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La majestueuse symphonie Jupiter de Mozart

On fait briller les cordes frottées

Kevin Chan avec l'OSM
Crédit photo : Anne-Laure Lechat

Par Lucia Cassagnet

Jeudi soir, l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM) nous présentait la dernière pièce dans la programmation du Festival Mozart.

La majestueuse symphonie Jupiter, connue sous le nom de la symphonie du dieu des dieux, a clos le bal classique du printemps en l’honneur de Wolfgang Amadeus Mozart.

L’histoire de cette oeuvre nous dévoile qu’elle est une des premières dans l’histoire de la musique à avoir été écrite par pur désir du compositeur, et non sur une commande comme c’était le cas à l’époque.

En connaissant ce détail, on se rend compte que Mozart aimait réellement la musique.

Cette pièce, douce et forte à la fois, avec des respirations momentanées entre les changements d’émotion, met de l’avant la beauté des instruments à cordes frottées.

Divisée en quatre mouvements, la pièce nous promène à travers différentes sections. Certaines, plus douces, nous rappellent une faune et une flore qui vit en tranquilité. La beauté innée de la nature lorsqu’elle est calme et docile.

Il ne faut pas oublier, toutefois, que l’oeuvre est nommée après Jupiter, le dieu des cieux, de la terre, et surtout, du tonnerre.

Et tonnerre, il y en a eu.

Le fils de Mozart considérait le dernier mouvement, molto allegro, comme le plus grand accomplissement de la musique instrumentale.

Et laissez-moi vous dire, il n’avait peut-être pas complètement raison, mais il n’avait pas non plus complètement tort.

Le brillantissime chef d’orchestre, Rafael Payare, paraissait être autant en amour avec la musique que doit l’avoir été le compositeur.

À le voir diriger son orchestre de manière si habile, pleinement donné à l’oeuvre, il est difficile de ne pas se concentrer sur celui qui est debout au milieu de la scène et d’où semblent jaillir tous les sons qui virevoltent dans tous les recoins de la Maison symphonique.

Vraiment, ce fut une des soirées dans la programmation 2024-2025 où le chef a particulièrement brillé.

Les musiciens, quant à eux, ont su (sans surprise) égaliser la grandeur du compositeur et de leur chef.

Propulsée par des applaudissements inattendus entre les mouvements, l’OSM a délivré le molto allegro comme si c’était leur dernière représentation à vie.

Les yeux ciblant les notes devant eux, l’exécution des mains savantes des musiciens était impeccable.

Parmi l’équipe régulière de l’OSM, on retrouvait en particulier cette soirée Florence Laurain à la flûte, Richard Zheng au violon, Joseph Burke à l’alto et Sophie van der Sloot au violoncelle.

La première partie a mis de l’avant le pianiste renommé Kevin Chan.

Débutant seul sur la scène avec Fantaisie pour piano seul en do mineur, il a enchaîné avec l’orchestre pour nous offrir le Concerto pour piano numéro 27, les deux de Mozart.

En harmonie avec l’OSM, celui qui a commencé à étudier le piano à cinq ans à peine a su délivrer une performance qui a donné le ton au reste de la soirée.

Crédit photo de couverture : Antoine Saito

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