un magazine web axé sur la culture d’ici

Harmonium symphonique : Histoires sans paroles

L’auditoire était prêt!

Archives/OSM

Par : Lynda Ouellet

À la Maison symphonique, le jeudi 8 juin, l’Orchestre symphonique de Montréal s’est installé ainsi que les chœurs des petits chanteurs de Laval. D’un pas déterminé, la jeune cheffe expérimentée, Dina Gilbert, originaire de la Beauce, a engagé l’orchestre pour une aventure de plus de 2 heures avec Harmonium symphonique : Histoires sans paroles. Il s’agit d’une coréalisation de Serge Fiori et de Simon Leclerc, sous la direction artistique de Nicolas Lemieux.

La nostalgie s’est vite emparée de nous, ces airs que les boomers, majoritaires dans l’auditoire, reconnaissaient les a ramenés à l’époque des 33 tours, des téléphones fixes et du plaisir de partager la musique. Pour l’occasion, l’orchestre avait revêtu son manteau de cuivres, de percussions et de bois. Le tuba occupait une grande place.

Simon Leclerc a traduit la musique de Serge Fiori pour tirer avantage de la puissance de l’orchestre. On reconnaît l’influence de son passage de quelques années chez Paramount à Los Angeles par les effets de la musique cinématographique qu’il a apportés à l’orchestration. La musique est libérée par l’appui d’une trame narrative. Contrairement aux concerts donnés à Trois-Rivières, où les artifices et personnages servaient à lier la trame musicale en un récit, ce soir c’était la magnifique salle de la maison Symphonique qui avait ce rôle. Elle l’a très bien fait, même si parfois trop puissante pour la subtilité et la délicatesse de la création de Fiori.  On a légèrement été égaré dans ces crescendos continuels tout au long de la première partie.

L’âme du créateur d’Harmonium

Archives/OSM

Tout de même, dans cette première partie du concert, l’OSM et les chœurs ont magnifiquement suivi la direction de l’excellente cheffe, Dina Gilbert. Ponctuellement, l’insertion du guitariste Sylvain Quesnel nous a ramené à l’essence et à la source de l’album de Fiori et surtout, à son âme. Tout en se faisant, il y a eu la première chanteuse, Kim Richardson, qui s’est également glissée sur scène pour nous livrer une minute de performance remarquable par la justesse de sa voix avec une maitrise formidable dans un segment a cappella. Cette femme a une voix remarquable et nous en aurions pris plus encore.

Archives/OSM

Après l’entracte, la cheffe nous a amenés dans un registre encore presto mais plus calme. Ce fut au tour de Luce Dufault qui s’est exécutée sur scène pour trop peu de secondes de vocalises. Nous avons apprécié le talent du guitariste, surtout la sonorité harmonienne de la guitare 12 cordes. Les échanges entre violons altos et guitare appuyés par le rythme soutenu des contrebasses et les violoncelles ont été un des beaux moments de la soirée.

La finale, alors là!

Nous avons retrouvé l’Harmonium que l’on connaît. Tous d’une même voix, la chanson Où est passé tout ce monde a été entamé et la cheffe s’est retournée vers le public pour encourager la foule à chanter avec les chœurs et les deux chanteuses. Un moment émouvant de communion et de reconnaissance entre l’auditoire, l’orchestre et l’âme d’Harmonium. Il s’est ensuivi une longue ovation d’un public reconnaissant.