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Les Vulgaires Machins

Quand le punkrock envahit la ville.

©Maryse Phaneuf/MatTv.ca

Par: Ariane Coutu-Perrault

Mardi soir dernier, les fans du groupe mythique du punkrock québécois ont vu leur patience récompensée. Les Vulgaires Machins qui avaient pris une très longue pause sont remontés sur scène devant une foule qui remplissait le parterre du Quartier des Spectacles. Ils ont commencé en force avec leur classique je fais de la poudre, mais avec un trio de Mariachis pour souligner leur grand retour. Reconnu.e pour leurs propos engagés de dénonciation, parfois dans un cynisme humoristique, ce coup d’envoi leur collait bien à la peau. Ils ont enchaîné avec leurs plus récentes chansons, datant de l’album Requiem pour les sourds, sorti en 2010, qui ne fait pas l’unanimité chez les fans, surtout les plus vieux.

Ils redouble d’énergie avec des chansons plus emblématiques de leur carrière telle que Dieu se pique, comme une brique, un vote de moins, tirées de l’album aimer le mal, sorti il y a déjà plus de 15 ans. Ces chansons revendicatrices sont malheureusement toujours d’actualité. Ils n’ont évidemment pas passé à côté de cette tribune pour lancer des messages politisés, comme transmettent la grande majorité de leurs chansons. Ils ont avoué s’être ennuyés du PunkRock, et qu’après avoir calmé les autres, ils avaient eu, à leur tour, besoin de se calmer. Sans succès, ils reviennent toujours aussi fâché-e-s, en ayant autant « la chienne » mais surtout en réalisant qu’ils sont fièr-e-s de faire du Punk Rock, et surtout avec une femme au sein des rangs. Ils soulignent plusieurs formes de désobéissance civile, remercient tous les gens oppressés de se tenir debout, de parler fort, de faire avancer les causes sociales. « Merci à Catherine Dorion de foutre la marde à l’assemblée ».

Marie-Ève Roy et Guillaume Beauregard, ayant tous deux sorti récemment un album solo et présentant ces projets aux Francos, se permettent d’être baveux l’une et l’autre. Ils font aussi une blague référent au saxophone, taquinant ainsi les fans qui voudraient entendre Petit Patapon, une de leurs rares chansons avec un instrument à vent. Ils ont joué principalement des chansons des 3 derniers albums, ce qui créait un manque d’unité, de rythme et d’énergie par moment.  Ils sont resté-e-s fidèles à eux-mêmes puisqu’ils semblent s’identifier plus au dernier album. Cela créait un spectacle plutôt prévisible sans »bonbon » pour les fans les plus mordu-e-s, bien qu’ils aient joué La rue Déragon. Ils avaient cependant, pour l’occasion, un 3e guitariste qui n’apportait franchement rien au quatuor. L’une des forces des Vulgaires Machins est les enivrantes harmonies de voix de Marie-Ève et Guillaume. L’ajout d’une 3e voix venait donc casser cette magie naturelle qui se produit lorsque leurs voix viennent normalement se compléter à merveille.

Bien qu’ils ont vieilli et que le public n’a peut-être pas entendu ce qu’il désirait, ils sont encore de très bons musiciens qui ont toujours le cœur au punk.

Crédit photo : ©Maryse Phaneuf/MatTv.ca