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Mon île, mon cœur : une lettre d’amour pour Montréal

Une ville unique

Photographe: Alexandre Galliez

Par Lucia Cassagnet

La compagnie de cirque Les 7 Doigts  avec France Film, en collaboration avec Montréal complètement cirque présentaient mercredi la première de leur dernière création, Mon île, mon cœur. Cette production de Shana Carroll et Anna Kichtchenko se déroule au Studio-Cabaret de l’Espace St-Denis.

Montréal, une ville francophone, mais aussi anglophone – et pourquoi pas ajouter allophone tant qu’à y être – c’est une ville qui regroupe. Les artistes du cirque, guidés à travers leurs mésaventures par Didier Lucien, ont écrit une histoire d’amour de jeunesse qui est en réalité une déclaration envers Montréal. C’est une note pour la ville qui accueille tout le monde et qui émerveille par ses particularités.

Montréal, tout simplement

Comment expliquer à Pablo, un immigrant de l’Argentine ce que signifie plate, smat, frette et coudonc sans avoir l’air de se moquer de lui? « Plate c’est le contraire de fun, smat c’est smart mais non, frette c’est froid mais plus que froid, et coudonc c’est quand tu poses une question sans attendre de réponse. » La salle éclate de rire lorsqu’on réalise l’absurdité du slang montréalais.

Avec un décor éparpillé autour des spectateurs, des plateformes de cirque et même un grand cercle de glace où l’une des artistes patine, le public assiste à une performance littéralement nez à nez avec les acrobates. Sur la scène principale il y a juste un escalier de métal en cercle, un des emblèmes les plus connus de notre architecture.

Construits à l’origine pour éviter que les familles de bonnes mœurs se fassent des ti’bisous en cachette, ces marches – remplies de plantes en été et assez dangereuses en hiver – sont aujourd’hui Montréal.

Photographe : Alexandre Galliez

Il y a les quatre saisons, les cônes, la bière Sainte-Ambroise, les vélos et les cafés. Les artistes nous ont transporté à travers un voyage dans les ruelles basé sur leurs propres expériences. Que ce soit après avoir déménagé dans la « grosse ville » depuis l’Abitibi, ou être venu depuis San Francisco, les artistes partagent tous leur ville. Notre ville.

La pièce est principalement en français, mais le fameux Bonjour, Hi, Français ou English ? est inévitable. La chanson chouchou du spectacle est chantée simultanément en français, anglais et espagnol, une habitude familière pour les habitants d’ici où on parle le franglish couramment.

Une expérience particulière

Mon île, mon cœur c’est du cirque, de la danse, de la musique live et de l’humour. Les formations visuelles et acrobatiques gardent le public accroché à la chaise. On se rend compte qu’on a arrêté de respirer lorsque les artistes virevoltent d’un bout à l’autre de la salle sans être accrochés à un fil de sécurité.

L’agilité et la créativité de l’équipe qui compose les 7 Doigts brille dans ce spectacle. Bien que les parties chantées ne soient pas excellentes, le premier rôle des artistes est le cirque, c’est donc bien vite pardonné. Le spectacle dure 2 heures et 20 minutes avec une entracte de 20 minutes.

L’œuvre est un récit commun de gens qui sont passés par Montréal et qui ne l’ont plus jamais quittée. Ils se sont retrouvés dans cette communauté qu’est notre ville. Le spectacle continue jusqu’au 16 octobre.

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