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NOFX secoue le MTELUS

Un public déchaîné salue la performance des Californiens de NOFX

NOFX
photo officielle

Par : Cyriel Truchi-Tardivel

Voilà que les fans sont bouleversés. NOFX, le groupe punk californien, a annoncé il y a quelques semaines sur les réseaux sociaux, la fin du groupe. En pleine tournée nord-américaine, la nouvelle a fait l’effet d’une bombe dans la communauté punk du monde entier.

Il faut dire que l’année prochaine (2023), NOFX marquera au compteur 40 années de scène musicale. Fondé en 1983 par le trio de base Fat MikeErik Sandin et Eric Melvin, le groupe des Californiens de L.A. marquent la scène de l’époque. Son son est brut et pas vraiment travaillé, mais il se démarque et est vite estampillé « groupe le plus drôle du rock and roll ». Il est irrévérencieux et se moque ouvertement des autres groupes. Les années passent, les concerts et les albums s’enchaînent, des ajustements se font au sein du groupe le temps de trouver sa véritable identité. C’est en 1991 que le guitariste et trompettiste El Hefe vient s’ajouter, formant ainsi le quatuor NOFX qui aura un succès mondial retentissant.

C’est l’album « Punk in Drublic » qui marquera un véritable tournant. La jeunesse des années 90 tombe sous le charme de ces 4 artistes différents et drôles. Leur musique est un mélange de style : le punk bien sûr en première ligne, mais également des inspirations de reggae et de ska. Ils aiment faire des reprises dans un style autre et enjoué. Ils mélangent également les instruments comme des cuivres, du xylophone ou encore de l’accordéon.

À la fois plein d’humour et de second degré, NOFX n’en reste pas moins provocateur et engagé. Il n’hésite pas à dénoncer les dérives des politiques américaines, est fermement pour l’interdiction du droit du port d’arme à feu, contre toute forme de religion et prône un discours de tolérance sexuelle et raciale. Ses prises de position et son humour n’étant pas appréciés de tous, cela lui vaudra d’être exclu de la scène musicale américaine pendant quelque temps. Ce qui ne l’empêcha pas de partir en tournée en Europe, où il a toujours été accueilli avec une grande joie. Afin d’être plus libre, Fat Mike crée en 1990 le label de musique indépendant Fat Wreck Chords (prononcé « Fat Records ») qui regroupera de très nombreux artistes de la scène punk et indépendante américaine.

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photo officielle

Mais en cette nuit du 16 septembre 2022, il se peut que ce soit la dernière fois que le public puisse entendre et voir sur scène ce groupe mythique à Montréal.

La première partie de la soirée donne la place à 2 groupes montréalais. Pour commencer, le trio des jeunes et flamboyants « No Waves ». Trois jeunes hommes (guitare, basse et drum) qui ont baigné dans les grands classiques punk des années 80-90 et qui ressortent un son explosif. Ils ont de la présence sur scène. Le chanteur principal saute partout, et ses mouvements sont clairement inspirés du jeu de scène de grands artistes. C’est une ouverture percutante, qui entraîne le public dès les premières notes. Leur nom est à retenir, il est fort probable qu’ils fassent parler d’eux prochainement. Le deuxième groupe en ouverture est une grande déception. Le son est plus posé, on voit bien que les artistes n’ont plus l’âge de faire leur première scène, et pourtant. Le chanteur chante les yeux constamment les yeux fermés comme s’il craignait le public, la bassiste apporte une voix féminine, mais on peine à l’entendre. « The Last Miles » n’a pas fait une grande impression.

Qu’importe, le public est fébrile, NOFX entre en scène dans quelques instants…

Le « Time Warp » du culte « Rocky Horror Picture Show » retentit, le quatuor monte sur scène sous les acclamations de la foule. Pendant près de deux heures, ce sont les chansons phares du groupe qui s’enchaîneront, entrecoupées d’un nombre incalculable de blagues. L’humour est au coeur de l’identité de NOFX. Un humour pas toujours de bon goût, voulu spécialement pour toucher tous les sujets sensibles (religion, handicape, famille, culture…) et qui pourrait très facilement offusqué, voire choquer. Mais tout cela est intentionnel pour secouer les bien-pensants, car les membres du groupe sont des personnes humanistes et tolérantes à tous les niveaux.

Le public est en délire. La foule ondule, se pousse et se bouscule, tout n’est que transpiration et corps qui se percutent. La fosse fait l’effet d’une mer agitée sous le chant des musiciens. Au plus grand bonheur du groupe qui redouble d’amour, de riffs électrisants et de jeux de mots et autres calembours. Une fois n’est pas coutume, Fat Mike ira même jusqu’à déclarer son amour pour Montréal, et à affirmer que ce n’est pas leur dernière date ici. Le public essoufflé, épuisé, ruisselant est conquis et ravi.

Pour la tournée d’adieu en 2023, 40 ans, 40 dates, 40 villes en Amérique du Nord… il est à parier que Montréal sera une de leurs destinations privilégiées.

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