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Lancement d’album pour Jeffrey Piton

Blind séduit et illumine

© Véronyc Vachon/MatTv.ca

Par : Christian Gaulin

C’est jeudi soir au Ministère, une petite salle sombre mais très conviviale, que Jeffrey Piton lançait son deuxième album studio de chansons originales. Je vous avoue bien humblement que je ne connaissais l’artiste que de nom, ne connaissant pas du tout sa musique. Je suis allé afin de rendre service à ma rédactrice en chef qui souhaitait qu’on couvre ce lancement. Encore une fois, c’est une belle découverte qui m’a frappé de plein fouet!

Après nous avoir offert en 2015 l’opus La transition, un album complètement en français et des albums EP, l’auteur-compositeur-interprète débarque avec son album tout droit sorti du four, Blind, un cd de pièces majoritairement en anglais et comptant deux titres en français. Son nom plutôt singulier vous dit peut-être quelque chose? C’est fort possible car le jeune homme a participé à la 1ère saison de La Voix en 2013. Mais on ne s’éternisera pas là-dessus car bien de l’eau a coulé sous les ponts depuis ce temps.

C’est dans une ambiance chaleureuse et un décor feutré de style cabane en bois et et un éclairage tamisé que le jeune artiste nous a reçu. Il nous a offert une prestation de 17 chansons, segmentée en deux parties: un premier set en solo où il reprend des pièces qu’il a interprétées dans le passé et de d’autres répertoires, une introduction qui se veut toute en douceur et très acoustique. Il reprend entre autre magnifiquement la pièce To Love Somebody des Bee Gees, adaptée à sa sauce.

Après 6 chansons, son band le rejoint sur scène pour la 2e partie du spectacle, soit la présentation de l’album Blind, aux sonorités «indie folk». Hein? C’est quoi, ça? L’indie folk est un genre musical ayant émergé dans les années 1990 par des musiciens du rock indépendant, inspiré par le folk et le country. Le genre entremêle les mélodies du rock indépendant aux sons acoustiques de la musique folk contemporaine. Avec une cadence plus rythmée, l’artiste et ses 3 musiciens enfilent les pièces Pulse, Mahogany Heart, Panorama (une chanson en français), Bricoler (de l’album La transition), Californie (une 2e chanson en français), What I Know You Are (une pièce qui parle de son frère), A Place To Call Home (la 1ère chanson qu’il a écrit pour cet album), All Of My Friends (une pièce tirée de son album EP Après le déluge, après le froid et Why Can’t They. Le groupe revient pour un rappel et interprète On My Own et Blind (la pièce titre de l’album). Comme la tradition le veut, je vous révèle mon coup de coeur de l’album: Why Can’t They, pour son rythme accrocheur et le sourire qu’elle dégage.

Blind est un album souriant et entraînant qui saura vous séduire, un «feel happy», du gros bonheur pour les oreilles qui saura illuminer vos journées, belles et moins belles…

Un peu avant le spectacle, j’ai eu le privilège de m’entretenir brièvement avec Jeffrey Piton sur la sortie de l’album Blind, un gars fort sympathique.

Jeffrey, tu nous arrives avec un album en anglais, Blind, après ton 1er album studio paru en 2015 qui était entièrement en français. Pourquoi avoir opté pour un album en anglais? En fait, pour moi c’est un retour aux sources car toute mon adolescence, j’ai écouté de la musique en anglais, des bands comme Coldplay et Radiohead qui m’ont beaucoup influencé et inspiré. Je composais qu’en anglais aussi. C’est lors de mon passage à La Voix que j’ai eu la piqure de travailler en français. C’est de là qu’est arrivé mon album La transition, uniquement en français, et j’ai vraiment aimé ça. Pour cet album-ci, je suis retourné à l’anglais car c’est naturel pour moi, mais j’ai quand même gardé 2 chansons en français sur l’album parce que j’aime aussi travailler en français et parce qu’on est au Québec et c’est le fun de pouvoir travailler dans les deux langues.

As-tu autant de facilité à travailler dans les 2 langues ou s’il y en a une qui te donne plus de fil à retordre? J’ai plus de difficulté à travailler en français parce que je l’ai fait moins souvent. C’est comme un autre monde. Le phrasé, la façon d’écrire et d’aller chercher les notes… c’est tellement pas pareil. C’est une autre écriture complètement. C’est confortable pour moi d’écrire en anglais, mais le français m’amène un beau petit challenge. Mais quand on est capable de faire une belle chanson qu’on aime, c’est vraiment le fun!

Blind est sorti le 3 mai dernier. Est-ce que c’est un style musical différent ou si c’est du Jeffrey Piton que les gens connaissent et apprécient? Ça ressemble pas mal à ce que je fais d’habitude. La grosse différence pour cet album-là est que j’ai opté pour des instruments qui sont plus organiques, un peu plus traditionnel comme la guitare acoustique, la basse, le drum et la guitare électrique. J’ai vécu une situation particulière avec mon album d’avant car il y avait plusieurs instruments que je ne joue pas vraiment comme les synthétiseurs et le piano et ça m’a amené des problèmes en spectacle, car les pièces ne ressemblaient plus vraiment à celles de l’album. Lorsque les gens achetaient mon cd, je les avertissais de ne pas faire le saut… Donc je suis revenu avec des sons qui se reproduisent bien de show et que je maîtrise mieux que d’autres…

Le monde de la musique a beaucoup changé depuis 15 ans. Tu trouves ça difficile de faire de la musique en 2019? Ben, honnêtement, moi je trouve ça le fun. Je le fais parce que j’aime ça. Je pense qu’il ne faut pas trop se faire d’attentes. Il y a beaucoup de monde, il y a beaucoup de médias, il y a plusieurs façons de distribuer notre musique, plus que jamais. L’important c’est de toujours avoir du plaisir et de rester fidèle à soi-même, alors on ne peut qu’être agréablement surpris quand il y a des belles choses qui arrivent.

La question tranchante : quelle est ta pièce coup de cœur sur ton album? C’est la chanson Blind, la pièce-titre de l’album. Parfois, on entre en studio et on dirait qu’il y a des chansons où tout est facile, comme si le casse-tête était déjà tout résolu. Ça a été le cas avec cette chanson-là, je me suis moins battu pour l’amener au résultat que je voulais. On l’a juste jouée et c’était ça…

Pour en savoir davantage sur l’artiste, visitez son site web et sa page Facebook.

Crédit photo : © Véronyc Vachon/MatTv.ca