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Lumière sur Matt Holubowski

Holubowski ne vit plus de Solitudes!

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Photo officielle

Par : Matthy Laroche

Comme à toutes les années, le festival hivernal Montréal en lumière met de l’avant des artistes de renom ainsi que de nouvelles têtes d’affiche. C’est dans le cadre de la série Pleins feux sur la relève (en collaboration avec Bell) que le réservé Matt Holubowski a illuminé de son énergie tranquille la salle comble du Club Soda jeudi dernier. Une soirée riche en émotions qui n’a laissé personne indifférent. Retour sur sa rentrée montréalaise.

Thus Owls occupait la première partie du spectacle, le duo formé des mariés Simon (guitare) et Erika Angell (chant, clavier) compte déjà bien des années d’expérience dans leur valise et ça paraît! Qu’il s’agisse de l’incroyable voix envoûtante d’Erika ou bien des solos de guitare bien maintenus de Simon, nous avons affaire à de véritables passionnés. Ce n’est pas surprenant que ce groupe au style indie rock s’allie très bien au style folk que l’on connaît d’Holubowski. D’ailleurs, ce dernier s’est même immiscé le temps d’un morceau en tant que choriste, ce qui nous montre leur grande chimie. Le public attentif n’avait nul autre choix que de se laisser transporter dans leur monde tantôt mélancolique, tantôt songeur… parfois même bouleversant. Juste leur interprétation de Wicked Games de Chris Isaak suffisait à nous apercevoir de leur talent inné.

Matt Holubowski ne cadre pas dans un format conventionnel, pour notre plus grand bonheur. Son style folk qui n’est pas sans rappeler celui de Patrick Watson, qu’il considère comme une grande inspiration, est un véritable vent de fraîcheur pour le Québec. Deux albums à son actif, le jeune chanteur de 28 ans nous a montré une fois de plus toute l’étendue de son talent avec ses textes matures et poétiques. Accompagné de ses musiciens, dont Simon Angell à la guitare et Marianne Houle au violoncelle, le spectacle démarre en force avec Exhale/Inhale et son single radio The King, tirées de son deuxième album, Solitudes. Il prend le temps, à quelques reprises durant le spectacle, de s’adresser à son public expliquant l’histoire derrière certaines de ses chansons. Troquant sa guitare contre son ukulélé pour rendre la prochaine chanson un peu plus joyeuse qu’elle ne l’est en réalité, The Foly of Pretending, il raconte que derrière nos photos Instagram de voyages paradisiaques se cachent les petites ruelles sombres, les coins sales dont nous n’avons souvent pas trop conscience. Touché par les événements récents qui sévissent en Syrie, le chanteur a fait appel à notre ouverture d’esprit, car tout ce que veulent les migrants qui viennent s’établir au Québec c’est « d’une maison qui n’explosera pas », avec A Home That Won’t Explode, toujours au ukulélé.

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(Photo prise au lancement de Solitudes)
©Véronyc Vachon/MatTV.ca

Le chanteur nous confie qu’à l’époque de l’écriture de son premier album, il se sentait comme un vieil homme, mais que, six ans plus tard, avec la sortie de son deuxième opus et avec tout l’amour du public et des changements majeurs dans sa vie, il se sentait beaucoup plus jeune qu’à l’époque où il a commencé, à 22 ans. Même si l’éclairage n’a pas été mis de l’avant (voire plutôt faible), nous avons pu nous concentrer sur le contenu des paroles, incompréhensibles à certains moments, mais somme tout très pardonnable pour l’ensemble de l’oeuvre. Holubowski poursuit avec quelques chansons telles que Face to Face, L’imposteur, Sweet Surreal, ainsi qu’un agréable duo avec Erika Angell, Dawn, She Woke Me.

Il ne faut pas passer sous silence la très grande générosité qu’il accorde à son public en les remerciant au passage de leur présence et de leur amour porté à son égard. Holubowski possède une voix qui rassure, une voix qu’on écoute en étant dans nos pensées, une voix qui semble avoir tout vu, tout vécu, malgré son jeune âge. Préférant terminer son spectacle sur une note plus calme, sa pièce Solitudes est de circonstance, nous laissant quitter la salle de spectacle le baume au cœur.

Holubowski possède indéniablement un charme qui nous fait craquer, littéralement. Je vous invite cordialement à écouter ses chansons, à vous procurer ses albums et même à assister à l’un de ses concerts. www.mattholubowski.com/

Texte révisé par : Marie-Eve Brisebois