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La chronique littéraire : Treize à table

La gourmandise et la littérature à l’honneur

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© pieuvre.ca

Par : Johanne Mathieu

Cette semaine, le collectif Treize à table, sous la direction de Chrystine Brouillet et de Geneviève Lefebvre (Druide), a réuni treize talents littéraires sous un même thème : la nourriture.

Compote de chicoutés de la Romaine, marmelade et rhubarbe de l’île d’Orléans, travers de porc caramélisés, macaroni au fromage, tarte aux pommes… Que l’on soit réunis lors d’un repas familial ou à une table d’un chic restaurant, la nourriture, si elle est un bonheur, un pur plaisir pour les papilles, n’est pas que ça. Québécoise, française, italienne ou arménienne, la nourriture a souvent un effet de réconfort, elle peut avoir un fort pouvoir de séduction, et souvent, elle ravive bien des souvenirs. Elle est rassembleuse, tisse des liens solides et serrés ou nous révèle à nous-mêmes. Elle révèle parfois beaucoup plus que tout autre chose sur la nature humaine, les sentiments et les émotions. Treize à table convie ses lecteurs à célébrer la gourmandise, la littérature, l’amitié, la famille… et la vie. Des œuvres de Michel Marc Bouchard, Chrystine Brouillet, Geneviève Brouillette, Rafaële Germain, Patrice Godin, Michel Jean, Samuel Larochelle, Geneviève Lefebvre, François Lefebvre, Annie L’Italien, Ian Manook, Michèle Plomer et Erika Soucy.

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© booknode.com

On parcourt ce recueil de nouvelles comme on dégusterait un bon plat bien concocté : avec lenteur, avec intérêt, avec curiosité. Cette diversité littéraire nous laissera parfois sur notre faim, certaines s’étirant un peu en longueur, mais on se laissera bien souvent emporter tout de même par les mots, généreux, gourmands et à l’occasion, sensuels. On découvre certaines nouvelles avec ravissement (Le dernier d’Annie L’Italien, Le temps des pommes de François Lévesque, Les cocos de Samuel Larochelle), d’autres nous surprennent par un développement ou une fin inattendue (L’art de la déshydratation de Geneviève Brouillette, El hambre de mi corazón de Geneviève Lefebvre, Mez mama de Ian Manook). Donc, malgré tout, le lecteur découvrira des bijoux littéraires et ne sera pas déçu par l’originalité de certaines nouvelles. Juste pour ces dernières raisons, cette petite brique vaut amplement le détour. Des histoires de nourriture et de gourmandise, de famille et de nostalgie… Ces thèmes forment le noyau de l’œuvre. On finit par se laisser charmer et séduire par Treize à table.

Treize à table, sous la direction de Chrystine Brouillet et de Geneviève Lévesque (2018), Éditions Druide, Montréal, 200 pages.

Texte révisé par : Marie-France Boisvert