Felt est dans les bacs depuis le 02 mars
© Site officiel Secret City Records
Par : Mathias Chevalier
Le groupe montréalais Suuns s’est produit sur la scène du National, le 09 mars dernier, pour le lancement de son quatrième album, Felt. Verdict? Autant dire que l’alchimie entre la musique, le décor et le public aurait été parfaite si le volume sonore n’avait pas été quelque peu exagéré pendant une grande partie du spectacle.
Sur le coup de 21 h, c’est d’abord le groupe Security qui a pris la scène, enchaînant «covers» et compositions originales dans un style répétitif et rugueux, aussi qualifié de «Psychedelic Industrial» par les membres de ce duo composé d’Anna Arrobas (guitare et vocalises) et d’Élie BF (basse et programmation rythmique).
Dès qu’il s’agit de qualifier le volume sonore d’un spectacle, il y a «fort» et «fort». Pendant toute la première partie, le son était si assourdissant que j’ai été contraint de me boucher les oreilles, au risque de gommer définitivement les quelques subtilités mélodiques qui se dégageait ça et là entre les accords saturés et les basses assommantes.
© Suuns
Ensuite, Suuns a pris la relève. Le son était revenu à un niveau correct – ou était-ce mes tympans qui avaient définitivement rendu l’âme? Quoi qu’il en soit, le quatuor est monté sur scène pour présenter les chansons de son dernier album, devant un parterre de spectateurs avides de nouveauté.
En terme de style, ils ont réussi la chose la plus difficile en musique : trouver une empreinte artistique propre. Que ce soit du point de vue rythmique, harmonique ou mélodique, une teinte particulière se dégage de tous leurs morceaux. Le travail en amont est manifeste.
Pas étonnant que Ben Shemie, le leader du groupe, ait composé un opéra pendant sa maitrise en musique contemporaine! J’aimerais pouvoir les comparer à d’autres groupes inclassables tels que Ektroverde, ou encore Jaga Jazzist, mais rien n’y fait : Suuns, c’est Suuns et rien d’autre que Suuns.
Texte révisé par : Nabila Chabane