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Les refusés se paient un gala au Zoofest

Rien à envier aux galas Juste pour rire!

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©Myriam Frenette/ZOOFEST

Par : Marie-Claude Lessard

Lise Dion, François Morency, Laurent Paquin, Maxim Martin, Martin Petit, André Sauvé et Rachid Badouri doivent tous leur succès commercial en humour grâce à quatre petits mots : Galas Juste Pour Rire. Moins précurseurs aujourd’hui sur l’ascension fulgurante de nouvelles étoiles (Après tout, Marianna Mazza et Phil Roy ont fait leur marque bien avant de fouler la scène Wilfrid-Pelletier), ils demeurent néanmoins hautement influents sur la carrière (et la viabilité) d’un humoriste. C’est pourquoi il y a encore peu d’élus et beaucoup de rejets. Cela ne signifie pas pour autant que les refusés manquent de talent, bien au contraire. Probablement par souci de prudence et de conservatisme, les Galas ne font pas profiter leur tribune à une relève plus audacieuse et irrévérencieuse. Qu’à cela ne tienne! Nos immatures préférés ont décidé de ne pas bouder notre plaisir (et le leur) en offrant une seconde édition du Gala des refusés! Unissant 7 humoristes venus présenter un numéro de leur choix (pas nécessairement celui joué en audition), ce gala n’a absolument rien à envier à ceux produits par Gilbert Rozon.

À l’affiche les 15, 16, 21 et 22 juillet à la Salle Ludger-Duvernay du Monument-National, le spectacle diffère chaque soir. L’animateur, lui, reste le même.  Jay Du Temple a brillamment mené la première représentation du gala. Fier de ses invités et amis magnifiquement vêtus pour l’occasion, il ne tarissait pas d’éloges quand venait le temps de les introduire et promouvoir leurs autres projets respectifs. Les numéros, même s’ils ne possédaient pas de fil conducteur, s’enchainaient en parfaite harmonie. En guise d’ouverture, Du Temple, qui s’impose de plus en plus sur la scène humoristique québécoise, a raconté un point positif relié à sa nouvelle vie de ‘vedette’ : rencontrer des célébrités. On a alors appris que, lors de l’after party du dernier Gala Artis, il a mangé des huitres avec ses idoles de jeunesse Claude Legault et Réal Bossé, et que ce dernier lui a dit qu’il aime son matériel! Une entrée en matière tout à fait charmante qui a bien mis la table pour le plus que sympathique Dave Morgan venu parler de son père adoptif. La scène dépouillée de tout décor a ensuite accueilli le fascinant Roman Frayssinet, un Français dans la vingtaine habitant au Québec. Son numéro complètement éclaté et hilarant s’attarde sur les diverses propriétés que peut prendre le mot . D’ailleurs, Roman présentera son spectacle intitulé au Zoofest du 21 au 26 juillet. Si l’on se fie aux applaudissements chaleureux du public, ces spectacles risquent d’attirer bien des curieux…

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©Myriam Frenette/ZOOFEST

Coup de cœur des médias lors de la précédente édition du Zoofest grâce à son spectacle Catapulte à marde, qui sera de nouveau présenté  jusqu’au 23 juillet, Fred Dubé a proposé un segment engagé à la fois drôle, brillant et hautement réfléchi traitant de la gauche. Il a expliqué avec doigté la différence entre la gauche et l’extrême gauche selon les médias. Il est un peu ironique que ce numéro ne fasse pas partie de la programmation du Gala Juste Pour Rire Gauche vs Droite animé par Guy Nantel et Guillaume Wagner. Peut-être parce qu’il est trop vrai… Dans un tout autre registre, Ben Lefebvre s’est amené avec un numéro sur Tinder qui figure d’ailleurs dans son excellent spectacle Lhomme et la bête. Le langage coloré de l’humoriste a divisé la salle, certains spectateurs riant à gorge déployée alors que d’autres restaient de marbre.

Un des préférés des jeunes depuis qu’il joue dans la série Med diffusé sur Vrak, l’humoriste Medhi Bousaidan est justement venu relater avec candeur et légèreté les désagréments reliés à son statut de vedette jeunesse (devoir choisir plus attentivement les endroits qu’il fréquente et surveiller les mots qu’il emploie…). Le numéro a semblé bien plaire à la foule. Pour clore la soirée, Simon Delisle, qui proposera une nouvelle version de son spectacle Avaler la pilule  au Zoofest jusqu’au 24 juillet, a abordé avec finesse la cyberintimidation. Il a fusionné très rapidement avec son public.

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©Myriam Frenette/ZOOFEST

Bref, ce gala des refusés pourrait facilement être prolongé d’une heure pour faire connaître d’autres humoristes de la relève fort prometteurs. Avec l’accueil de cette année, pas de doute que le public serait au rendez-vous pour une troisième édition!

Texte révisé par : Louise Bonneau