d’être fier. Évidemment, j’aurais aimé, si je fais le parallèle avec le marathonien, faire un meilleur temps. Avoir un coup de circuit, faire de la radio, etc., mais au-delà de ça, je suis excessivement fier de m’être rendu à la ligne d’arrivée.

Myriam : Tantôt, tu parlais de composition d’un deuxième album, es-tu en compo présentement?
Samuël : Je suis en train de planifier l’échéancier. Je suis plus dans le budget et l’échéancier, mais la compo s’en vient dans les prochaines semaines. J’ai déjà plusieurs chantiers de chansons d’entamés, c’est sûr qu’il y aura de nouvelles chansons dans les prochaines années. Je ne reviendrai pas en arrière, c’est ce que je veux faire!

Myriam : Si tu pouvais prendre ma place de journaliste pour une question, quelle question te poserais-tu, en y répondant?
Samuël : Quels artistes t’influencent le plus? Quels artistes écoutes-tu en ce moment?
L’artiste qui m’influence le plus, c’est difficile à dire, parce que j’en écoute beaucoup. En francophone, mon idole est Daniel Bélanger entre autres. Pour ce que j’écoute beaucoup en ce moment, j’ai vraiment tripé sur le dernier album de Matt Holubowski, Weird Ones. Celui de Patrick Watson aussi, Wave, je l’ai beaucoup écouté. L’avant-dernier de Half Moon Run aussi. Ça tourne beaucoup en ce moment. J’ai découvert un artiste qui me fait capoter, Bahamas, son album s’appelle Sad Hunk et je l’écoute sur repeat depuis un bout! Je trouve ça super bon, son dernier album.

 

1. Ton lecteur de musique plante sur une île déserte, tu peux seulement écouter une chanson, c’est laquelle?
  • Probablement que ça me prendrait quelque chose d’apaisant, vu la situation catastrophique! J’irais pour un Jack Johnson, Wasting Time
2. Ta chanson de rupture préférée?
  • BeyoncéSingle Ladies
3. Ta chanson d’amour préférée ?
  • Daniel BélangerLa Folie En Quatre
4. Un.e artiste que tu aimerais que les gens connaissent davantage ?
  • Idéalement moi, puis après je dirais Bahamas. C’est bon en Ta!
5. Si tu pouvais écouter un seul album pour l’année à venir, ce serait lequel?
  • Where the light is Surfaces, étonnamment! 
6. La chanson qui te rend le plus heureux.se ?
  • Je vais y aller avec Stayin’ Alive, parce que je ne peux m’empêcher de marcher à la Travolta quand ça part! haha
7. Un.e artiste / groupe qui t’inspire beaucoup ?
  • John Mayer
8. La chanson qui t’obsède en ce moment?
  • LowChet Faker
9. Une chanson que tu aimerais avoir écrite?
  • Low Chet Faker, parce que cette chanson m’obsède en ce moment. 

10. Ta chanson (à toi en tant qu’artiste) préférée?