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Le Premier Gala de l’ADISQ 2019

Charles Richard-Hamelin, La renarde et Les Louanges à égalité avec deux trophées chaque

©Maryse Phaneuf/MatTv.ca

Par : Myriam Bercier

Mercredi le 23 octobre 2019 a eu lieu le Premier Gala de l’ADISQ au MTelus, animé par nul autre que Pierre Lapointe. Ce dernier a d’ailleurs ouvert la soirée de manière spectaculaire en offrant une performance alliant lui, Vovoïd et Éric Lapointe, dans un alliage de styles des plus surprenant.

Évidemment, qui dit gala dit remise de prix. Celui-ci n’y a pas fait exception. J’ai pu m’entretenir avec (presque) tou.te.s les gagnant.e.s et je leur ai posé une question bien simple : « Qu’est-ce qui te rend le plus fier.e d’avoir gagné ce trophée?» Voici les gagnant.e.s et leurs réponses (lorsque j’ai réussi à leur parler) :

Meilleur vendeur : Ginette Reno avec son album À Jamais.

Vidéoclip de l’année : Alaclair Ensemble avec son clip La Famille :
«C’est le travail d’équipe; le clip, non seulement s’appelle La famille, mais il aurait pu ne pas être un travail d’équipe right? Mais c’est vraiment un travail d’équipe, ça représente bien le fond et la forme, c’est de ça qu’on est fier; que ça représente l’esprit familial de la chanson, c’est un clip approprié pour ce qu’on essayait de dire sur la toune, donc le monde a vibé qu’on ait fait ça avec un proche collaborateur qui est littéralement un membre de la famille, y’a de l’autoréférentialisme total dans tout ça.»

Album rock de l’année : Éric Lapointe avec Délivrance
Album DVD Jeunesse : La course des tuques, artistes variés.

Spectacle interprète : La Renarde, sur les traces de Pauline Julien :
Album réinterprétation : La Renarde, sur les traces de Pauline Julien :

Ines Talbi : «les prix c’est tellement absurde, il ne faut jamais s’asseoir là-dessus, on ne veut jamais faire un projet pour ça parce que ce serait trop déprimant; on est tellement plein et on le mérite tous. Recevoir ça de ses pairs, ça donne tellement une belle chaleur et un beau coup de pied pour continuer en fait, mais juste avoir l’impression d’être dans la discussion et de ne pas faire ça pour rien et de savoir que mes collègues, mes confrères mes consœurs aient apprécié mon travail, pour moi c’est extrêmement valorisant.»

Album traditionnel : Notre album solo — Le Vent du Nord et De Temps Antan

Classique orchestre Grand ensemble : Chopin : concertos 1 et 2 — Charles Richard-Hamelin, Orchestres Symphonique de Montréal, Kent Nagano
Classique petit ensemble : Beethoven : Sonates pour violon et pour piano no.6, 7 et 8 — Andrew Wan et Charles Richard-Hamelin :

«Le fait d’avoir gagné les deux ça me surprend beaucoup parce que quand tu es nommé deux fois tu te dis «bon, j’ai plus de chance d’en avoir un que si j’étais nommé juste une fois» mais avoir les deux, c’est une belle fleur que l’industrie me donne. En classique, on est un peu comme le mouton noir ici, c’est comme si je suis dans un party dans lequel je ne me sens pas tant invité, mais c’est un bel honneur. J’en avais déjà deux, donc c’est le fun d’en avoir deux de plus dans ma collection. C’est toujours agréable d’être ici.»

Album jazz : Dominique Fils-Aimé, avec son album Stay tuned!:
«Ce qui me rend le plus fière d’avoir gagné c’est que quand j’étais jeune je n’aurais jamais pensé que j’aurais une place sur cette scène, puis de me rendre compte que j’ai plus qu’une place. Les gens m’accueillent, n’importe qui qui est différent est bienvenu et ça donne de l’espoir en fait.»

Album instrumental : Alexandra Stréliski, avec son album INSCAPE : 

«Ça me rend fière parce qu’on a travaillé très fort. Moi je suis l’artiste visible en avant, mais en arrière il y a toute une équipe et ça me rend fière de tout le monde qui ont participé à cet album-là. Ça me rend fière que les gens aient autant adopté mon album et qu’on ait transgressé la frontière de la musique instrumentale.»

Album country : Paul Daraîche, avec son album Ma maison favorite :

«C’est parce que c’est l’album avec mes enfants. J’en suis fier au bout. Ce n’est pas mon premier Félix, mais celui-là est particulier. C’était une idée qu’on avait et on n’était pas tous d’accord. On en a discuté beaucoup puis on voulait, on voulait pas. Finalement on a décidé de le faire et c’était une bonne idée, c’était une réussite. C’est un grand succès l’ADISQ et les spectacles aussi. Ça veut beaucoup dire ce trophée-là.»

Musique électronique : Millimetrik, avec son album Make It Last Forever :

«16 ans d’efforts récompensés. L’industrie me donne un tape dans le dos. Même si je ne l’avais pas eu j’aurais continué, mais elle me fait vraiment du bien.»

Spectacle humour : Simon Leblanc, avec son spectacle Malade :

«On fait notre métier au jour le jour dans les salles alors on ne sait pas comment l’industrie perçoit ce que nous autres on fait. C’est le fun de voir que l’industrie aime ce qu’on fait, mais le plus beau trophée c’est d’avoir la chance de faire notre métier et que les gens se déplacent au spectacle. J’aime ça aussi avoir ça, mais pour moi c’est pas central. C’est une cerise sur le sunday qui est déjà excellent sans la cerise.»

Album anglophone :  Jesse Mac Cormack, avec son album Now :

«Je suis juste content. Ça me fait plaisir. Peu importe quand quelqu’un te dit qu’il aime ta musique, ça fait du bien, mais là, c’est comme s’il y avait plein de monde qui me disait en même temps qu’ils aimait ma musique. Ça me fait plaisir fois cent.»

Spectacle anglophone : Deception Bay — Milk & Bone 

Artiste s’étant le plus illustré hors Québec : Hubert Lenoir :
«J’ai  vraiment été hors Québec pour vrai dans la dernière année donc le fait que cette action-là soit illustrée c’est vraiment hot, dans le sens que c’est un point culminant.»

 

Album alternatif : Les Louanges, avec son album La nuit est une panthère:
Choix de la critique : Les Louanges, avec son album La nuit est une panthère:

«Ça donne un peu de crédibilité les trophées et de passer à la télévision. Tu as l’impression de faire partie de la gang un peu, et de la gang un peu plus sélecte j’ai l’impression. Mais après ça, il va y avoir d’autres trophées l’année prochaine, tant que les gens écoutent la musique, viennent voir les spectacles moi ça reste ça mon but premier».

Album musique du monde : Wesli, avec son album Rapadou Kreyol :

«Ce prix-là m’a affirmé vraiment que je fais le bon choix de venir ici au Québec parce que je cherchais vraiment une place où je pouvais être moi-même, que ma culture serait valorisée comme si j’étais chez moi. Aujourd’hui, c’est pour moi une affirmation de mon appartenance québécoise.»

Album autres langues : Elisapie, avec son album The Ballad of the Runaway Girl :

«De pouvoir partager cette notion de autre langue c’est quand même un drôle de truc. J’ai l’impression que les gens chez nous étaient là pour célébrer avec moi. Honorer ces gens-là qui m’ont inspiré. Mon oncle fait de la musique depuis très longtemps alors pour moi c’est une sorte d’hommage pour eux.»

J’ai pu aussi m’entretenir avec Pierre Lapointe, et je lui ai demandé ce qui le rendait le plus fier de l’animation de son gala. Voici sa réponse : «Ce qui me rend le plus fier déjà c’est que j’ai eu du fun et j’étais stressé, j’ai travaillé beaucoup puis mon but premier c’était de me sentir aussi à l’aise et d’avoir autant de fun dans un contexte télévisuel que quand je suis sur scène dans mes spectacles. Et puis là, j’ai réussi. L’ADISQ m’a donné assez de liberté, et j’ai travaillé les textes, on a fait quelque chose de juste assez naturel, et bon je me sens un peu chez nous ici je pense que c’est ce qui me rend le plus fier»

Crédit photo : ©Maryse Phaneuf/MatTv.ca