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Le retour de Half Moon Run à l’OSM

Une soirée peu classique

L'OSM avec le band Half Moon Run
Crédit photo : Antoine Saito

Par Lucia Cassagnet

Cette semaine, l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM) nous offre des spectacles différents de son registre classique habituel. Accompagnés du groupe de indie rock Half Moon Run, les musiciens de l’OSM et le chef Adam Johnson nous dévoilent Le retour de Half Moon Run à l’OSM.

Authentiquement montréalais, le groupe qui a élu domicile dans la métropole depuis 2009, était visiblement fébrile d’être de retour sur la scène de la Maison symphonique huit ans après un premier essai.

Devon Portielje, Conner Molander et Dylan Philips, des canadiens de la Colombie-Britannique et de l’Ontario, nous ont offert une soirée mémorable.

On a eu droit à des chansons des différents albums depuis leurs débuts jusqu’au dernier, naviguant les étapes artistiques du groupe.

Devon Portielje avec l'OSM
Crédit photo : Antoine Saito

Half Moon Run, qui joue à la base énormément avec les sonorités en introduisant divers instruments dans leurs harmonies, a trouvé un nouveau terrain de jeu avec les possibilités qu’offre un orchestre.

Six chanteuses (trois sopranos et trois altos) se sont joint à la performance, en ajoutant un élément presqu’angélique par moments. Leurs passages intermittents élevaient les refrains de certaines chansons, comme « She wants to know » à un niveau du registre fantastique.

Des arrangements brillants

Adam Johson dirige l'OSM et Half Moon Run
Crédit photo : Antoine Saito

Ce n’était pas seulement les ajouts vocaux qui ont touché le public. Les arrangements inattendus des violons, lors des chansons où à l’origine c’est un autre instrument qui brille, a pris par surprise la salle entière.

« Grow into love », une ballade amoureuse déjà très populaire, a pris une autre dimension avec l’ajout des trompettes de l’OSM.

Lors de « Call me in the aftertoon », Devon Portielje (chant) a invité les gens à se joindre à lui pour le refrain. Le temps de quelques notes, c’est la salle au complet qui participait au spectacle sous la direction de Johnson.

Conner Molander avec l'OSM
Crédit photo : Antoine Saito

Le public, d’ailleurs, a eu beaucoup de misère à rester assis et en silence durant le concert. Les fans de Half Moon Run assistent à leurs spectacles en sachant qu’ils vont sauter, crier, danser, chanter, vivre l’expérience de manière très physique. Lorsqu’on est devant l’OSM, il faut savoir rester assis et en silence entre les chansons pour entendre les notes finales en decrescendo et surtout, les transitions créatives qui nous amènent d’une chanson à une autre sans jamais arrêter la musique.

Une soirée solennelle

La solemnité de cette rencontre musicale était évidente autant de la part de l’OSM que de Half Moon Run. Dylan Philips (batterie) a partagé, avec le souffle lourd en émotions, qu’il s’agissait « d’une soirée très importante dans [leurs] vies, [leurs] carrières. »

Dylan Phillips avec l'OSM
Crédit photo : Antoine Saito

La conception des éclairages, dirigé par Arnaud Belley-Ferris, amenait une ambiance sombre et émotive, très proche de l’essence musicale du groupe.

Après un tonnerre d’applaudissements, durant lequel Half Moon Run est sorti et revenu plusieurs fois sur la scène, on a reçu en cadeau une interprétation « acapella » (avec l’OSM et seulement les voix du groupe – et non leurs instruments aussi) de « The sun leads me on. »

Émouvante, douce, lourde à porter, remplie de douleur et d’espoir, leur dernière chanson a su clore la soirée sur le souffle coupé d’un public qui était soudainement encore plus en amour avec le band.

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